Histoire du jeu de plates-formes : l'ère de la 2D (2/3)
Les jeux en 2 dimensions furent le premier format de jeu vidéo accessible au grand public. Les joueurs étaient régulièrement invités dans de nouveaux univers, contenant de nouveaux challenges à accomplir et une difficulté accrue. Les jeux devinrent alors au fil du temps bien plus longs à terminer, ce qui ne les empêcha pas de se populariser, notamment grâce à des mécaniques de jeux très simples et accrocheuses. Ces jeux, d'abord réservés exclusivement réservé aux bornes d'arcade, apparurent très vite sur consoles de salon. Les jeux à scrolling commencèrent à apparaitre et proposaient une caméra suivant le joueur au gré de ses déplacements et étendaient le champ de vision de ce dernier.
Le premier jeu à scrolling à voir le jour fut Jump Bug en 1981. Dans ce titre très typé arcade, le joueur prenait le contrôle d'une coccinelle (la voiture) à travers différents niveaux à la difficulté croissante. Un autre jeu du même genre très populaire à l'époque : Pac-Land, en 1984, reprend le concept de Pac-Man, mais en side-scroller. Le jeu fut considéré comme bien plus innovant que Jump Bug, notamment grâce à un nombre plus important d'ennemis et d'obstacles différents. C'est d'ailleurs pour cette raison que beaucoup pensèrent qu'il était le prédécesseur de l'une des plus grandes licences de Nintendo : Super Mario. Mais ce n'est pas tout puisque Pac-Land sera l'un des premiers jeux à utiliser le scrolling différentiel qui consisté à faire avancer un arrière-plan moins vite que les autres, créant ainsi l'illusion de profondeur.
Pac Land
Un troisième jeu issu de l'arcade et qui a joué un rôle important dans la démocratisation des side-scroller : Major Havoc. Dans ce titre, le joueur contrôle un clone à travers l'espace, dirigeant une armée pour combattre le mal. La principale feature du jeu était le fait que le scrolling était multi-directionel : ainsi le joueur ne se déplaçait plus seulement sur un axe X, mais aussi sur un axe Y. Seulement, ces side-scrollers étaient bien trop ambitieux pour les machines de salon de l'époque et le public pensa que le marché des consoles de salon était déjà mort et enterré. Mais en 1985, ce dernier changea à jamais grâce à... Wait for it... Super Mario Bros.
Sorti en même temps que la NES, le jeu amenait l'arcade à la maison, chose relevant du miracle en ce temps-là et le succès ne se fit pas attendre puisque c'est un peu plus de 40 millions de copies du jeu qui se sont vendus à l'échelle mondiale. La NES et la franchise Super Mario dominèrent allègrement la génération de consoles 8-bits, notamment avec un Super Mario Bros 3 qui fut le premier à introduire un système de carte qui permettait au joueur de se faire son propre itinéraire dans le choix des stages. La NES, en plus de redonner vie au marché des consoles, confirma la forte demande en jeux de plates-formes des joueurs.
Major Havoc
Et la seconde génération de consoles, les 16-bits allaient largement répondre à cette demande. Sega fut le premier à dégainer avec la sortie de la Genesis en 1989 aux États-Unis. Beaucoup de développeurs comprirent avec Sonic The Hedgehog qu'une marque était bien plus vendeuse si elle était associée à une mascotte. La Genesis (ou Mega Drive en Europe) était au moment de sa sortie la console la plus puissante du marché... Jusqu'à ce que Nintendo sorte sa deuxième console de salon : la Super Nes avec en fer de lance, l'incroyable Super Mario World. Alors que les deux mascottes étaient les jeux qui marchaient le mieux sur leurs consoles respectives, les joueurs eurent aussi le droit à un nombre assez incroyable de jeux de plates-formes de qualité : Donkey Kong Country, Aladdin, Prince of Persia etc.