Tant de bons souvenirs...
Si l'on s'arrête un instant et que l'on reprend sa respiration, lentement... Que l'on ferme les yeux et qu'on laisse ses pensées divaguer librement... Que l'on fixe enfin son attention sur les images qui nous reviennent des World Championship Series 2013, il est difficile pour moi d'imaginer que chez les passionnés de StarCraft II, les impressions négatives et nécessairement raisonnées prendront le pas sur les vives émotions qui n'ont pas manqué de les traverser au fil de ces nombreuses matinées, soirées, nuits ou week-ends qui ont rythmé leur année.
Pour certains, ces images évoqueront peut-être la frustration ressentie de temps à autre le matin à l'idée qu'à l'heure où leurs contraintes professionnelles ou scolaires les retenaient, certaines des plus belles games de l'année étaient en train d'être jouées en Corée, en Chine ou à Singapour. Que celui qui n'a jamais profondément envié la disponibilité des uns et des autres dans ces moments-là me jette la première pierre. Une VOD n'a pas tout à fait la même saveur...
D'autres repenseront à ces fins d'après-midi où, Kaelaris et Apollo prenant le micro, il fallait boucler au plus vite ses obligations pour avoir une chance de profiter au mieux de la soirée. Plus tard dans la nuit, certains se rappelleront sûrement avoir lutté contre le sommeil pour réussir à suivre intégralement les exploits d'un Polt, d'un HerO ou d'un Jaedong.
Enfin que dire de ces week-ends de finale où d'un coup le calme apparent des chambres ou des appartements s'égayait soudain au son des voix enjouées de tous les amis eSportifs présents ?
Apollo et Kaelaris aux commandes de nos soirées WCS Europe.
Un format révolutionnaire pour une compétition hors normes
En dévoilant en début d'année un format intégralement nouveau pour les WCS, Blizzard a clairement pris le parti de reprendre le contrôle de la scène StarCraft II pour tenter d'en accélérer le développement et faire face à l'arrivée remarquée des MOBA. Les compétitions par pays puis régions, qualificatives pour la finale mondiale jouée lors de la BlizzCon et expérimentées en 2012 n'auront pas plus satisfait l'éditeur que les versions précédentes de 2011 et 2010.
En 2013, il s'agit de prendre un nouvel élan. Il y aura trois régions : une Coréenne, une européenne et une américaine. Chaque région comportera deux ligues, la Premier League et la Challenger League s'inspirant largement du Code S et du Code A coréens qui battent leur plein depuis presque trois ans déjà.
L'année sera divisée en trois saisons, la compétition commençant trop tard pour laisser suffisamment de place pour une quatrième. Chaque saison sera ponctuée de finales régionales immédiatement suivies d'une finale mondiale. Enfin l'année s'achèvera en apothéose à la BlizzCon par un tournoi regroupant les meilleurs joueurs de l'année, un système de points WCS ayant été mis en place pour suivre les niveaux respectifs des joueurs au fur et à mesure que l'année avance.
Autre grande nouveauté : Blizzard reconnaît pour la première fois officiellement les grands tournois offline, tels que les DreamHack ou les IEM, en offrant des points WCS aux meilleurs joueurs de ces tournois. Il devient d'ailleurs possible d'accéder directement aux lives de ces compétitions depuis l'interface du jeu, qui se pare pour l'occasion des couleurs de l'événement.
Pour permettre la retransmission des WCS tout au long de l'année, Blizzard décide enfin de s'associer dans chacune des trois régions avec des acteurs audiovisuels majeurs dans l'eSport : la MLG pour la région Amérique, rapidement remplacée par la NASL en raison des nombreux couacs dans l'organisation de la première saison ; l'ESL est le partenaire de Blizzard en Europe ; enfin, en Corée, OnGameNet et GomTV s'associent pour organiser à tour de rôle les trois saisons. Parallèlement, Blizzard rachète dans le courant de l'année la division eSport d'IGN pour consolider un peu plus sa position dans ce domaine.
Le live de la DreamHack accessible depuis l'interface du jeu.
En modifiant aussi profondément le format de sa compétition phare, Blizzard a fait un pari sur l'avenir et place sa licence au cœur du développement de la scène eSport. Les conséquences de ce choix se font déjà sentir : n'a-t-on pas en effet assisté au cours de l'année à une augmentation nette de la qualité de l'organisation des compétitions ainsi que de celle des intervenants ou des shows eux-mêmes ?
Une avalanche de débats trahissant une vraie passion pour le jeu
Si l'on rouvre maintenant les yeux et que l'on évoque à voix haute les WCS 2013 avec les gens qui nous entourent, on se rend vite compte que chacun a eu, à un moment donné, sa petite idée sur la question. Ce thème a été largement rebattu pendant toute l'année, exposant les foudres de certains ou trahissant l'optimisme effréné des autres.
Malgré toute cette agitation, je pense que l'on peut tous s'accorder sur le fait que la version 2013 des WCS a captivé d'une manière rarement égalée auparavant l'ensemble de la communauté StarCraft II : cet engouement pour débattre du format de la compétition, pour discuter des droits de retransmission, pour savoir si tel ou tel joueur mérite ou non de participer au tournoi dans telle ou telle région et bien d'autres questions, aura achevé de démontrer l'importance et la passion des uns et des autres pour l'aspect eSportif du RTS de Blizzard.
Comme pour un sport traditionnel, les à-côtés de la compétition prennent aussi parfois le dessus et c'est également ce qu'on apprécie en tant que fan. Ne sommes-nous d'ailleurs pas tous impatients d'assister à la première du Millenium SC2 Club ? (NDLR En référence au Canal Football Club évidemment...).
Une des nombreuses citations entendues au cours des débats sur le format des WCS.
Avec la fin d'année qui approche à grands pas, il est temps de ranger dans un coin de notre tête nos argumentations et nos piques verbales afin de nous imprégner encore une fois du souvenir des meilleurs moments de cette saison 2013 en attendant que la version 2014 et son lot de changements soient mis en place !
Corto