Après le calme au niveau des sorties de MMO de 2013, cette année est censée nous offrir un plus large éventail de jeux. Le premier à ouvrir le bal était The Elder Scrolls Online, sorti il y a maintenant 2 mois. À quelques jours de l'arrivée de son concurrent, WildStar, on peut se demander si le MMO de Zenimax et de Bethesda a tenu toutes ses promesses.
Des chiffres ?
S'il y a plusieurs moyens pour juger du succès ou de l'échec d'un jeu, c'est surtout le nombre de boites vendues qui va donner une véritable indication. S'il faut faire attention aux ventes digitales et physiques, pour Elder Scrolls Online il est pour le moment impossible de juger sur ce point. En effet, Zenimax n'a pas encore communiqué d'informations à ce sujet.
Pas d'indication du nombre de ventes digitales, physiques, de l'édition collector ou impériale. Aucune infographie comme d'autres studios peuvent le faire quelques semaines ou mois après la sortie du jeu. Le nombre d'abonnés reste un mystère. L'absence de serveurs séparés ne permet pas non plus d'estimer la population active.
Alors qu'est-ce qui se cache derrière cette absence d'information ? Les chiffres sont-ils mauvais, passables, ou pas à la hauteur des attentes du studio américain ? Évidemment tout cela n'est que supposition, rien ne prouve l'échec ou une réussite en demi-teinte. Nous aurons peut-être un semblant de réponses prochainement. Mais en attendant, il y a de quoi s'interroger.
Sortie console repoussée !
Il y a de cela plusieurs jours, Zenimax a aussi informé les joueurs et la communauté que la sortie console du jeu sur Xbox One et PS4 était repoussée de près de 6 mois. Si nous n'avions pas de date officielle de sortie, mais juste une estimation vers fin juin, maintenant il faudra attendre la fin de l'année. Pour les joueurs consoles qui ne pourraient pas attendre aussi longtemps, Zenimax proposera une migration de personnage de la version PC vers les futures versions consoles.
Alors pourquoi ce report ? Cela vient surtout du fait que chaque console a ses propres spécificités, et que les relier aux services de Zenimax semble plus compliqué que prévu. Le studio a donc décidé de reporter la sortie console afin d'être sûr de proposer un jeu à la hauteur des attentes.
Certes cela va surement décevoir un bon nombre de joueurs, mais là-dessus malheureusement tous les studios ont le même problème. La guerre entre les consoles et la volonté des constructeurs de ne pas mélanger les communautés n'aide pas du tout. Devoir faire des serveurs spécifiques pour Microsoft, d'autres pour Sony, avec évidemment les joueurs PC et Mac à côté, semble irrémédiable. En attendant, ce sont les studios et les joueurs qui trinquent de cet état de fait.
Il ne faut pas tout voir en noir
Alors au vu de tout cela, on peut avoir de gros doutes sur le jeu, sur son lancement, et sur son avenir. Mais ce sont deux points parmi tant d'autres. Et quand on voit la campagne de recrutement que fait Zenimax Online, on se dit que le studio et l'éditeur derrière ont confiance dans leur jeu.
Nous sommes donc allés faire un tour sur le site officiel de Zenimax Media Inc., et notamment sur la page du recrutement. La société possède de nombreuses filiales et subdivisions et pour chaque, on peut voir les postes recherchés. Si la plupart d'entre elles recrutent d'une a 10 personnes, Zenimax Online quant à elle propose plus de 60 postes à pourvoir.
Les profils recherches sont très variés, allant de l'artiste audio à l'assurance qualité, en passant par des ingénieurs pour l'infrastructure des serveurs.
Pour recruter autant de personnes, il faut quand même croire à son projet. Il est peu probable d'embaucher autant pour abandonner son jeu derrière. Zenimax n'est pas une association caritative, et elle doit faire de l'argent. Si le jeu est rentable et permet de nouveaux investissements, c'est que les chiffres du le jeu ne sont pas si mauvais.
