Hunger Games, l'Embrasement
Hunger Games : Catching Fire
Réalisé par Francis Lawrence
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth
Hunger Games : L’embrasement sort aujourd’hui, mercredi 27 novembre, dans les salles françaises. Sorti depuis la semaine dernière en Angleterre, nous avons l’occasion de le voir au cinéma, et vous livrons aujourd’hui nos premiers commentaires sur ce film, qui au final se révèle bien plus intéressant que le précédent.
Synopsis
A la suite des derniers Hunger Games dont Katniss et Peeta sont sortis victorieux, le peuple de Panem est impatient de les retrouver pour la tournée de la victoire. Mais le Capitole voit en Katniss une rebelle qui a osé défier l’autorité suprême, et cette tournée est plus une dernière chance qu’autre chose. Si elle ne parvient pas à convaincre les districts que son attitude n’était que par amour pour Peeta et non par rébellion, elle sait que le président Snow n’hésitera pas à détruire tout ce à quoi elle tient. Petit à petit, le piège du Capitole se referme sur Katniss…
Une suite bien plus sombre et prenante que le premier film
Le premier Hunger Games, réalisé par Gary Ross, avait obtenu près de 700 millions de dollars de bénéfices pour une production de 78 millions de dollars. Ce deuxième film, sous la direction de Francis Lawrence - réalisateur de Je suis une légende et De l’eau pour les éléphants - peut donc se permettre un budget déjà plus élevé de 130 millions de dollars. Une différence très agréable que l’on ressent vite dans le film dès que les scènes impliquent quelques effets spéciaux, notamment lors de l’arrivée des deux prétendus amoureux au Capitole. Mais fort heureusement, le style reste dans la lignée du premier volet, qui se voulait simple sous la direction de Gary Ross. Pas d’abus de grandiloquence ici, le film reste fidèle à l’œuvre qui se veut claire et concise.
On remarque très rapidement le changement d’atmosphère dans ce deuxième film toutefois : plus sombre, plus inquiétant, on s’éloigne un peu du film d’adolescent qui s’intéressait trop à l’histoire d’amour entre Peeta et Katniss pour se rapprocher du livre, qui se veut beaucoup plus politique. La rébellion des districts est un peu étouffée sur grand écran et simplement reléguée à un enregistrement caméra que Katniss peut apercevoir dans le train - on regrette un peu la disparition totale des personnages de Twill et Bonnie, qui aidait à comprendre les vrais enjeux de la rébellion dans le district 8. L’histoire du district 13 disparaît également, si ce n’est l’apparition rapide d’un Geai Moqueur sur une façade.
Mais de manière générale, la pression du Capitole sur Katniss et sur l’ensemble des personnages principaux est très bien retranscrite dans le film. L’action des Hunger Games se fait attendre, mais ce n’est pas un mal car l’émotion est bien présente dans la première partie du film : la tournée des vainqueurs, la scène dans le district 11 où Katniss s’adresse à la famille de Rue - et qui, nous devons l’avouer, nous a arraché quelques larmes -, le désespoir des personnages de se voir piégés et menacés sans cesse par le Capitole, le danger omniprésent, tout dans cette première partie du film est réussi. Et même si certaines scènes disparaissent, d’autres sont mises en avant par rapport au livre et rendent le moment plus intense, comme l’annonce dans le train de Katniss de vouloir épouser Peeta, qui n’est que rapidement évoquée dans le livre, avec un discours rapporté, tandis qu’évidemment la scène se déroule sous nos yeux dans le film, et semble un peu plus dramatique.
La deuxième partie du film est celle des Jeux à proprement parler. Un passage qui finalement n’a pas grand intérêt dans l’ensemble de l’histoire, car les épreuves sont rapidement évoquées et ne permettent pas de comprendre aussi bien les enjeux que dans le livre : les personnages se promènent dans une jungle dense et sont tour à tour poursuivis par une fumée toxique - qui fait étrangement penser à la fumée de Lost -, des singes en furie, sont recouverts d’un pluie de sang, etc. Tout est un peu confus dans cette partie, car même si le schéma du livre est bien respecté, quelques détails viennent ôter aux évènements leur crédibilité : Mags qui disparaît dans le nuage de fumée sans un bruit alors qu’elle se tord de douleur dans le livre, les bubons qui disparaissent immédiatement après que Finnick, Katniss et Peeta se soient lavés, alors qu’ils restent boursouflés et mutilés dans le livre, le socle de la Cornucopia qui tourne pendant bien trop longtemps, et d’autres détails qui ne semblent pas si importants au premier abord, mais qui en réalité rendent cette partie du film moins intéressante. Les personnages sont trop propres, sans cernes ni véritable blessure, et l’union des participants pour protéger Peeta est bien moins claire que dans le livre. Toutefois, le travail absolument incroyable sur les décors vient dissimuler la fragilité de ces scènes, à tel point qu’on en oublie volontiers les quelques incohérences présentes, et que l’on se perd avec plaisir dans la découverte de cette nouvelle arène des Hunger Games, dans laquelle les acteurs, tous plus talentueux les uns que les autres, se livrent à un jeu mortel. « N’oublie pas qui est l’ennemi ».
Attention Spoiler ! Fin du film
Fin du Spoiler.
Le casting
On retrouve les mêmes acteurs que dans le premier film, et quels acteurs ! Jennifer Lawrence est est merveilleuse Katniss Everdeen, un personnage déterminé dont on a du mal à saisir les pensées, une femme forte et combattante, froide dans son ambition de nuire au Capitole. On retrouve encore le formidable Josh Hutcherson dans le rôle de Peeta Mellark, et au final seul le personnage de Gale est un peu effacé par la performance assez médiocre et peu convainquante de Liam Hemsworth. Les nouveaux personnages incarnant les participants des Jeux ont été particulièrement bien choisis, particulièrement pour Sam Claflin qui est absolument parfait dans le rôle de Finnick Odair, ou encore le jeu d’acteur de Jena Malone dans le rôle de Johana Mason - une véritable perle.
Réalisation | Une réalisation bien plus réussie que pour le premier film, qui reste toutefois dans la même lignée et qui, sans en faire des tonnes, réussit à nous couper le souffle pendant près de 2h30. Un manque de jugement toutefois pour certaines scènes qui auraient dû être plus crédibles. | ![]() |
Scénario | Une histoire bien plus sombre que dans le premier, que le film a su retranscrire de manière très fidèle et qui par conséquent se veut aussi intéressant que dans l’oeuvre de Suzanne Collins. | ![]() |
Image et Son | Rien de vraiment exceptionnel sur les musiques, mais des images particulièrement belles qui font enfin vivre cette arène si bien imaginée par Suzanne Collins. Le Capitole est encore plus incroyable et insensé que dans le premier film, et mention spéciale pour la robe de Katniss lors de son interview. | ![]() |
Ambiance | Une ambiance beaucoup moins enfantine que dans le film précédent, et laisse le spectateur dans une sorte d’inconfort voulu. L’un des meilleurs points de ce film, qui le rend nettement supérieur au premier volet. | ![]() |
Note et impression globale | Hunger Games : L’embrasement est un film très réussi, ne comportant que quelques incohérences largement contrebalancées par un jeu d’acteur merveilleux et des décors magnifiques. Le budget quasiment doublé par rapport au premier n’a pas pour autant fait perdre la tête au nouveau réalisateur, Francis Lawrence, et c’est avec impatience que nous le reverrons à la direction du troisième film qui concluera la trilogie Hunger Games. | |
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