Test : Castlevania, Lords of Shadow 2
Castlevania 2 : Lords of shadow 2 est un jeu d'action/aventure sorti le 27 février 2014 sur PC, PS3 et Xbox 360. Il prend place à la suite du premier épisode des Lords of Shadow, mais aussi de Mirror Fate, sorti en premier sur 3DS puis sur console de salon. Le jeu vous met aux commandes de Dracula, anciennement Gabriel Belmont, qui doit retrouver ses forces après des siècles d'inaction à attendre son heure dans le but de repousser la prochaine attaque de Satan sur Terre. Si le jeu prend l'apparence d'un beat'em all au début, il ouvre petit à petit sa carapace et nous transporte dans une sombre aventure, parsemée de démons, de paladins et d'hémoglobine.
 |
Genre : Action/aventure Développeur : MercurySteam Supports : PC, PS3 et Xbox 360 Date de sortie : 27 février 2014 Prix : Entre 40 et 100€ suivant la version et le support PEGI : 16+ |
Scénario
ATTENTION RÉVÉLATIONS ! La fin de Lords of Shadow (ainsi que ses deux DLC) et Mirror Fate sera révélée dans le prochain paragraphe.
Résumé des épisodes précédents : alors que Gabriel Belmont atteignait le but de sa quête ultime auprès de Dieu pour espérer revoir sa chère et tendre Marie, il fut trahi par sa foi au dernier moment. Malgré sa victoire contre Satan, rien ne pouvait ramener sa femme à la vie, pas même Dieu. Il rejeta alors son humanité et sa foi pour sombrer dans une petite déprime. Mais Laura, l'ancienne servante de Carmilla, une vampire, demanda de l'aide à Gabriel pour lutter contre un ancien mal : l'Oublié. Ces événements lui demandèrent de se transformer en vampire pour terrasser de cet ennemi du passé, suite à quoi, Gabriel se transforma peu à peu Dracula, le Seigneur des ténèbres.
À cause de sa haine de l'humanité, il prit ses quartiers dans son château et repoussa sans cesse les assauts de la famille Belmont, son ancien clan, qui cherchait toujours à éradiquer le mal. Derrière cela, Trevor, le fils caché de Gabriel, était élevé par le clan pour tuer son propre père, ce qu'il ne réussit pas. Mais alors que Dracula achevait son ennemi, le Miroir du Destin révéla la véritable identité de Trevor aux yeux de son père.
Furieux d'avoir tué son propre fils, il tenta de le ressusciter en lui faisant boire son propre sang, en vain... du moins c'est ce qu'il croyait. Trevor revint à la vie sous le nom d'Alucard (Dracula en verlan, si, si), avec pour unique objectif de terrasser son père. Il sera alors aidé par Simon Belmont, le fils d'Alucard. Ce dernier le rencontra à l'entrée du château, sans savoir qu'il s'agissait de son père. Tous deux réussirent à vaincre Dracula dans un combat épique, mais la guerre n'était pas gagnée. Avec tout autant de haine et de rage, Dracula continua son combat pendant des siècles, en repoussant sans cesse les assauts contre lui.
Salut beau gosse !
Nous sommes en 2010, le Dracula des temps anciens n'est plus qu'un vieux croulant aux allures de metalleux en manque, attendant patiemment son heure. Zobek, l'ancien Seigneur de l'Ombre qui avait trahi Gabriel, revient voir son vieil ennemi pour lui demander son aide dans la lutte finale contre Satan et ses forces du mal, en échange de quoi il lui rendra sa liberté en lui enlevant son immortalité. Dracula enfile son plus beau blouson de cuir et part alors en quête de ses pouvoirs, dans son château, mais aussi pour arrêter les acolytes de Satan dans le présent. Le jeu alternera souvent entre les rues délabrées et industrielles de la ville du présent, et l’univers gothique du château de Dracula. Ce dernier est d'ailleurs devenu le pire ennemi de notre anti-héros, il est hanté par les souvenirs de Gabriel, mais il a aussi pris vie... La quantité astronomique de sang déversé en son sein possède maintenant une volonté propre et cherche à retenir son ancien propriétaire par n'importe quel moyen. C'est une sorte d'« Overly Attached Castle ».
Je vous présente Ozzy Osbourne, prince des ténèbres et ... Ah non c'est Dracula.
La meth, ça fait de gros dégâts.
Bien que plutôt complexe, le scénario de cette saga Lords of Shadow réussit à s'imbriquer magiquement entre les différents épisodes apportant à chaque fois son lot de réponses, mais aussi de questions supplémentaires. Heureusement, MercurySteam a eu la bonne idée de rajouter une vidéo qui résume globalement le scénario général, pour que les néophytes s'y retrouvent. On félicitera aussi les différents détails ajoutés au background, notamment grâce à des notes laissées sur des cadavres de soldats, donnant un peu plus d'explications sur les croyances et les légendes qui accompagnent les histoires de Dracula. De quoi donner un peu de lecture aux plus littéraires d'entre vous (il y en a, j'en suis sûr).
Gameplay
Ce qui choque en premier lieu, c'est le début. Alors que l'épisode précédent s'orientait plus comme un jeu d'aventure, les premières heures de LoS 2 ressemblent beaucoup à un mauvais Beat'em all. Les combos sont plutôt pauvres et la synergie entre les deux armes est trop limitée à cause des barres de magie trop petites. Mais au fur et mesure, et après un tutoriel beaucoup trop lent et envahissant, le jeu ouvre un peu sa carapace pour laisser place à l'aventure. C'est un point qui a tenu une place importante au moment du test du jeu, car le contexte n'étant pas le même d'un genre à l'autre, il peut rapidement être déstabilisant de jouer à un jeu d'aventure quand on croit être devant un beat'em all.
