Salutations, invocateurs ! Bienvenue dans le huitième numéro des Chroniques de Runeterra. Chaque semaine, vous trouverez ici une fanfiction qui vous permettra d'en apprendre plus sur les aventures des champions de la League of Legends. Cette semaine, place au second chapitre de la saga Piltover !
Sewn Chaos Orianna
by ptcrow.
« Tu peux m'appeler Jinx !
- Jinx ?! S'étonna Orianna, qu'est ce que ça veut dire comme nom, Jinx ?
- J'en sais rien, moi ! Jinx, c'est pour... Jinx ! En fait, si tu veux tout savoir, ce n'est pas mon vrai prénom. C'est comme ça qu'on a fini par m'appeler, quelques semaines après que je sois arrivée ici, à Piltover. J'crois bien que c'est Miss Chapeau qui m'a dégoté ce sobriquet...Mais j'l'aime bien. Pour le coup, elle a bien visé !
- Visé...avec une arme ?
- Haha, non ! C'est une expression, poupée. Quand il s'agit de son fusil, Caitlyn ne vise pas si bien que ça en fait, ricana-t-elle.
- En tout cas, je t'aime bien Jinx, déclara Orianna. C'est un joli prénom.
- Ouais, je trouve aussi. Ça sonne court et nerveux, comme une explosion ou... une rafale de tirs, tu sais ? Ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta... mima la jeune femme. Tiens d'ailleurs, l'explosion de tout à l'heure, elle était plutôt cool, je n'en suis pas peu fière !
- Ouf ! Ce n'était pas nous, ma sphère, soupira Orianna.
- Et... tu n'as pas peur de moi, de ce que j'ai fait ?
- Non. Tout cela est très excitant, avoua Orianna. Mais pourquoi... Tu es en colère ?
- Pourquoi, pourquoi, pourquoi, répéta Jinx en faisant mine de pleurnicher. Peut-être parce que c'est ce que je veux ! Oh, au fait, je manque à tous mes devoirs : je te présente Poiscaille, c'est mon flingue chéri. On est inséparables lui et moi. C'est vraiment un super pote, tu sais. Bon... en vérité, chuchota Jinx en se confiant, j'ai vraiment besoin d'un nouveau flingue... Mais ne le dis pas à mes autres armes !
Enfin bref, j'en étais où ? Ah oui, le chaos ! Poiscaille et moi, on adore se promener en ville à toute heure, pour semer la zizanie dans « la-cité-du-progrès ». Non, mais, tu parles ! S'esclaffa-t-elle. Cette ville est d'un ennui ! Il était vraiment temps que j'arrive. Enfin un peu de couleurs, enfin un peu d'action ! Je la trouve tellement mieux ainsi, ensanglantée, enflammée, ravagée... Et tout ça, c'est signé Jinx, se vanta-t-elle en se pointant du doigt.
- Alors, j'en suis ! Ajouta Orianna.
- Héhé, p'tite chose, tu as bien raison ! Je pourrai écouter cette musique en permanence. La mélodie du feu, des cris et des tirs, quel délice. On se sent tellement vivant ! En plus, personne ne me connaît bien ici, alors, je peux observer la peur prendre place dans chaque petite vie tranquille. C'est le pied ! Bientôt, Piltover tremblera lorsque l'on prononcera mon nom. La terreur, cela s'installe petit à petit poupée, et à ce jeu-là, le temps est notre meilleur allié.
- Le temps égraine ses heures... murmura Orianna, en aparté.
- Mouais, si tu veux... T'es quand même vachement bizarre, cocotte. Et venant de moi, c'est qu'il y a du niveau !
- Tu n'es pas mal non plus, se moqua Orianna.
- Tu trouves que je suis folle ? Tu devrais voir ma sœur, ironisa Jinx. Bon allez, poupée, je vais rentrer chez moi. C'est que mes armes doivent trouver le temps long, toutes seules ! »
Sur ces mots, Jinx s'éloigna. Après quelques pas, elle se retourna vers Orianna.
« Bah alors fillette, tu viens? Lui lança-t-elle. »
La marionette esquissa un sourire et se précipita vers Jinx en sautillant. Leur route fut ponctuée de chansonnettes, de blagues et d'éclats de rire. Après quelques dizaines de minutes, les deux jeunes femmes arrivèrent à destination.
Jinx vivait au sommet d'un gigantesque immeuble de la ville. Ce dernier était abandonné, et menaçait de s'écrouler à tout moment. C'est la magie du lieu, disait Jinx : ne jamais être en sécurité, pas même chez soi.
