Si aujourd'hui l'eSport au sens large du terme cherche à se faire une place en tant que véritable sport à part entière, arrêtons-nous quelques secondes sur ses followers et plus généralement sur les diverses communautés dans leur ensemble. Force est de constater qu'à la course visant à être reconnu comme « LE » sport électronique du moment, toutes les disciplines ne sont pas logées à la même enseigne.
Tout d'abord, commençons par ce qu'il se fait sans doute de mieux en terme de « manner », Starcraft II : pas ou peu de partie sans « GLHF », peu de rage, une communication propre tant de la part des joueurs que de celle des structures, une relative stabilité dans les effectifs. Bref, il est indéniable que ce jeu possède bon nombre d'attraits pour les éventuels sponsors et / ou structures en quête d'une place au soleil dans l'eSport. Cependant, comme dans toute communauté, il existe quelques épiphénomènes tels que les maphackers, streamhackers ou encore ddoser de bas étage qui, outre le fait qu'ils n'ont rien compris au jeu en lui même, considèrent plus simplement comme « entertaining » le fait d'empêcher le déroulement d'une partie voire même d'un tournoi.
Ce monde très policé et néanmoins vivant fait beaucoup penser au tennis. Le consommateur moyen n'aime pas parce que « c'est chiant » et surtout il n'arrive pas à saisir tant la beauté du jeu que la subtilité des actions menant à une victoire. Cet état de fait peut expliquer de manière complète ou partielle les baisses d'audiences constatées sur ce jeu.
Manner même dans la défaite.
Penchons nous sur League of Legends. Autant Starcraft II peut faire penser au tennis autant LoL se rapproche pour les non-initiés du football américain. Riot gaming qui cherche à conquérir le monde avec des contrats plus restrictifs les uns que les autres et il faut bien avouer qu'un stream du type de celui des LCS est, pour un néophyte complet, non seulement indigeste, mais aussi soporifique au possible (un peu comme le curling si on y réfléchit bien).
La communauté quant à elle oscille entre le nerd complet ayant dépop de WoW parce que sa religion est devenue « A mort le PVE, vive le PVP », et une foule incroyable de viewers regardant passer les trains (un peu comme nos amis d'outre-Atlantique un soir de Superbowl).
LoL, de part l'implication incroyable de l'éditeur sur la scène, propose aujourd'hui quelque chose d'organisé et une belle vitrine même si l'arrière-boutique n'est pas forcement exemplaire et viable sur le long terme. Si Riot veut pérenniser son existence et la vie de son jeu, il faudrait qu'ils sachent, comme la NFL et NBA, s'ancrer très tôt et de manière importante auprès des « primo-gamers ».
La règle, c'est la règle !
Enfin, et il faut toujours garder le meilleur pour la fin, parlons de la communauté COD. Si aujourd'hui, une communauté brille par son manque de maturité et par sa jeunesse d'esprit, c'est bien celle de Call of Duty. Si nous devions comparer COD à un sport, et notamment à ses supporters moyens, CoD serait le football. Bien qu'il soit agréable de regarder une finale de coupe du monde ou un match proposant de belles actions, la masse des suiveurs fait, parfois et sans aucun doute trop souvent, vraiment du mal à voir : insultes gratuites, aucune valeur d'exemple des progamers, mesquinerie, esprit de clan, retournement de veste et coups de couteau dans le dos sont le lot commun de cette communauté qui pense à tort qu'une reconnaissance de structures et / ou d'investisseurs est envisageable en l'état.
Même les top players y sont confrontés en compétition...
Aujourd'hui, face à toute personne suivant l'eSport deux chemins sont proposés. D'une part, s'investir à son niveau (être simplement « manner » est déjà un investissement en soit) et permettre à la scène, quelle que soit la plateforme et le jeu, d'avancer. Ou bien rester un simple « enfant » qui n'a pas compris que si chacun ne cherche pas à être un exemple pour les nouveaux arrivants dans la communauté, toute communauté est vouée à l’échec et donc à une mort programmée à plus ou moins long terme.