Durant l'été un feuilleton animait les pages économiques des journaux spécialisés tout comme les notres, il s'agissait du désengagement de Vivendi vis-à-vis d'Activision-Blizzard. L'entreprise Française souhaitait en effet se séparer d'une bonne partie de ses parts dans le groupe californien. A l'époque actionnaire principal avec une majorité située à 61%, ils ont depuis trouvé un accord afin de réduire leur participation à seulement 12% vendant ainsi pour un montant de 6 milliards de d'euros leurs actions. Ces dernières ne sont pas allées n'importe où puisque c'est Activision-Blizzard qui les a rachetées directement avec l'aide d'investisseurs privés.
Dernièrement cette affaire a refait surface via une interview réalisée par le journal Le Monde où Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, revient sur les raisons de la vente d'Activision-Blizzard. Contrairement à ce que l'on pensait ce ne sont pas uniquement des problèmes purement et simplement financiers et stratégiques qui ont poussé le mastodonte tricolore à vouloir réduire sa participation. Il semblerait que d'autres motivations moins pécuniaires aient pesé dans la balance.
Jean-René Fourtou - président du conseil de surveillance de Vivendi (Source)
On devait absolument réduire l'endettement de Vivendi. Pour cela, il fallait vendre des actifs. Le conseil a vite décidé de céder Activision et Maroc Telecom, c'était clair. Dans le cas d'Activision, le caractère violent de certains jeux dérangeait plusieurs membres du conseil. Et nous savions que la vente de Maroc Telecom serait insuffisante pour réduire cette dette.
Le conseil a aussi examiné par précaution la mise en vente de GVT, mais avec beaucoup de regrets, et nous sommes très contents de n'avoir pas réussi à trouver un acheteur ... J'ai un attachement particulier pour le Brésil. Quand je suis arrivé chez Rhône-Poulenc, en 1986, c'était le seul pays qui gagnait de l'argent ...
Dans le viseur de Vivendi il semble donc que certaines licences polémiques, dont principalement celle de Call of Duty, n'étaient pas du goût de tous les membres du conseil de surveillance. Pourtant d'autres soucis avaient été soulevés par les analystes, Vivendi étant extrêmement endetté il fallait trouver des solutions de manière à récupérer du cash. La vente d'Activision-Blizzard était déjà programmée par le passé mais n'avait pas trouvé preneur, l'opération réalisée cet été (comme d'autres) a permis à Vivendi de se recentrer vers certains secteurs qu'ils souhaitent privilégier tout en empochant un important chèque d'une entreprise sur laquelle ils ne touchaient que très (trop ?) peu de dividendes, cela grâce à un montage astucieux des Américains conçu spécialement de manière à les protéger. Cette vente devrait être bouclée d'ici à la fin de l'année à l'issue d'une assemblée générale des actionnaires d'Activision-Blizzard qui se tiendra aux États-Unis, en attendant Vivendi profitera encore un peu de son bébé avec la sortie du prochain Call of Duty prévue pour le 5 novembre.