Ils dominent tous le monde du jeu vidéo depuis des années, que ce soit Activision, Blizzard ou bien Electronic Arts, ces noms vous ont fait ou même vous font rêver, possèdent des licences jouées par des millions de joueurs à travers le monde et pourtant, parmi ces mastodontes, il y en a un qui sort du lot et dont nous n'avons pas encore cité le nom. Il s'agit de VALVe, l'entreprise américaine basée à Seattle ne fonctionne pas vraiment comme ses principaux concurrents même si tout ce petit monde se partage, au final, le même gâteau. La stratégie marketing de VALVe sort complètement de l'ordinaire, ici on ne recrute pas des acteurs d'Hollywood, on ne cherche pas à épater la galerie avec des publicités peuplées de vedettes, non la véritable tactique de VALVe est plus subtile, plus humaine aussi certainement et à mon sens bien plus honnête.
Fondée en 1996 et lancée grâce au succès planétaire de son premier jeu Half-Life, VALVe a depuis étendu sa toile devenant avec la sortie d'autres titres une référence dans la création de jeux vidéo. Mais ce n'est pas tout, précurseur sur PC avec le lancement de la plateforme Steam en 2003, aujourd'hui tout joueur sur ordinateur possède l’icône de son petit piston quelque part sur son écran. Cette réussite ne se sera pas faite sans problèmes, comme toujours nous n'aimons pas les changements et nous n'apprécions pas lorsque notre liberté est touchée. C'est bien là que VALVe a su évoluer, tentant d'être au plus près de sa communauté depuis de nombreuses années et après beaucoup d'échecs. Car le début des années 2000 n'aura pas été aisé pour eux et rien n'était gagné.
Il fallait avoir le courage de lancer son logiciel « vapeur » car à l'époque ce n'était pas franchement gagné et ça n'avait pas grand chose à voir avec ce que l'on connait aujourd'hui. Pour les plus anciens on se souvient des mouvements de lutte contre Steam sur les forums et l'obligation qu'il y avait de le posséder pour lancer ses jeux tandis que nos connexions internet peinaient déjà et n'avaient clairement pas besoin d'un nouveau logiciel énergivore. Ensuite tous les joueurs de Counter-Strike se souviennent également de se sentiment d'abandon que nous aurons ressenti pendant de nombreuses années. CS 1.6 est un mythe, une légende même et pourtant au final cela reste un jeu rempli de bugs qui auraient bien mérité quelques patchs finaux.
Aujourd'hui on ne peut nier que VALVe a changé son fusil d'épaule, qu'ils ont depuis écouté les joueurs et continuent de le faire sur leurs derniers succès. Ils évoluent également grandement vers le free to play, n'abusent pas de DLC comme nombre de leurs concurrents, et ont mis en place un système financier particulier afin de promouvoir le sport électronique sur leurs titres. Que ce soit DotA 2 ou Counter-Strike : Global Offensive, on peut clairement s’apercevoir qu'après des débuts compliqués VALVe a su redresser la barre d'une main de maitre et là, c'est clairement une force incroyable de l'éditeur sur ses concurrents. Combien de Call of Duty d'Activision ont déçu les fans ? Combien de fois Electronic Arts s'est planté ces dernières années ?
Bref l'entreprise de Seattle fonctionne sur des licences fortes mais également sur la durée. Ici il n'est pas question de changer son jeu tous les ans, non il va falloir faire vivre son titre pendant plusieurs années, comprendre ce que veulent les professionnels, leurs fans et les amateurs, faire un mélange de tout cela de manière à convaincre tout le monde et augmenter ainsi sa communauté tout comme la pérennité. Aujourd'hui DotA 2 est le deuxième jeu eSport le plus joué au monde derrière League of Legends, Counter-Strike : Global Offensive est le second jeu le plus actif sur Steam et dans le Top 5 des titres du sport électronique les plus populaires et ce n'est pas un hasard. Entre les The International qui ont propulsé DotA au rang de jeu tout aussi grandiose qu'un autre avec ses finales LCS, ou bien encore un CSGO qui désormais est le FPS le plus joué du monde sur PC retrouvant sa place quelque temps perdue. Cette réussite en compétition elle est de plus en grande partie causée par le soutien financier incomparable de VALVe envers ses jeux.
De manière maline l'entreprise utilise ses joueurs pour augmenter le pot qui est reversé en partie aux employés de Seattle afin de les récompenser pour leur travail, et dans une autre partie directement aux événements eSportifs internationaux. 250 000 $ pour CS à la DreamHack Winter, plus de 6 millions maintenant lors du prochain The International, il y a de quoi faire tourner les têtes. Alors si demain il y a bien un éditeur qu'il faudra suivre de près c'est bien celui-là. Il innove énormément tout en ayant vraisemblablement su taper juste, là où il le fallait, contrairement aux autres mastodontes internationaux. Un dernier exemple ? Quand Activision limite l'accès au public et à la presse lors de son tournoi annuel à 1 million de dollars sur Call of Duty, VALVe s'ouvre aux médias et aux spectateurs. Comparez deux scènes et vous comprendrez vite la différence !