Salutations, invocateurs ! Bienvenue dans le dixième numéro des Chroniques de Runeterra. Chaque semaine, vous trouverez ici une fanfiction qui vous permettra d'en apprendre plus sur les aventures des champions de la League of legends. Cette semaine, place au quatrième chapitre de la saga Piltover.
JiNX : bang bang galore : league of legends
by Eddy Shinjuku.
[ Trou noir ]
Il n'avait fallu que quelques secondes pour faire basculer la vie de Maitre Kha. Tout était si calme, si paisible : un simple sursaut avait suffi. Il dormait d'un sommeil profond, réparateur et au petit matin, en ouvrant les yeux, Jinx se trouvait au pied de son lit. Maitre Kha tressaillit, il était terrorisé. L'idée même que cette intruse ait pu le regarder dormir l'affola. Jinx se rua sur lui, et avant qu'il ait pu recouvrer ses esprits, il était attaché et bâillonné. La jeune femme saisit du bout des doigts un mouchoir de sa poche et mima à Maitre Kha de se rendormir en le lui collant sur le nez. Les vapeurs d'éther dissipèrent ses pensées et bientôt, il n'y eut plus rien.
La quiétude n'est jamais à prendre comme chose acquise : la vie se chargera de vous le rappeler.
[ Trou noir ]
À son réveil, Maitre Kha pouvait encore sentir la puissante odeur du liquide sur sa peau. Son esprit semblait brumeux et ses yeux avaient le plus grand mal à rester ouverts. Son corps était engourdi et de petites décharges électriques irradiaient le long de ses membres. Il ignorait tout du lieu où il se trouvait, mais tout était sale, humide et froid. Il devait s'agir d'un entrepôt laissé à l'abandon, comme il y en avait beaucoup dans l'ancienne zone industrielle de Piltover. La pièce était assez étroite, mais cependant très haute. Au loin, quelques fenêtres, pour la plupart brisées, laissaient passer quelques rayons de lumière. De part et d'autre tombaient quelques gouttes d'eau et ce bruit venait ponctuer le temps qui semblait comme suspendu en cet endroit sinistre. Maitre Kha constata rapidement qu'il n'était pas seul. Il y avait autour de lui une grosse dizaine de personnes, femmes et enfants compris, ligotés et bâillonnés, tout comme lui. Tous semblaient tétanisés par la peur et le froid. Devant eux était assise Jinx. Elle ne disait rien, souriait vaguement et ne pouvait s'empêcher de laisser fuser ici et là quelques onomatopées. Elle faisait trembler ses genoux jusqu'à ce que ceux-ci se figent et cela semblait l'amuser. Au fond de la pièce, Orianna, la poupée mécanique, faisait les cent pas en imitant le discours entêtant des gouttes d'eau :
« Tic... tic... tic... toc... »
Au bout d'un moment, elle interpella Jinx et lui demanda, lorsque celle-ci fut arrivée près d'elle :
« Pourquoi tant de monde ? Ce sont tous tes ennemis ?
– Oui...enfin, non... pas vraiment. Mais ils nous seront utiles, tu verras poupée ! C'est juste pour leur faire peur. Tout est prêt maintenant.
– C'est bientôt l'heure ? demanda Orianna.
– Ouais, et quand le moment viendra, tu te mettras dans mes bras en faisant la morte. Tu verras, ils vont avoir une de ces trouilles ! Imagine un peu leur tête !
– Si tu veux... mais vite. Moi je n'aime pas cet endroit, je veux sortir d'ici.
– Allez, chérie, ne pleure pas et viens par là. Ce sera vite fini, se moqua Jinx. »
Elles allèrent se poster devant les prisonniers et Jinx enclencha le bouton de la caméra.
« Citoyens de Piltover... vous me cherchiez, n'est-ce pas ?
Quelle belle journée mes amis ! Bon ici, comme vous pouvez le voir, c'est un peu triste, mais pour vous, j'imagine qu'il est l'heure de faire la fête ! Youhou !
Eh bien, ma p'tite Caitlyn, tu as mis le paquet aujourd'hui. Tu es très en beauté, miss chapeau.
Tsss ! Ne vous laissez pas distraire, citoyens ! Tout ça, c'est de sa faute. C'est à cause d'elle que je dois rester recluse dans l'ombre par un beau jour comme celui-là ! Mais je dois vous avouer une chose mes amis : je vous aime bien, et c'est insupportable pour moi de rester loin de vous. Alors, j'ai fait une petite récolte. Je suis allée « trouver quelques amis » haha ! Comme ça, je me sens un peu moins seule. Regardez-les ! Ils sont pas beaux, là ? C'est qu'il y a de l'ambiance par ici ! Et puis, s'il fait froid, la chaleur humaine, ça résout tout. Dans le pire des cas, avec tous les explosifs qu'il y a ici, on a largement de quoi réchauffer l'atmosphère.