Certains démons demanderont plus qu'une simple lacération au fouet pour être vaincus.
D'un point de vue purement technique, LoS 2 garde les bases de son grand frère, notamment le fouet de l'ombre qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la Croix de Combat. Mais il rajoute aussi deux armes : l’épée du Néant, qui servira principalement à régénérer la vie, et les Griffes du Chaos, qui écraseront tout type d'armure. Ces trois armes auront leur propre arbre de compétences, qu'il faudra débloquer moyennant quelques points d'âme ramassés sur les cadavres de vos ennemis. Chaque compétence aura un niveau de maîtrise qu'il faudra atteindre si on souhaite améliorer le niveau d'une arme, une judicieuse idée qui permettra aux joueurs les plus perfectionnistes d'utiliser tous les combos (dommage qu'ils soient peu nombreux).
Mais outre son système de combat, le jeu pourra aussi compter sur une bonne dose d'exploration grâce à un monde entièrement ouvert. Bien entendu, certaines zones seront bloquées et il faudra acquérir une compétence ou une arme particulière avant de pouvoir avancer plus loin : on commencera donc à comparer ce LoS 2 à un Darksiders, et cette comparaison marche plutôt bien du côté de Lords of Shadow 2. Les développeurs ont aussi eu la bonne idée de prendre beaucoup de mécaniques de jeu à droite à gauche et de les intégrer à leur bébé. Si globalement, ça diversifie plutôt bien le gameplay, je leur attribuerai quand même un mauvais point sur les phases d'infiltration. Non content d'être inutiles (c'est vrai quoi, on est Dracula, on est pas là pour enfiler des perles), certaines sont tout simplement mal réalisées et donnent juste envie de s'arracher les cheveux, de les manger pour au final les recracher au visage de Konami. Heureusement qu'elles ne sont pas nombreuses.
L'arbre de compétence des armes est un peu faible, mais le système
de maitrise force à les exploiter au maximum.
LoS 2 réussit quand même l'exploit d'apporter un gameplay complet qui ne nous donnera pas de sensation de lassitude dès les trois premières heures de jeu. Même si les combats contre les démons manquent un peu de pêche, l'exploration a l'avantage d'être agréable, et le gameplay se renouvelle à chaque zone. De plus, les combats contre les bosses sont tout simplement magistraux, et on en prend plein les mirettes, malgré l'utilisation de QTE un peu trop envahissants à mon goût (mais désactivables dans les options, heureusement).
Graphismes
Techniquement, LoS 2 en a pas mal dans le ventre. Profitant d'une haute résolution de texture et une modélisation vraiment à la hauteur de la « Next Gen », on profite vraiment d'une excellente qualité visuelle, surtout pour un jeu en monde ouvert de ce gabarit-là. On remarquera quelques textures trop légères par-ci par-là, mais rien de bien méchant, globalement. Mais ce qui fait la réelle force de LoS 2, c'est bien sa direction artistique. Que ce soit le character design comme le bestiaire ou tout simplement le château de Dracula, rien n'est à jeter dans ce Castlevania. Le jeu passe très facilement d'une ambiance gothique romantique à un univers plus contemporain et industriel en passant par quelques panoramas tout droit sortis de l'Enfer bouillonnant en un clin d’œil, le tout trempé dans une sérieuse dose d'hémoglobine. D'ailleurs, un effort tout particulier a été fait pour que le sang soit bien représenté à l'écran, notamment par des textures de bonne qualité, mais aussi une gestion de celui-ci pratiquement réaliste (avec même cet aspect visqueux quand il coagule). Et de la manière la plus mystérieuse possible, on reste totalement subjugué par cet environnement glauque et séduisant à la fois.
Dernier petit point par rapport à l'optimisation du jeu sur PC, qui est tout à fait impressionnante ; même à fond, le jeu garde une excellente moyenne d'image/seconde malgré les nombreux effets à l'écran.
Ce genre de panorama magnifique revient assez souvent dans le jeu, pour le plaisir des mirettes !
Son
Second point fort du jeu, sa bande-son. Elle est vraiment géniale et correspond parfaitement à l'ambiance du titre : dantesque. On reste dans du philharmonique classique, mais elle s'adapte à chaque moment du jeu. Que ce soit un combat épique ou un moment calme d'exploration, la musique sera toujours présente pour que LoS 2 obtienne une identité musicale forte. Le soft profite également quelques stars pour les doublages, notamment Patrick Stewart (Professeur Xavier dans X-men) dans le rôle de Zobek, Richard Madden (Robb Stark dans Game of Thrones) dans le rôle d'Alucard ou même Robert Carlyle (Don Harris dans 28 jours plus tard) dans le rôle de Dracula. Bref, de la grosse guest pour fournir une bonne qualité de voix et d'acteurs (entièrement en VOSTFR heureusement)!
Le sang présent dans le château a tendance à être plutôt agressif.
Pour conclure
|
|||||
Les plus et les moins |
|||||
 |
La direction artistique et la bande son |  |
La caméra capricieuse pendant les combats. | ||
|
On incarne Dracula ! | |
Le tutoriel beaucoup trop envahissant. | ||
|
Une bonne dose d'exploration | |
Les phases d'infiltration. | ||
|
L'histoire complexe sans en faire trop | ||||
