Passons désormais à Malzahar. La transition est relativement brutale, je vous l'accorde, puisque si un fameux lien d'inimité relie nos deux champions, je n'ai pas su vous trouver d'image les mettant tous les deux en scène. Qu'à cela ne tienne, je me rattrape donc au style de dessin, que vous trouverez peut être similaire à celui d'une œuvre présentée précédemment. En effet, je voulais commencer pour vous proposer ce dessin de Siakim, que l'on peut retrouver sur Deviantart pour ses diverses et très très chouettes approches de divers personnages et créatures d'univers de jeux vidéo.
Notre Malzahar, ici accompagné de la piquante Zyra, se présente donc sous diverses nuances de gris, avec la trace des traits bruts, qui confère à l'image un aspect dynamique, moderne. Le trait semble rapide et invite presque à jalouser l'artiste pour son talent. Le blanc, qui sert ici de réserve à lumière, notamment sur la jambe, vient dessiner les inscriptions du tissu de Malzahar, et donner une insistance toute particulière sur les yeux, leur octroyant cet aspect magique voire hypnotique. L'ensemble du personnage est rehaussé d'une pointe de violet, une nouvelle fois, qui parcourt le champion, des pieds aux épaules, et qui permet de l'ancrer dans l'univers du Néant, et vient souligner sa dague, bien qu'il n'utilise pas vraiment cette arme. Toujours dans la même idée, Zyra est, elle, parcourue de vert - en toute logique - mais son trait relève davantage de l'encre de chine ou de la calligraphie. Si l'on ne s'attache pas à certains détails, tels que la main de Malzahar ou les pieds de Zyra, les deux champions sont esthétiquement très réussis.
Je crois que je vous dois quelques excuses, puisqu'à ce stade, je me rends compte que les factures picturales de ces différentes œuvres sont encore une fois relativement proches. Ainsi, sur le fan art que je m'apprête à vous proposer, on retrouve une nouvelle fois cette trace de la brosse, version numérique, bien que l'on s'éloigne cette fois-ci du gris. Davantage dans les teintes que l'on attribue aux champions, la représentation du champion est froide, dans les tons bleus et mauves, et seules les inscriptions oranges au niveau de sa ceinture viennent réchauffer l'ensemble. L'ensemble des inscriptions des tissus du champion sont par ailleurs mises en valeur par un jeu de couleur, que ce soit par l'orange, comme je viens de l'expliquer, ou par un blanc bleuté qui ressort particulièrement sur un champion globalement sombre. Ce blanc semble concentré dans la main du champion, rappelant l'énergie du Néant qu'il manipule et dont il est le prophète. Cette nature de prophète me semble soulignée par cette aura que l'on peut détecter vers la partie supérieure du champion, qui le démarque de ce fond pâle dans lequel il flotte. On ne voit pas grand chose du visage du champion, et pourtant, dans la crispation de ses mains et la fixité du seul œil que sa capuche nous laisse à voir, on peut s'imaginer une grande tension interne.
Un dessin somme toute assez poétique à mon goût, que l'on doit à aozorize, artiste sur Deviantart qui nous propose des travaux de portraits et d'études de personnages d'une très grande qualité (j'ai notamment été particulièrement charmée par son travail sur Varus et Zyra).
Contraste toujours, puisque le fan art sur lequel je vais maintenant m'arrêter joue sur un fond particulièrement sombre, puisque noir, et les éléments lumineux qui définissent notre champion. En effet, celui-ci semble émerger d'un néant dont on ne peut rien définir et qui englobe tout. Aucune lumière ne nous parvient, en dehors de celle qu'émet la masse d'énergie, ou de néant, rien n'est moins sûr, que Malzahar tient dans la main. Cette main, vaporeuse, indéfinie, illumine notre champion, et nous permet d'observer les tissus qui le protègent, comme il peut être traditionnellement représenté, dans les teintes roses et bleues, et desquels ressortent toujours les fameuses inscriptions dont j'aimerais bien, au passage, connaître la signification. Le corps de notre champion disparaît rapidement dans l'obscurité puisqu'à la hauteur du genou, il n'est plus discernable. Ce parcours de la lumière - de la main du prophète jusqu'aux genoux de celui-ci - nous amène tout droit jusqu'à l'être du Néant qui accompagne notre champion et, finalement, si rarement représenté. Les yeux de celui-ci offrent une deuxième source de lumière, et attirent donc l'œil de celui qui regarde, offrant une composition intéressante, puisque définissant une sorte d'espace dans ce noir indéfini. On peut en effet visualiser un sol, sur lequel se trouve l'être, et une profondeur, puisqu'il se tient légèrement derrière le champion. Notons enfin la luminescence des yeux de Malzahar, élément important du champion, puisque prophète. Mais je reviendrais là-dessus dans quelques instants.
Nous devons remercier Kaadan pour cette illustration, qui s'illustre par ailleurs sur Deviantart pour son travail sur les portraits de personnages fictifs, et qui nous propose au passage un Yorick soumis au même traitement que Malzahar.
Oui, comme je l'avais laissé entendre juste au-dessus, je voulais finir cette étude du Prophète par l'élément qui me semble le plus significatif, et pourtant que très peu approfondi par les artistes : les yeux. En effet, sans aller chercher du côté de Victor Hugo, le prophète reste celui qui voit au delà du visible, et qui se retrouve donc parfois en position de guide. La vision passe, jusqu'à preuve du contraire (et hormis le sens de la vision que peuvent développer les personnes aveugles ou à visibilité réduite), par les yeux. C'est le point de vue qu'a décidé d'aborder s0s2, dont le style à découvrir sur Deviantart est bien plus proche de la bande dessinée.
Bien sûr, la majeure partie des représentations de Malzahar n'omettent pas d'accentuer les yeux du champion par différents stratagèmes. L'artiste choisit ici de ne se concentrer que sur cela. On se retrouve donc face à deux yeux bleus voire blancs, éblouissant en leur centre, particulièrement hypnotisants, d'où semble jaillir une énergie, symbolisée ici par des arabesques bleutées. Ce bleu est si intense et froid, notamment par rapport à la teinte orangée de la peau que nous laisse apercevoir le tissu. On remarque grâce au travail de l'ombre, proche d'un travail de peinture, la tension qui semble habiter le personnage, puisqu'il semble froncer les sourcils. Le dessin est très bien réalisé, la lumière venant dessiner les reliefs du visage et des drapés pour un réalisme assez prenant. Un regard à vous hanter, donc, et c'est sur cette image que je vous laisserai.
J'espère que ce nouveau numéro de la Galerie de l'Invocateur vous aura plu. N'hésitez pas à me signaler tout sujet, œuvre ou artiste que vous souhaiteriez voir dans ces quelques pages ! Bonne semaine à vous, et à bientôt pour une nouvelle séance Fan Art !