Il y a quelques jours, la structure française GSU Gaming annonçait la fin de son aventure dans l'eSport sur facebook (source).
Il est vrai que les départs successifs des joueurs du roster StarCraft II durant l'été (Maïsmz en pause prolongée pour ses études, Laukyo chez Vega Squadron, SonG chez Cascade et Chubz chez Alien Invasion), avec Déca pour seul rescapé, ne laissaient rien présager de bon.
Pourtant les excellents résultats obtenus par l'équipe Super Street Fighter IV avec la victoire de Gagapa et la troisième place de Kusanagi à la Nolife Street Fighter League donnaient des raisons d'espérer. Mais cela n'a pas suffi.
Sylvain « Poposom » Goujet, le directeur eSport de GSU Gaming, a choisi le site Millenium pour expliquer plus en détails les raisons qui l'ont poussé à mettre un terme au projet.
[M] BigCrook : Salut Poposom. GSU c'est fini. Dans quel état d'esprit es-tu ?
[GSU] Poposom : Salut BigCrook, je dirais que je suis déçu car GSU était un projet sur lequel je travaillais depuis un long moment.
Dans le communiqué officiel publié sur la page facebook de la structure, « un manque de gestion et d'implication ainsi que des histoires plus ou moins glorifiantes » sont avancés comme les raisons de cette dissolution. Peux-tu être davantage explicite ?
Il faut savoir que je suis chez GSU depuis un peu plus d'un an. Quand l'on parle des problèmes de gestion et d'implication, cela fait référence au fait que la structure n'a jamais réussi à communiquer efficacement sur le long terme et malheureusement, cela fait également référence à une gestion financière qui a été catastrophique. Les « histoires » découlent des problèmes de communication interne ou externe.
Plusieurs plaintes ont été émises par les joueurs sur des sommes d'argent non versées. Quelle réponse peux-tu leur apporter aujourd'hui ?
À ce jour, j'ai fait tout ce que je pouvais pour que les joueurs puissent étre dédommagés et j'espère sincèrement qu'ils le seront.
Quid de ton avenir et de celui des joueurs des différents rosters ?
Au niveau des différents joueurs de la structure, il y a plusieurs cas.
Pour Déca, notre dernier joueur SC2, il a eu plusieurs offres (depuis le départ de SonG, je ne sais pas pourquoi les gens pensaient que le roster avait été dissous). Donc je vois avec lui les différentes offres pour qu'il puisse continuer à faire ce qu'il aime.
Pour ce qui est des joueurs de Street, je sais déjà que tous les joueurs veulent rester ensemble et donc on verra ce que l'on nous proposera.
Et pour ce qui me concerne, je n'y ai pas encore vraiment réfléchi. Je vais déjà continuer de travailler avec les joueurs de Street Fighter et je verrai si l'on vient me voir pour me proposer un projet ou un poste qui m'intéresse.
Aujourd'hui, c'est la soupe à la grimace. Mais quels sont les bons moments que tu garderas en mémoire de cette aventure ?
Je dirais que mon meilleur souvenir sera à mon avis la World Games Cup (le plus gros tournoi de Street organisé en France) quand Gagapa a fini d'éliminer la team Japon, et de manière globale les tournois. J'ai également bien apprécié les gros trips avec SonG et bébé Déca.
Quels enseignements tires-tu de cette expérience, en particulier sur les difficultés à faire exister une « petite » structure de gaming en France ?
Je dirais qu'il est très difficile pour les petites structures d'avoir un retour sur investissement suffisant pour assurer leur existence sur le long terme.
Il est également difficile d'exister en termes de visibilité quand on est une petite structure à côté des principales structures françaises.
De manière plus globale, je dirais qu'il est très difficile de transformer de gentils amateurs en bons pros que ce soit au niveau du staff ou au niveau des joueurs.
Merci d'avoir choisi Millenium pour t'exprimer plus en détails sur la fin du projet GSU Gaming. Le mot de la fin te revient de droit.
Poireau... Plus sérieusement, j'ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec nos joueurs et nos différents bénévoles. Je souhaite à tous une bonne continuation !