Salutations, invocateurs ! Bienvenue dans le quatrième numéro des Chroniques de Runeterra. Chaque semaine, vous trouverez ici une fanfiction qui vous permettra d’en apprendre davantage sur les aventures des champions de la League of Legends. Cette semaine, place au quatrième chapitre de la fanfiction centré sur la captivité de Garen.
Prologue
Depuis que la jeune femme était entrée dans la tente, il flottait dans l'air un étrange parfum, comme un mélange subtil de cuir, d'acier et de mûre sauvage. Garen n'était pas surpris de la voir là, aussi belle que dangereuse ; et lorsqu'elle s'agenouilla près de lui, il ne s’inquiéta pas non plus. Katarina le fixa quelques minutes, sans rien dire, et lui donna à boire. Alors que sa soif était un peu apaisée, Garen esquissa un « merci ». La jeune femme le coupa dans son élan, et lui imposa de garder le silence en plaquant sa main glacée contre sa bouche. De l'autre main, elle saisit une de ses lames et s'approcha encore un peu plus près de Garen. Bientôt, Katarina fit danser la pointe de son poignard contre la gorge du prisonnier, exerçant plus ou moins de pression, mais s'arrêtant toujours avant que le sang ne perle. Elle entrouvrit la bouche, commença à fredonner une mélodie, à peine audible, et approcha son visage de celui de Garen, encore plus près. Il put sentir son souffle chaud et impatient contre sa peau lorsqu'elle retira la main qui lui servait de bâillon. Perdu et troublé, Garen se laissa aller à l'ivresse de cet instant et lorsqu'il se mit à trembler, il ignora si c'était la peur ou le désir qui trahissait le plus son regard. À vrai dire, s'il mourait maintenant, succombant aux caprices de la lame, sa fin aurait été lente et délicieuse.
Pendant que Katarina continuait à fredonner son chant d'amour et de mort, Garen approcha ses lèvres des siennes. Il souhaitait voir mourir cette lueur de défi dans son regard, et partager enfin un instant d'intimité avec sa rivale. Mais lorsque leurs lèvres furent sur le point de se sceller, Katarina recula doucement, laissant Garen se consumer dans une douce agonie.
« Katarina and Garen 2.0 » par SamouraiOctopus
Garen se réveilla en sursaut, confus et seul. Cette fois, lorsque Katarina fit réellement irruption dans la tente, Garen eut une légère appréhension. Ils étaient rivaux depuis longtemps, mais, paradoxalement, ils avaient toujours éprouvé un certain plaisir à se battre l'un contre l'autre lorsque leurs chemins se croisaient. Il savait donc que Katarina était une guerrière redoutable. En refoulant volontairement l'attirance qu'elle lui inspirait, il gardait à l'esprit qu'il ne fallait jamais la sous-estimer, car elle était capable de bien des choses.
« Allez ! Relève-toi, cria-t-elle en entrant. »
Garen serra les dents. Il était épuisé et ne pouvait pas se redresser. La noxienne arborait un regard suffisant et hautain, mais elle devinait que le prisonnier ne céderait pas à ses ordres si facilement. Elle soupira devant la faiblesse flagrante de son ennemi, et s'approcha de lui avant de lui asséner un puissant coup de pied dans le ventre. Ensuite, elle l'empoigna pour l'asseoir contre un coffre qui se trouvait là.
« Hé bien ! Il ne faut pas grand-chose pour te détruire. Quelques jours de privation vont-ils avoir raison de ta bravoure ? Ironisa-t-elle. »
Elle s'agenouilla devant Garen et sortit une gourde remplie d'eau. Garen ne put s'empêcher de repenser brièvement au rêve qu'il venait de faire. En ricanant doucement, Katarina renversa la totalité du liquide par terre, sous les yeux furieux du prisonnier.
« J'ai l'impression de te connaître depuis toujours tu sais, déclara Garen, mais jamais je n'aurais pensé que tu étais si puérile et mesquine. Tu es détestable et cruelle. Noxus te va si bien... »
Katarina tressaillit et attrapa brutalement le visage de Garen entre ses mains qu'elle crispa de plus en plus. Elle resserra ses ongles et griffa lentement le visage du jeune homme. Elle ne s'arrêta que lorsque la douleur lui fut intolérable et qu'il se mit à gémir.
« Oui, Noxus me va bien, et j'ai toutes les raisons de lui être loyale. Je peux me le rappeler chaque jour en croisant mon reflet. Je sais et je n'oublierai jamais ce que signifie cette cicatrice, hurla la jeune femme en pointant du doigt la balafre qu'elle avait à l’œil. C'est pour cela que je t'ai capturé. C'est moi qui suis responsable de ton calvaire ici. Je voulais t'offrir à Noxus, pour faire taire ceux qui doutaient encore de moi. Ils ont maintenant la preuve que je serai prête à tout pour mes frères : ma loyauté est éternelle.
- Et cette loyauté, ce dévouement stupide et aveugle ; cela te réconforte lorsque parfois tu fais face à ta conscience ?... Si tu me dis que tu es fière de toute cette mascarade, de ce que tu me fais subir, alors tu es encore plus minable que ce que je pensais. J'aurais dû te tuer quand j'en ai eu l'occasion… un paquet de fois, en somme !
- Regarde-toi, tu penses qu'être démacien fait de toi quelqu'un de juste et de courageux ? Es-tu d'ailleurs aussi fidèle que tu le prétends si comme tu le dis, tu m'as épargnée bien des fois ? Le voilà ce gage de faiblesse. Il n'a fallu qu'un sourire pour que ton cœur prenne le pas sur tes convictions les plus profondes ! Tu n'es qu'un homme, esclave de ta propre nature, faible et si aisément corruptible. Je pense sincèrement que Démacia ne pleurera pas longtemps ta perte...
Démacia ne m'a pas attendu pour être forte ! Tuez-moi, et vous creuserez encore plus profond le fossé qu'il y a entre nos deux peuples. »
Katarina sourit :
« Alors tu nous accorderas au moins le plaisir de te voir mourir demain. Tu finiras seul, traîné dans la boue dans ton armure démacienne, et nous apporterons tes restes aux portes de ta cité. Nous les asservirons, comme nous l'avons fait pour tant d'autres justes. »
Elle fit rentrer deux hommes et déclara avant de partir :
« Darius aura le privilège de te décapiter demain. Tu seras mort avant que le soleil ne se lève sur ta précieuse Démacia. »
Une fois partie, les deux gardes s'avancèrent vers Garen. Il fut déshabillé, lavé, rasé et on lui remit son armure. Un peu plus tard lui fut servi un copieux repas, et l'on déposa à ses pieds une bougie, du papier et de l'encre.
C'est ainsi que tous les condamnés de Noxus vivaient leurs dernières heures.
À suivre…
« Darius vs Garen » par madliv21