Une idée originale est apparue dernièrement via les médias. Lors d'une interview accordée à Francois Senechaud (un haut responsable de la Croix-Rouge) par la BBC, ce dernier a proposé que les éditeurs appliquent dans leurs jeux les règles de la guerre. Cela sous-entend que tout acte répréhensible selon les Conventions de Genève de 1949 devrait être sanctionné comme cela doit s'effectuer dans le monde réel.
Un nouveau personnage venant porter la bonne parole ?
La frontière entre virtuel et réel est, il faut le dire, de plus en plus mince, tant par les graphismes mais également par les actions et l'armement que vous possédez dans des titres tels que Call of Duty ou Battlefield. L'intérêt d'appliquer le droit des conflits armés dans les jeux vidéo serait de sensibiliser les joueurs à ce dernier, ne leur faisant pas croire que tout est possible sans sanction.
En effet les Conventions de Genève régissent depuis des années les règles concernant la guerre. Tout acte répréhensible réalisé sur le terrain est susceptible d'être sanctionné dans la mesure où ce dernier est prouvé et jugé. Un exemple simple et que vous connaissez certainement déjà tous pourrait notamment être pris. Il s'agit de la mission No Russian de Modern Warfare 2.
Dans celle-ci vous avez la possibilité de tuer des civiles lors d'une attaque terroriste, or dans le jeu cela n'entraine aucune sanction si ce n'est celle de mourir quoi que vous ayez fait à la fin de la mission, votre couverture ayant été dévoilée. Mais comment appliquer les Conventions de Genève dans ce type de scénario ? Ici vous devez jouer un agent infiltré au cœur d'un réseau terroriste, vos actions sont donc celles d'un terroriste qui n'en a franchement pas grand chose à faire du droit international. Pour Francois Senechaud toutefois il faudrait le faire de manière à accentuer le réalisme tout en éduquant les joueurs sur ce qui existe :
Francois Senechaud - comité international de la Croix-Rouge (Traduction - Source)
Les scènes de guerre dans les jeux vidéo … sont très proches de la réalité et il est aujourd’hui très difficile de faire la différence entre des images réelles et des images virtuelles. Si nous devons aller encore plus près de la réalité, nous devons aussi intégrer toutes les règles … du conflit.
Que ce soit Battlefield, Call of Duty ou d'autres jeux de ce type, les violations d'articles des Conventions de Genève sont nombreux. Toutefois c'est le rôle de la Croix-Rouge de veiller à l'application de ces règles, d'où l'intervention logique d'un membre du comité. En effet la Croix-Rouge est le gardien du droit international humanitaire et le défenseur des victimes de la guerre. Ajouter en fin de mission ou au début quelques rappels pourraient être fait, une manière d'expliquer ce que vous risquez ou bien quelle peine vous encourez suite à vos actes.
Car en cette période où les jeux de guerre prennent une place de plus en plus importante dans les débats de société ou bien tout simplement dans nos salons, il conviendrait également de parler des sanctions mais également des règles qu'impliquent les conflits armés. Nous ne sommes pas juste des héros armés jusqu'aux dents, à la limite de l'invincibilité et même si les jeux vidéo sont un moyen de s'évader ils ne doivent pas non plus nous laisser penser que tout est possible.
La fameuse mission No Russian de Modern Warfare 2
En profitant des écrans de chargement en début et en fin de niveau, les éditeurs n'auraient pas un long chemin à parcourir pour ajouter une partie "Conventions de Genève" et cela pourrait d'ailleurs servir leur cause. Certains comme Activision travaillant déjà à tenter de minimiser au maximum les risques d'accusations dont ils sont victimes. En ajoutant cette problématique à leurs titres les plus violents ils trouveraient un nouvel argument à faire valoir au congrès américain ou face aux associations les pointant du doigt.
Désormais alertés par le gardien du droit international les studios ne pourront plus dire qu'ils ne savaient pas. Et vous comment appliqueriez-vous cette requête de la Croix-Rouge et qu'en pensez-vous ? La mise en place d'un "game over" à chaque civil tué serait par exemple suffisamment frustrant pour casser les ventes de n'importe quel blockbuster.