Salutations, invocateurs ! Bienvenue dans le dix-huitième numéro des Chroniques de Runeterra. Chaque semaine, vous trouverez ici une fanfiction qui vous permettra d'en apprendre plus sur les aventures des champions de la League of legends. Cette semaine, place à l'avant-dernier chapitre de la saga.
Le récit de cette semaine sera un peu particulier puisqu'il vous permettra à plusieurs reprises d'opter vers un embranchement scénaristique particulier. Quelle voie choisirez-vous de suivre ?
« Elle était tout pour moi, mais il me l'ont prise, et avec elle, ma bonté et ma compassion. Ce fut une grave erreur, car à présent, il ne me reste qu'un cœur gelé. Ils se nourrissent du doute, ils se repaissent de la peur ; ces abominations empoisonnent notre monde et je les éliminerai tous jusqu'au dernier, de mes propres mains...
Et si quelqu'un s'interpose, je l'envoie six pieds sous terre. »
Lucian saisit le vieil homme par sa veste et le fit mettre à genoux, devant lui, avant de braquer un revolver sur sa tempe.
« Tu n'es pas ce genre d'homme, Lucian. Tu es digne et juste, et tout cela te ressemble si peu. Calme toi, il n'est pas nécessaire d'en arriver là. Abandonne tout ça, et prends le temps de faire ton deuil. J'essaie juste de t'avertir mon ami, cette traque ne t'apportera que davantage de malheur. »
Lucian dévisagea l'homme, détaillant chaque nuance de son expression paniquée et apeurée. Il le connaissait depuis bien longtemps, mais pour la première fois aujourd'hui, Lucian le trouva lâche et faible. Finalement, tout était encore confus au fond de lui, et l'escalade de violence qui guidait aujourd'hui ses pas ne faisait qu'enivrer son esprit, un peu plus chaque jour. Il sentit la main du vieil homme agripper son bras, souhaitant sans doute que ce bref contact lui inspire un peu de compassion. Lucian le sentit trembler sous sa main, et il savait que cette vie lui appartenait désormais. C'était le prix à payer pour les faibles qui oseraient entraver son chemin. Le jeune homme serra un peu plus la crosse de l'arme au creux de sa main. Il se sentait tiraillé, déchiré entre les deux perspectives qui s'offraient à lui. Pendant quelques instants, il savoura ce privilège qui lui était donné de devenir sauveur ou assassin et il se laissa bercer entre ces deux vagues, oscillant entre clémence et fatalité. Il ne lui restait plus qu'une décision à prendre et ce verdict serait froid et implacable.
Devait-il épargner le vieil homme (paragraphe A) ou l'abattre sur le champ ? (paragraphe B)
Paragraphe A |
Paragraphe B |
Alors que son doigt se pressait encore un peu plus sur la détente, Lucian vit le vieil homme fermer les yeux et gémir doucement, comme s'il était soudain résigné à son propre sort et qu'il s'apprêtait à accueillir la mort d'un moment à l'autre. Lucian sentit alors son cœur cogner avec force dans sa poitrine. Il fut pris de vertige en réalisant soudain ce qu'il s'apprêtait à faire. Il le relâcha, et aussitôt que le vieillard ne fut plus sous son emprise, Lucian le vit s'éloigner dans une démarche précipitée et chaotique, jusqu'à disparaître complètement dans les ombres. « Pardon » lui murmura-t-il, et sur ces mots, Lucian se remit en route. |
Lucian n'en pouvait plus de supporter cette faiblesse agrémentée de sentiments mielleux. Il comptait faire son deuil comme il l'entendait, et n'avait pas à perdre son temps à écouter les divagations d'un vieillard sénile. Avec le temps, il avait accepté le désespoir et le danger et avait même fini par les accueillir chaque jour comme de fidèles amis, auprès desquels il se plaisait à évoluer. Lucian crispa son doigt sur la détente, avant de la presser totalement. Il détourna les yeux du vieil homme, et tressaillit lorsque la détonation retentit autour de lui, dans un écho brut et tonitruant. D'un revers de main, il essuya le sang qui était venu gicler contre sa peau d'ébène. |
Devil Thresh skin par SimonBoxer
Cela faisait maintenant plusieurs heures que Lucian poursuivait Thresh. Ce rythme effréné, cette course contre la mort lui étaient devenus familiers au fur et à mesure que les jours s'étaient écoulés. Alors qu'il poursuivait son chemin, Lucian se remémora la douce image de Senna, et son cœur se crispa sur ces pensées. Où était-elle à présent ? Approuverait-elle ce qu'il était devenu ? Hélas le temps n'était pas à la nostalgie et lorsque le jeune homme entendit résonner au loin la douce mélodie des chaînes de Thresh, il pressa le pas, ravalant la fatigue et l'épuisement qui guettaient sa chute. Il accéléra encore et encore, jusqu'à un atteindre un rythme de course soutenu, plongeant corps et âme dans cette poursuite inlassable.
Au fur et à mesure qu'il fendait le brouillard environnant, Lucian entendit un hurlement droit devant lui, et il s'en servit comme guide pour atteindre encore plus vite son ennemi, cette Némésis sans laquelle il n'était plus rien aujourd'hui. Au bout de quelques minutes, Lucian arriva sur une place déserte au milieu de laquelle se tenait une femme. Elle semblait terrorisée, et elle n'osait bouger, comme si une menace invisible avait le pouvoir de lui ôter la vie à tout moment. Au creux des bras de la jeune femme se trouvait une lanterne, sa lanterne, que la captive tenait fermement contre elle.