Et le jeu dans tout cela, il vaut quoi ?
C'est bien beau de théoriser sur l'avenir du jeu et sa réussite ou non. Mais avant tout, il faut juger la qualité globale d'ESO. A-t-il satisfait les joueurs. Les avis sont assez partagés à ce niveau-là. Que ce soit dans la presse, ou bien dans la communauté, on retrouve de tout. Du mauvais au meilleur. Beaucoup de commentaires négatifs ont été faits sur le titre après les phases bêta, ce qui en a refroidit plus d'un.
Cependant ceux qui ont redonné une chance au jeu n'ont pas été déçus et on pu prendre plaisir sur le jeu, une fois les premières heures dépassées.
Faisons un tour d'horizon de ce que propose le Elder Scrolls Online, en bon ou en mauvais :
- Un début de jeu pas très prenant :
Les premiers niveaux dans le jeu, que ce soit au travers du tutoriel ou des premières zones n'ont rien de transcendant et ne donnent pas forcément envie de continuer. Il y a peu de compétences, mais la chose est commune à tous les MMO, et il ne faut pas s'attendre à avoir 20 sorts différents au niveau 5.
Malgré tout, le jeu reste un peu poussif, plutôt lent, et l'est d'autant plus suivant l'arme que l'on utilise. Mais une fois la barre de compétences remplie, et un ultime débloqué, les choses s'améliorent grandement. Vers le niveau 10, le jeu devient même beaucoup plus agréable. Le niveau 15 qui débloque le « switch » d'arme change lui aussi énormément la donne.
- La force de la scénarisation :
Comme nous vous l'indiquions dans un précédent article, la grande force réside dans son histoire et ses quêtes. Celles-ci sont nombreuses, mais pas plus que dans un World of Warcraft. Ce qui différencie les choses provient du doublage des quêtes, comme dans SWTOR. Mais pas de quêtes où il faut ramener 12 pattes de canard et 5 yeux de cochons. Chaque quête bénéficie de son histoire et a son impact à plus ou moins grande échelle. Ce que vous allez avoir fait va influer sur les PNJ, sur les villages, les villes, voire les royaumes. Pour donner un exemple, c'est le joueur qui va décider qui sera le prochain roi d'une des régions de l'alliance de Daguefilante.
Alors évidemment, vous allez devoir tuer des créatures et des êtres vivants, mais la façon dont l'histoire est narrée, dont les quêtes sont amenées, on prend un plaisir à les faire et écouter ce que disent les PNJ.
- Un système de compétences et talents libre :
Une autre force du jeu provient de la liberté des joueurs sur leurs compétences et talents. Si nous n'avons que 5 compétences et un ultime (nombre qui est doublé grâce au switch d'armes), le nombre total de talents, passifs, compétences et sorts actifs est très grand. Et surtout, quelle que soit votre classe, vous avez accès à presque tout. On se retrouve ainsi avec des builds atypiques ou des combinaisons d'arme et armures variables suivant les envies des joueurs.
Tout n'est pas viable, mais on peut vraiment tout tester, à condition de prendre le temps de débloquer un maximum de points de talents.
Il y a malgré tout quelques reproches à faire sur les compétences :
- Les compétences et les sorts n'ont pas d'animation très fluide, ce qui donne une impression de rigidité sur le personnage.
- Un système de respécialisation qui n'est vraiment pas adéquat. Si l'ont veut changer les morphs de ses compétences, il faut tout changer, et à haut niveau, cela commence à couter très cher. Un système où l'on choisit uniquement ce que l'on veut changer serait de bien meilleur effet.
- L'interface la plus frustrante de toute l'histoire des MMO
C'est surement un des plus gros défauts du jeu. L'interface a été pensée pour la console et n'est en rien intuitive et pratique pour un MMO. De tous ceux auxquels on a pu jouer, c'est même la pire qui existe.
