All Star 2014 : un Paris gagné
Les All Star Paris 2014 se sont terminés sur une victoire des Coréens de SKT Telecom T1 et sur une domination sans égal des équipes asiatiques malgré la contre-performance des Taipei Assassins qui semblaient largement en dessous. Cloud 9 et Fnatic, sans être ridicules, ont fait pâle figure face à deux équipes phares en Asie en ce moment. Il est temps de tirer le bilan de cet événement français sur tous les plans, tant au niveau du jeu que de l'ambiance ou encore de l'organisation.
All Star 2014 : Une ambiance à couper le souffle
Que ce soient les joueurs, les organisateurs ou les spectateurs, tout le monde s'accorde à le dire : lorsqu'un event eSport se déroule en live en France, l'ambiance est excellente et surchauffée. Tout comme à Lille pour la superweek LCS l'année passée, le public francophone fait vraiment parler de lui. Toutes les personnes présentes au Zenith de Paris sont reparties avec des étoiles dans les yeux et des acouphènes dans les oreilles. La scène, plutôt classique au niveau design par rapport à ce que présente Riot habituellement, a cependant totalement réinventé le Zenith qui reste une salle assez vieillotte, mal sonorisée et défraîchie en temps normal.
Même si la salle était plus ou moins complètement acquise aux Fnatic, grands vainqueurs du spring split des LCS et représentants des Européens dans cette grande fête des meilleures équipes du monde, c'est le beau jeu qui était vraiment applaudi et apprécié. Les supporters sont venus de toute la France et même du monde entier pour cet événement et la finale, déjà magnifique en terme d'intensité. Riot a d'ailleurs rendu hommage à la French Crowd dans ce reportage.
Côté shoutcast sur place, malgré une première journée un peu en dessous de la part de nos frenchies Chips et Noi, bien aidés par Shaunz, les O'Gaming nous ont régalé et prouvent une fois encore qu'ils sont les meilleurs commentateurs eSport de France en live. Leur expérience de Tales of the Lane leur aura bien servi et ils ont mis le feu tout le long du week-end. Malgré le bon choix des casters français, l'alternative anglophone qu'avait prévu Riot n'a pas vraiment fonctionné. Riot avait prévu une solution pour les personnes ne parlant pas français et proposait des récepteurs FM permettant d'écoutant les casters anglais en temps réel dans la salle. Mais les récepteurs FM, étant soumis à une législation assez dure en terme de rendu de son, étaient inaudibles à cause des poussées de décibels de la foule en délire. Riot a d'ailleurs souhaité rembourser l'appareil à ceux qui le voulaient, et a mis à disposition un flux FM sur portable gratuitement, qui lui fonctionnait parfaitement. Petit fail donc, mais vite rattrapé ce qui prouve que Riot sait rebondir lorsque quelque chose ne produit pas l'effet escompté.
Une domination asiatique encore affirmée
Sur le plan du jeu et des showmatchs proposés, le fun et le skill étaient forcément présents. Fil rouge de l'événement, les confrontations successives entre l'équipe Ice et l'équipe Fire ont vraiment tenu toutes leurs promesses. Un Bjergsen des grands jours sur son Ezreal en URF, un Froggen étonnant avec sa Anivia Warmog-Mejai-Sunfire à 11/0/17 en 10 de pick, une botlane Madlift, bref : coup de génie pour Riot qui lançait la compétition officielle sur les chapeaux de roues chaque jour après ces mises en bouche qui ont ravi les palais plus délicats.
Place aux choses sérieuses maintenant : le tournoi principal, qui même s'il avait moins d'enjeux que l'année passée où un slot supplémentaire au World Championship était offert au continent qui gagnait, allait se révéler intéressant avec ses 50 000 $ de cashprize au vainqueur. Mais comment occulter le fait que le mode de choix des équipes a peut-être privé le tournoi des réelles meilleures équipes du monde actuelles ? Fnatic a gagné son split car ils ont l'expérience des play off, Cloud 9 a été en dessous de TSM toute la saison en NA, SKT T1 K semblait en déclin depuis les Worlds, sans parler de TPA qui se révèle même moins compétitive que son équipe B. Seul OMG survole sa compétition continentale et méritait réellement sa place aux côtés des SK Gaming plus réguliers que Fnatic au long de l'année, de TSM et de Samsung Ozone.
Et il n'a pas fallu longtemps pour comprendre que mis à part des Taipei Assassins totalement en dessous, les Asiatiques allaient encore une fois prouver au monde qu'ils sont les maîtres du monde. SKT T1 survole la compétition et humilie tous ses adversaires, pour un résultat final de 9 victoires pour aucune défaite, s'adjugeant même une win avec sa team full skins qui commémoraient leur précédente victoire aux championnats du monde contre des Fnatic qui même après cette correction en poule, auront aussi pris l'eau en demi-finale. OMG a rappelé à Cloud 9 qui était le meilleur et complète la finale pour offrir un doublé à l'Asie dans ces All Star, même si la finale fut totalement à sens unique après une première game serrée.
Skill individuel, réactivité, inventivité, rotations extraordinaires, soutien, teamplay, agressivité... SKT T1 K a prouvé qu'ils avaient toutes leurs chances au Championnat du monde à venir et qu'il faudra compter sur eux pour le doublé. Les foreigners vont avoir fort à faire pour rattraper leur retard, sachant qu'il existe 4 ou 5 autres équipes coréennes qui sont capables des mêmes prouesses au même titre que les coéquipiers de Faker. Ce dernier aura d'ailleurs encore prouvé toute sa classe durant la compétition et se place certainement en meilleur joueur du monde à l'heure actuelle, non seulement à son poste, mais aussi en règle générale pour la confiance qu'il inspire à ses mates. Les performances de Bengi et Poohmandu ont été époustouflantes, tandis que Piglet et Impact ont tenu leur rang à la perfection. Avec un KDA d'équipe de près de 5,7, les Coréens étaient largement trop forts pour le monde des vivants.
On remet ça ?
Nul doute que cette nouvelle expérience française en live a été concluante pour Riot et qu'ils voudront profiter bientôt de la fameuse « French Crowd » comme ils se plaisent à l'appeler. Les World Championship 2014 auront lieu en Corée du Sud et la prochaine échéance parisienne ne sera sûrement pas cette année, mais l'on se prend à rêver d'un Championnat du monde dans l'hexagone. Peut-être en 2015 ? En tous cas, Riot, vous revenez quand vous voulez ! Et pour finir cet édito, petit instant mièvre s'il en est, la fameuse demande en mariage qui a eu lieu sur la scène des All Star !