Pokémon Version Noire et Blanche
Après avoir fait toutes les pierres précieuses possibles et inimaginables, Game Freak revient à ses premières amours : les couleurs. Ce virage à 180° peut s’avérer étrange, mais il illustre une volonté des développeurs de créer une sorte de reboot pour la série dont les intentions premières étaient de recréer l’émerveillement que l’on avait alors que l’on parcourait encore Kanto.
Éditeur : Nintendo
Développeur : Game Freak
Date de sortie : 18 septembre 2010
Plate-forme : DS
C’est en véritable reboot de la série que ces deux épisodes Noir et Blanc se posent devant nous, sans doute Game Freak avait lui aussi senti que sa série commençait à tourner en rond à force de capturer inlassablement les mêmes pokémons Psy, Electrique et compagnie en guise d'équipe de base. Au lieu de créer une nouvelle région dans laquelle on attraperait des pokémons des anciennes générations, les développeurs nous proposent 156 nouveaux pokémons avec aucune possibilité de rencontrer d’anciens pokémons connus. Ainsi, la découverte du jeu est totale, telle qu’elle était alors que l’on enfonçait pour la première nos cartouches bleues, rouges et jaunes dans nos Game Boy.
Nouvelles villes, nouveaux pokémons, nouveaux champions
Le problème de cette génération ne tarde cependant pas à pointer le bout de son nez, car il s’agit tout simplement des pokémons eux-mêmes. Alors que l’on critiquait dans la quatrième génération le manque de pokémons inédits, nous pouvons exprimer ici notre regret quant à la multiplication excessive des inédits si bien que certains se ressemblent trop ou bien à certains de précédentes générations. Comment ne pas voir en Tic, Clic et Clicitic de simples clones de Magneti et ses évolutions ? Pourquoi avoir fait Frison, un pokémon de type normal ressemblant à un bison alors que Tauros existait ? Et pourquoi Boréas, Fulguris et Demeteros se ressemblent autant comme si les développeurs avaient la flemme de créer trois pokémons inédits ?
Après, que l’on soit bien d’accord. Il est vrai que dans la première génération, certains pokémons possédaient des designs bizarres (Lippoutou, M.Mine, etc.), mais il s’agissait seulement de quelques-uns. Pourquoi diable avoir fait preuve d’autant de mauvais goût dans cette cinquième génération (Cryptero, Sorbébé et ses évolutions...) ?
Boréas, Fulguris et Demeteros... à moins que ce ne soit l'inverse ?
Bien que n’ayant pas changé des masses, le scénario de ces versions Noire et Blanche est plus présent, comme l’était celui d’Émeraude à l’époque. Le joueur incarne toujours un dresseur en devenir qui va parcourir la nouvelle région d’Unys pour combattre les huit champions d’arènes jusqu’à devenir le prochain maitre pokémon ! Bien entendu, il rencontrera dans sa ville le premier professeur pokémon féminin de la série qui lui confiera un Pokédex afin qu’il le remplisse. En guise d’organisation maléfique, le joueur aura affaire à la Team Plasma qui a vu ses ambitions à la baisse par rapport aux précédentes, car elle désire tout simplement libérer les pokémons du joug des humains qui s’amusent à faire combattre les créatures innocentes que sont les pokémons. Pour la première fois dans la série depuis la Team Rocket sous l’ère Giovanni, la série soulève la question éthique de la maltraitance des pokémons plutôt intéressante.
La Team Plasma, enfin une organisation rivale intéressante !