Malgré tout, cela est compensé par le fait que les joueurs peuvent créer des mods comme sur WoW. Du coup, pas mal d'erreurs flagrantes sont corrigées. Zenimax a voulu faire un MMO immersif, et ce, même dans l'interface. C'est sûrement une grosse erreur de leur part. Tous les joueurs qu'ils fassent du PvP ou du PvE ont besoin d'un certain nombre d'informations à l'écran. Et sans les mods on ne les a pas.
- Du PvP trifaction
Peu de jeux proposent actuellement du PvP tri faction, et au final il est plutôt prenant. Il laisse la possibilité aux joueurs de jouer en bus comme en petit comité. Le nombre de joueurs présents dans les affrontements n'est pas gênant sur l'affichage du jeu ou sur la latence. Le mega serveur remplit bien son office à ce niveau-là. ll manque malgré tout une localisation physique en Europe pour nos serveurs. Zenimax se doit de faire quelques choses à ce sujet, et même si cela a déjà été annoncé, une date serait la bienvenue.
Quant à l'équilibrage, il suit son cours au fur et à mesure des patchs. La période de toute puissance des vampires est sur le déclin avec les changements effectués ces dernières semaines par exemple.
Raidelorn
Quoi qu'il en soit, Zenimax continue ses efforts sur le jeu, avec la sortie du premier patch de contenu, Raidelorn, qui a eu lieu vendredi dernier. Ce patch a introduit un bon contenu PvE, avec ce qu'on pourrait appeler les premiers raids, avec 12 joueurs par instances. Le contenu pour des groupes plus réduits n'est pas en reste, puisque tout le reste doit se faire en groupe.
Ce patch a aussi permis de corriger les bugs restants et d'améliorer l'équilibrage général du jeu. Il faut dire qu'après 1 mois de jeu, il restait encore des quêtes où les joueurs étaient bloqués. Quand il s'agit de quêtes secondaires, on peut passer outre, mais quand cela touche l'histoire principale c'est plus problématique.
Pour le moment Zenimax est un peu en retard sur la sortie des patchs de contenu qui sont censés arrivé sur les serveurs toutes les 6 semaines environ. On verra si la prochaine mise à jour sera là en temps et en heure.
L'avenir
La liste des choses à venir dans les prochains mois est intéressante. On notera surtout la possibilité de créer ses propres sorts comme dans Morrowind. Ceci n'a pas ou quasiment jamais été fait dans les MMO. Si des RPG l'ont proposé, le faire dans un MMO est compliqué. Mais c'est une des choses qui, si elle est bien faite, peut amener un véritable plus au jeu.
Outre cela, on devrait voir fleurir des instances pour vétéran, de nouvelles zones, mais aussi de nouvelles guildes comme l'apparition prochaine de la Confrérie noire ou de la guilde des Voleurs.
Pour conclure
Le jeu est bon, mais pas exceptionnel. Beaucoup de petits détails viennent gâcher l’expérience de jeu. Cela n'empêche pas d'y jouer et de prendre plaisir malgré tout. Mais si habituellement, on joue de nombreuses heures d'affilée sur certains MMO, sur TESO on aura plus tendance à faire des sessions de jeu plus courtes.
Le jeu avait un fort potentiel et avec une communauté pouvant être très importante. Malheureusement Zenimax n'aura pas su transformer cela en réussite totale. Peut-être que les chiffres de vente et d'abonnés s'ils sont indiqués un jour nous donneront tort.
Malgré tout, vous pouvez essayer le jeu, ne serait-ce que pour son leveling, et ses donjons en petit comité, vous n'aurez pas perdu votre argent. Ce sera ensuite à vous de voir si vous souhaitez rester pour le contenu PvE de haut niveau, ou pour le PvP
Les prochaines annonces de Zenimax nous permettront de savoir si ce MMO a un avenir ou non. Le studio se doit de sortir du contenu très régulièrement comme annoncé, de qualité et pour tous les joueurs. S'ils arrivent à apporter cela, les joueurs présents resteront et peut être que de nouveau se laisseront tenter.