Bon allez, en tant que preneuse d'otage, il paraît que je dois réclamer quelques trucs, alors je vais tâcher de faire mon boulot correctement.
Je crois que vous avez pu le remarquer : je suis une nana qui aime les challenges, et cette fois, on va viser l'excellence. Ce que je veux citoyens, c'est que l'on me livre le grand Jayce ! Je veux qu'il vienne se rendre à moi, et avec son Marteau Mercury en prime. Je VEUX cette arme. Franchement, je ne serai pas canon avec ? Haa ! arme/canon... elle était drôle celle-là !
Hum... revenons aux choses sérieuses : amenez-moi Jayce ici, et le plus vite possible. Sinon quoi me direz-vous ? Sinon, je prendrai un malin plaisir à massacrer jusqu'au dernier de ces otages. Et s'il m'en faut plus, hé bien j'irai les chercher à la source. Leurs vies sont entre vos mains, citoyens. Si jayce se rend, tout ira pour le mieux, mais sachez qu'à chaque heure passée, un otage mourra et si vous tentez quoi que ce soit contre moi, le tarif sera le même.
C'est un plaisir de négocier avec toi, Piltover, et n'oublie pas... Tic... tac... tic... tac !
Heu... très cordialement, votre très allumée Jinx ! »
Sur ces mots, Jinx coupa la caméra :
« Décidément, ça va être trop cool ! s'exclama-t-elle. J'espère ne pas leur avoir fait trop peur ! Je veux quand même qu'ils prennent un peu leur temps : c'est que je veux m'amuser aussi, moi ! Mmhhhh... avec qui je pourrais commencer ? »
Jinx balaya la salle du doigt, comme pour tirer au sort.
« Ce sera toi ! ou... toi, toi, ou toi ! »
Calé contre la paroi murale, Maitre Kha tentait de défaire ses liens, ce qui n'était pas chose facile tant ceux-ci étaient solidement noués. Mais ce dernier savait pertinemment qu'il n'avait pas le choix. Jinx semblait être bien décidée à exiger son dû et au travers de cette requête, sa survie était plus que jamais en danger.
Le prisonnier tenta de trouver un regard complice parmi ses congénères, en vain. Ceux-ci semblaient anéantis, prostrés dans la peur et la souffrance. Parmi eux, certains avaient perdu connaissance, soit sous le choc de la récente nouvelle, soit par l'accumulation de faim et de fatigue : en effet, cela faisait près de deux jours qu'ils étaient prisonniers là, privés de toute ressource, arrachés à leur dignité.
Maitre Kha ne pouvait donc compter que sur lui-même. Ce constat était plus qu'accablant, mais le jeune homme était fermement décidé à sortir de là, quoiqu'il en coûte. À force de patience et d'habileté, il avait réussi peu à peu à desserrer ses liens. Il pouvait sentir son cœur battre violemment jusque dans ses tempes, combattant frénétiquement en vue de sa libération prochaine. Le but était si proche, à portée de main, quand Maitre Kha baissa sa garde pour quelques secondes. Alors qu'il se détachait, sa main heurta brutalement le mur, faisant s'entrechoquer ses chaînes et éveillant de ce fait l'attention de Jinx. Au fur et à mesure que la jeune femme s'avançait vers lui, Maitre Kha sentit son propre regard trahir sa culpabilité. Il fut empoigné violemment, et sa tête vint se cogner contre une brique.
« T'essayais quand même pas de te faire la malle, hein ? Pauvre chéri... T'es complètement inconscient...et combatif en plus ! J'aime bien ça ! Tu veux un peu plus d'action ? »
Jinx lâcha Maitre Kha et s'en alla relever un autre des otages.
« Poupée ! Rebranche la caméra, le bal va commencer.
– Mais, cela ne fait pas une heure que...
– On s'en fiche, l'interrompit-elle. Branche-moi ce truc. Comme ça, ils verront que je ne suis pas du genre à plaisanter. »
Après qu'Orianna eut redémarré la machine, Jinx traîna l'otage jusqu'à la caméra et défia une fois de plus les spectateurs :
« Regarde, Piltover ! »
Jinx pointa un revolver contre la tempe du prisonnier et après lui avoir souri une dernière fois, elle pressa la détente, l'abattant froidement.
Un vent glacial de terreur parcourut la pièce.
L'heure de l'offensive venait de sonner pour Piltover.
À suivre