La jeune femme squattait là depuis plusieurs mois, et avait aménagé quelques bricoles pour rendre son grenier plus ou moins habitable. L'endroit était sale et en désordre, mais l'on devinait facilement que quelqu'un y vivait. Il y avait une table, un matelas, et une baignoire. Par terre s'amoncelaient des déchets, des cartouches et des armes en quantité tandis que quelques bouteilles vides roulaient ici et là. Aux murs étaient dessinés de nombreux graffitis, ainsi que des caricatures peu flatteuses de Vi, Caitlyn et Jayce, surnommés respectivement « Grosses Mains, Miss Chapeau et P'tit bonhomme ».
Enfin, de l'autre côté de la pièce, il y avait une lucarne, avec une vue imprenable sur la cité. C'est là que Jinx passait le plus clair de son temps. Cette fenêtre était un théâtre, un regard posé sur les sévices qu'elle infligeait à cette ville. Jinx se sentait alors fascinée et absorbée dans une sorte de mégalomanie délirante.
En arrivant là, Orianna se sentit tout de suite chez elle. L'endroit la rassura et elle savourait pleinement ces premiers instants d'amitié partagée.
« Tiens cocotte, prends le matelas, tu as l'air épuisée. Il est pas terrible hein ! J'ose même pas imaginer l'écosystème de bactéries qui a pu se développer là-dedans. Mais bon, on y dort quand même assez bien t'sais.
- Mais...
- Discute pas, poupée. C'est pas tous les jours que j'ai une invitée ! Je vais pioncer dans la baignoire. Enfin, je vais essayer : dormir, c'est pas mon truc... »
Elle ne croyait pas si bien dire.
Cette nuit-là, Orianna eut beaucoup de mal à trouver le sommeil. Elle était encore toute excitée de cette rencontre. De l'autre côté de la pièce, Jinx n'arrêtait pas de marmonner et de ricaner. Orianna surprit même une conversation fictive entre la jeune femme et Poiscaille, qu'elle agitait comme une marionnette. De temps à autres, de petites onomatopées venaient rompre le silence. Des « bim », des « bam » et des « boum » fusaient dans la pièce. Jinx s'amusait toute seule, et ce n'est qu'au petit matin qu'Orianna réussit enfin à s'endormir.
Elle fut réveillée brusquement, quelques heures plus tard.
« Cocotte ! Cocotte, réveille-toi, cria Jinx en lui secouant le bras. Allez hop, debout ! Il faut que tu voies ça ! Vite, viens voir ! »
Jinx traîna Orianna jusqu'à la lucarne. Le soleil était à son zénith, éclairant généreusement la ville et le spectacle grotesque qui s'y déroulait. Un peu partout, accrochées dans les hauteurs de Piltover, se balançaient des pantins grossiers à l'effigie de Jinx. Les marionnettes étaient suspendues par leurs tresses, et l'on pouvait entendre des coups de feu retentir, venant transpercer les poupées de part en part. Une voix lointaine marquait la cadence des tirs, en hurlant :
« Get Caited ! »
Jinx était stupéfaite et furieuse.
« Quelle bande d'e******* ! [ NDLR : un peu d'imagination, chers lecteurs ! ] Ils vont me le payer ! Embarque quelques flingues poupée, on se tire !
- En avant...rétorqua Orianna. »
Citoyens,
Depuis quelques temps, un vent de criminalité souffle sur Piltover. Cette écervelée, que nous avons baptisée Jinx, ne répond qu'au goût du sang et du carnage : méfiez-vous, elle est très dangereuse et totalement imprévisible.
Des portraits d'elle seront exposés dans toutes les rues de la ville, et ce, dès demain. Si vous avez la moindre information, contactez les force de l'ordre ( sexysherif.piltover@gmail.com ). N'intervenez pas vous-même, sous aucun prétexte !
Je tiens également à m'excuser auprès de vous, habitants de Piltover pour le désordre qui régnait hier en ville, et dont je suis pleinement responsable. Les pantins à l'effigie de Jinx, c'était mon idée. Nous répondrons à ces crimes de la même manière qu'ils nous ont été infligés. Nous riposterons avec force et détermination.
Enfin, citoyens, je vous invite à ne pas céder à la panique, car c'est tout ce que recherche notre ennemi. Ne lui faites pas ce plaisir. Restez confiants, dignes et fiers, à l'image de notre belle cité.
Caitlyn, Shérif de Piltover
« Journal de la Justice »
À suivre