« Il m'a dit que vous viendriez. Il m'a dit que vous viendriez pour me sauver... Je vous en prie, touchez cette lanterne, c'est sa seule condition. Si vous ne le faites pas, il reviendra pour me tuer. »
Lucian s'avança lentement vers la jeune femme, observant tout autour de lui afin de s'assurer qu'il n'était pas plus en danger qu'il ne le soupçonnait déjà. Alors qu'il approchait de la lanterne, Lucian sentit son esprit lâcher prise, tandis que sa volonté se brisait petit à petit. Cette lanterne était dangereuse, il ne le savait que trop bien. Mais l'aura qui s'en dégageait embrumait sa vigilance, et il se sentait irrémédiablement attiré par elle. Il tendit sa main devant lui, ne sachant pas encore s'il allait la poser sur la relique (paragraphe A) ou s'il allait agripper la jeune femme par la gorge, afin de mettre fin à ses souffrances. (paragraphe B)
Paragraphe A |
Paragraphe B |
Lucian ignorait encore pourquoi cette lanterne le fascinait tant. Était-ce parce qu'il s'agissait du dernier lien qui le reliait encore à Senna ? Était-ce tout simplement la volonté de Thresh ? Lucian décida de se laisser aller, cédant à cet appel qui résonnait en lui, et lorsqu'il posa sa main sur la lanterne, un frisson innommable parcourut son corps. Au travers de cet objet, Lucian pouvait à présent apercevoir les âmes qui y étaient retenues captives. Tout était clair, et lucide, et sans les connaître, Lucian découvrait avec effroi les sévices qui avaient été perpétrés sur leurs corps. Il vit cette petite fille, écorchée de toutes parts, jusqu'à n'être plus qu'un amas de sang et de nerfs à vif. À côté d'elle gisait une vieille femme, apeurée et agonisante, prisonnière des flammes qui continuaient de consumer sa chair. Enfin il y avait ce garçon, trempé jusqu'aux os, la peau délavée et ramollie, se détachant en lambeaux. Lucian eut la nausée alors qu'il était en proie à ces visions d'horreur. Il pouvait sentir le sang de l'écorchée, les cendres de l'immolée et la moisissure provenant de la décomposition des corps. Thresh surgit alors soudainement, et d'un revers de chaîne, lourd et implacable, il assena un coup mortel à la jeune femme. « Il sera toujours temps de m'occuper d'elle plus tard » ajouta-t-il.
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Lucian saisit la jeune femme et encercla sa gorge de ses deux mains. Il la serra de toutes ses forces, et avec une infinie douceur, il chuchota : « Le démon ne t'a pas tout à fait menti. Je suis là maintenant, et d'une certaine manière, je suis en train de te sauver. Remercie-moi. En te tuant maintenant, je t'épargne une éternité de tourments. » Alors que le jeune femme continuait de se débattre avec force, Lucian continua de la rassurer en l'invitant à lâcher prise, et à se laisser aller au doux baiser de la mort. « Ne t'en fais pas bel ange, il n'y aura bientôt plus de souffrance. Laisse toi faire... ». |
La pauvre femme gisait là, le visage crispé et figé par ces derniers instants de douleur.
« Te voilà enfin, Lucian. Notre rendez-vous quotidien commençait presque à me manquer. Aujourd'hui encore, tu me surprends un peu plus. Dis moi, combien vaut une âme ? Combien te faudra-t-il de morts sur la conscience avant que ne s'abatte ta douce vengeance ? »
« Tu as pris ce qu'il y avait de meilleur en moi, Thresh. Ce qu'il te reste, c'est ton pire ennemi. »
« Détrompe-toi... La vie me paraît parfois bien longue et grâce à toi, je retrouve un peu de l'entrain que j'ai connu jadis. Traque moi encore Lucian, ne t'arrête pas. Nous pourrions presque finir par devenir inséparables. »
Le démon saisit alors le corps de la jeune femme alors que Lucian constatait avec effroi qu'il s'apprêtait à faucher son âme. C'était le moment ou jamais, car c'était dans ces rares instants que Thresh était réellement vulnérable. Dans quelques secondes, il serait trop tard et Lucian comptait bien en finir une fois pour toute. Alors qu'il levait ses deux revolvers sur le spectre, Lucian fut cependant gagné par le doute. Allait-il enfin braquer ses deux armes sur Thresh (paragraphe A) ou se laisserait-il submerger une fois de plus par la terreur ? (paragraphe B)
Paragraphe A |
Paragraphe B |
Lucian inspira profondément, et, alors que Thresh absorbait l'âme de sa victime, il braqua son revolver sur le démon et lui tira dessus dans un fracassant déluge de balles. Le spectre vacilla, quelque peu affaibli par cette attaque soudaine. Ta mort servira d'avertissement ultime pour les autres vermines de ton espèce. Ne t'en fais pas, le glas sonnera aussi pour elles. En attendant, te voilà enfin à ma merci. Qu'en dis-tu Thresh, c'est un joli soir pour mourir ? ». |
Lorsque Thresh fut rassasié de l'âme qu'il venait de faucher, il leva les yeux vers Lucian qui, malgré ses armes pointées vers lui, semblait paradoxalement tétanisé par la peur. « C'est tellement facile... Je suis déçu, tu n'es finalement pas aussi valeureux que je ne le pensais. » Sur ces mots, Thresh fit apparaître une immense prison spectrale, enfermant Lucian dans un piège macabre et cruel. Le jeune homme tomba alors à genoux, terrifié et terrassé par la fatigue. Thresh avança lentement vers lui, et à l'aide d'une de ses chaînes, il lui lacéra le torse de part en part. Tandis qu'un long râle d'agonie s'échappait de ses lèvres, le démon s'adressa à lui, d'une voix calme et monocorde. « Il semble que le victoire me revient, une fois de plus. Qu'en penses-tu Lucian : c'est un joli soir pour mourir ? ».
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Thresh et Lucian Showdown par Gevurah-Studios