Les environnements traversés par le joueur dans Unys sont moins génériques que ceux rencontrés dans Sinnoh, mais ils sont également soumis aux variations des saisons, concept repris de Platine, mais poussé à son paroxysme. Chaque mois passé sur l’horloge interne de la console correspond à une saison si bien qu’en quatre vrais mois, le joueur aura vu la région sous toutes ses coutures. Bien que les environnements soient en 3D depuis les versions Diamant et Perle, Noir et Blanc pousse le vice jusqu’à se permettre des plans de caméra jamais vu jusqu’alors dans la série. Zoom, dézoom, rotation, le jeu se permet toutes les folies pour nous en mettre plein la vue. Dommage que le double écran soit encore plus mal utilisé que pour la précédente génération, car permettant seulement d’activer un système infra-rouge afin de communiquer avec les autres possesseurs de Noir et Blanc…
Zoom, dézoom, rotations de caméra, jamais la franchise n'avait autant joué avec la 3D !
Au rang des nouveautés, on peut noter l’apparition de combats se déroulant en trois contre trois à certains moments de l’aventure. Alors que Game Freak promettait une nouvelle façon de jouer grâce à ses combats Trio, ceux-là se révèlent vite fastidieux tant on a l’impression que les développeurs cherchaient à faire de la nouveauté sans se préoccuper du fun que cela procurera au joueur. Citons également le Heylink pour assister un joueur dans sa propre partie à la façon d’un MMO, l’apparition du cross-platform dans la série en envoyant ses pokémons dans le Dream World qui correspond en fait à un site internet renvoyant à un jeu en flash ayant pour héros notre pokémon, etc.
Mais l’une des plus grosses nouveautés instaurées pour cet épisode sont les pokémons qui bougent au cours des combats. Alors que jusqu’à présent, les pokémons possédaient une animation simpliste au moment où ils entraient en combat, les pokémons bougent désormais, se dandinent, etc. Dis comme ça, ça n’a l’air de rien, mais voir enfin des combats vivants et non statiques changent la vie à coup sûr si bien que l’on revient difficilement aux précédentes versions.
Oh mon dieu, un Pokémon qui bouge !
En conclusion, Pokémon Versions Noires et Blanches proposent une bonne alternative à ceux n’ayant jamais joué à la série et souhaitant la découvrir. Jamais un jeu Pokémon n’a paru autant « dans l’air du temps » et cette bouffée d’air frais dans la série fait du bien à tout bon Pokéfan que l’on est. Malheureusement, le choix de design de certains pokémons (pour pas dire trop) ainsi que certains noms de la VF peuvent laisser perplexe pour un jeu qui se destinait avant tout à un public plus mature, en témoigne l’âge des personnages principaux qui sont désormais rentrés dans l’adolescence !
Publicité pour Pokémon Noir et Blanc
Pokémon Version Noire 2 et Blanche 2
En lieu et place de la traditionnelle trilogie instaurée depuis les débuts de la saga, GameFreak développe deux cartouches qui se révèlent en fait être la suite des jeux précédemment cités. Contrairement à la croyance populaire, il ne s’agit pas là de la première suite à un jeu Pokémon étant donné que les Versions Argent et Or étaient elles-mêmes la suite de Vert/Rouge/Bleu/Jaune. Le jeu prend donc place deux ans après les évènements narrés dans les Versions Noire et Blanche, et met en scène un nouveau héros dans une nouvelle ville.
Au rang des ajouts, on constate bien peu de choses à part le Pokéwood, permettant au joueur de tourner ses propres films avec des pokémons capturés, et une galerie marchande qu’il vous faudra remplir au gré de vos pérégrinations. On constate également quelques menus changements dans les environnements par rapport aux versions Noire et Blanche et qui diffèrent selon la version du jeu achetée. Sachez qu’en général les environnements de Noire 2 sont plus futuristes tandis que ceux de Blanche 2 sont plus traditionnels.
Le Pokéwood vous permet de tourner des films. Inutile donc indispensable !
Ayant sans doute appris des versions Noires et Blanches, Gamefreak a réimplanté dans la région d’Unys des pokémons tirés d’anciennes générations. Ainsi, le Pokédex National (c’est-à-dire le nombre de pokémons que l’on est susceptibles de croiser dans le jeu) comprend 301 pokémons soit un total jamais atteint auparavant !