DanganRonpa : Trigger Happy Havoc : Le Test
Ne vous fiez pas à son titre incongru, Danganronpa : Trigger Happy Havoc est certainement l'un des meilleurs jeux que la PSVita ait accueilli jusque là. Explications :
Genre : Visual novel / point'n'click
Développeur : Spike / Chunsoft
Editeur : NIS America
Support : PSVita
Prix : 39,99€
PEGI : 16+
L'enfer, c'est les autres
DanganRonpa : Trigger Happy Havoc vous mettra dans la peau d'un jeune étudiant nommé Makoto Naegi, un lycéen banal à souhait : vie sociale moyenne, notes moyennes, etc. Et pourtant, quelque chose de proprement extraordinaire va lui arriver, puisqu'il a été sélectionné pour entrer à la Hope's Peak Academy, une école dont on dit que le cursus garantit gloire et succès à la sortie de ses bancs. En même temps, il faut bien dire que l'école soigne particulièrement le choix de ses élèves puisqu'elle n'ouvre ses portes qu'aux « ultimes » de leur catégorie.
Dans le cas de Makoto, il est le chanceux ultime, puisque c'est à lui qu'est revenu l'honneur de recevoir la lettre de l'académie, tout simplement. Arrivé devant la porte de l'entrée de l'école, le jeune homme tombe inconscient dès le seuil de cette dernière franchie. Il ne se réveillera que quelques heures plus tard, dans une classe déserte, aux fenêtres clouées. En explorant les lieux, il finira par tomber sur les autres élèves qui sont pour le coup, de véritables ultimes : le spécialiste en arts martiaux ultime, l'écrivain de fanfic ultime, le programmeur ultime... Quatorze autres personnes avec qui il va devoir apprendre à vivre, où plutôt, à survivre.
Accueillis par un ours en peluche démoniaque, les jeunes gens vont bien vite comprendre qu'ils ont mis les pieds dans une sorte de piège dont il sera très difficile de se défaire. En effet, Monokuma, l'ours maléfique omniscient et directeur de l'école, leur annonce que pour espérer sortir de l'école, il faudra qu'un des élèves en assassine un autre sans que ces petits camarades ne le découvrent. Quelque temps après chaque meurtre, les élèves devront se rendre au tribunal de l'école afin de déterminer qui est l'assassin : s'ils choisissent le bon élève, alors il sera exécuté, mais si au contraire il s'en sort, il sera alors libre et ce sera tout le reste de la population de l'école qui passera de vie à trépas. S'installe alors une véritable tension qui ne lâchera le joueur qu'au terme de ce survival haletant.
Car oui, le scénario et les personnages de DanganRonpa sont proprement géniaux et le jeu se paie en plus le luxe d'être très long : comptez bien vingt-cinq heures pour en voir le bout (avec les périodes de temps libre que l'on évoquera tout à l'heure). Des dialogues savamment écrits qui savent aller à l'essentiel, des enquêtes à mener tambour battant dans une école qui grandit à chaque meurtre élucidé et surtout, surtout, des phases de procès complètement hallucinantes aux rebondissements malins : tels sont les forces de la narration du titre de Spike / Chunsoft.
Enquête d'action
Le gameplay de DanganRonpa se distingue en trois phases : les phases de temps libre, les phases d'enquête et les phases de procès, chacune d'entre elles étant coupées par des saynètes entre les personnages. D'abord le temps libre : vous permettant de vous balader librement dans l'école, ces petits moments seront aussi l'occasion d'aller tailler une bavette afin de mieux connaître vos compagnons d'infortune. Et il se pourrait même que ceux-ci débloquent des compétences spéciales utilisables en procès, si vous réussissez à leur offrir un cadeau qui correspond à leur goût. Ces derniers pourront être achetés dans la boutique de l'école grâce à des pièces que vous trouverez un peu partout en fouillant votre environnement. Les déplacements dans les couloirs du lycée se font à la première personne et les salles importantes, comme le gymnase ou le hall, seront en fait des plans fixes remplis d'éléments avec lesquels interagir.
En outre, il sera possible de mettre ces derniers en surbrillance un court instant afin de ne pas avoir à fouiller trois heures avant de trouver le moindre objet. Ensuite viennent les phases d'enquête, le moment où le joueur devra scrupuleusement fouiller une scène de meurtre et ses alentours et aussi recueillir les témoignages des autres élèves, pour qu'une fois le moment du jugement arrivé, il y a assez d'indices pour pouvoir débattre avec suffisamment de recul sur qui a commis l'irréparable. Rien de particulier sur ces moments du jeu, ils restent très agréables et permettent de mieux connaître le reste des élèves, tout en mettant un tant soit peu vos neurones à l'épreuve : il faudra bien souvent anticiper une reconstitution que de débarquer au tribunal à l'arrache. Et tiens, puisqu'on parle du loup, les fameuses phases de procès.
D'un dynamisme rare, elles mêlent mini-jeux de rythme et énigmes à élucider dans un temps imparti. Vous devrez par exemple, pendant les « non-stop debate », casser l'argumentaire d'un élève en lui prouvant qu'il a tort grâce à un indice récupéré pendant l'enquête. Dans le même ordre d'idée, il y a aussi le Hangman's Gambit qui demandera au joueur de reconstituer un mot en tirant sur des lettres qui apparaissent et disparaissent de l'écran. Pas forcément probant à l'écrit, elles sont pourtant le point d'orgue de Trigger Happy Havoc ! Au final, ces trois gameplays distincts s'entremêlent pour former un tout forcément très savoureux et addictif, un véritable exemple de souplesse dans son interface et de générosité dans la diversité de ses phases de jeu.
Plateau de jeu
Techniquement très sommaire, il ne faut pas enterrer l'aspect visuel de DanganRonpa pour autant ! Le jeu apporte aussi une direction artistique psychédélique rappelant forcément Persona 4, les artworks des différents personnages sont splendides et permettent de s'attacher à eux et à leur destin beaucoup plus facilement et la bande-son permet de garder la tension constante (à part lorsqu'elle part complètement en cacahuètes lors des procès).
Et puis, en guise de cerise sur le gâteau, on aura le droit à quelques cinématiques en images de synthèse du plus effet, lors de l'exécution des meurtriers : classe !
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Les plus et les moins |
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Scénario haletant | Pas de localisation en français | ||||
Mise en scène dynamique réussie | |||||
Grosse durée de vie | |||||
Doublage japonais présent | |||||
La suite, prévue en Europe |