Kuroko no Basket
Les séries animées japonaises sur le sport ont bâti leur réputation sur les nombreuses exagérations utilisées pour mettre en exergue les héros et leurs rivaux. L'image de Marc Landers collant un ballon « à travers » le but adverse (au sens propre) jusqu'à exploser le mur des gradins, ou s'entraînant à transpercer des vagues de dix mètres de haut avec son « tir du tigre » a laissé une empreinte indélébile dans l'esprit du public français qui découvrait le genre avec la série Olive et Tom (version française de Captain Tsubasa). Certains adorent et se régalent de productions plus récentes telles qu'Eyeshield 21, ou Prince of Tennis. Mais ce style compte aussi de nombreux détracteurs, qui préfèrent que la thématique du sport soit abordée de façon moins hyperbolique. Si ces derniers trouvent plus difficilement leur bonheur, quelques fictions présentent toutefois le monde du sport de manière plus sobre ou « sérieuse », telle que Giant Killing, sans que le contenu ne perde en intérêt.
En fin d'année dernière, une série animée sur le basket faisait fureur au japon, Kuroko no Basket, au point que l'auteur du manga éponyme recevait une cinquantaine de lettres de menaces de mort de fans pour exiger qu'une deuxième saison voit le jour. Cet incident émut la société japonaise, au point qu'il ne fut plus question pour un temps de parler de suite à Kuroko no Basket, au grand dam des fans moins exaltés. Le studio Production IG, à l'origine de l'adaptation, n'allait cependant pas laisser indéfiniment tomber sa poule aux œufs d'or et, a attendu quelques mois que les esprits s'apaisent avant d'annoncer la deuxième saison de Kuroko no Basket, qui doit débuter le 5 octobre prochain.
Kuroko no Basket fait-il plutôt la joie des puristes ou des férus de joueurs filant à la vitesse de la lumière ? Comment expliquer l'hystérie autour de cette série au Japon ? Voici quelques éléments de réponse.
Fiche technique
Opening 1 de la saison 1 - Can do
Nombre d'épisodes : 25
Diffusion : 7 avril 2012 – 22 septembre 2012
Studio : Production IG, une valeur sûre de l'animation japonaise actuelle. En effet, le studio accumule les succès ces dernières années critiques et populaires. On lui doit notamment Seirei no moribito, Sengoku Basara, Kimi ni Todoke, Usagi Drop, Psycho Pass, Shingeki no Kyojin...
Directeur du projet : Shunsuke Tada. Le Monsieur a notamment travaillé sur Prince of Tennis, la série sur le sport ayant sans doute poussé le bouchon le plus loin.
Extrait de Prince of Tennis - Repris par le joueur du grenier
Synopsis
Dans le monde du basket collégien, une seule équipe règne en maître pendant plusieurs années et triomphe haut la main de toutes les compétitions : la « Teiko Middle School Basketball Team », bien vite surnommée « la Génération des prodiges ». Pour une raison inconnue, ces jeunes monstres du basketball décident de se séparer cependant à l'âge d'entrer au lycée, choisissant chacun un établissement différent, dont ils rejoindront bien entendu chacun le club de basketball.
L'histoire suit les traces du plus secret et mystérieux de ces prodiges, le discret Kuroko, dont la carrure le prédispose plus à jouer aux échecs qu'au basket. Il n'est cependant pas le seul nouveau venu remarqué du club de sa nouvelle école, le lycée Seirin. Un certain Kagami Taiga, paraît en tout point sa Némésis : grand, fort et arrogant, et bien décidé à se payer les fameux prodiges sur un terrain.
La génération des prodiges au complet.
Mon opinion
Personnellement, sans être aussi hystérique que certains, j'ai un faible pour Kuroko no Basket. La réalisation, comme d'habitude avec les productions de Studio IG, quoique scolaire, a le mérite d'être rythmée, et de flatter l'oreille et la rétine. Elle sert parfaitement l'histoire du manga écrit par Tadatoshi Fujimaki. Les matchs réservent chacun leur lot de surprises, de passages « épiques », et les personnages, s'ils n'échappent pas à quelques clichés, tels que celui de la grande gueule au grand cœur (Kagami n'a pas sans rappeler le célèbre Marc Landers, par exemple), dégagent un charisme certain.
Kuroko no Basket a de plus le mérite de s'adresser au public le plus large : les demoiselles peuvent s'échauffer sur le physique avantageux des joueurs, l'action est toujours très claire et le novice en basket ne devrait jamais être perdu. De plus, la série parvient à mon sens à trouver le ton juste entre les délires des Captain Tsubasa-like et la sobriété d'un Giant Killing. Les personnages n'iront jamais transformer leur ballon en boule de feu, ni traverser l'espace-temps pour berner la défense du panier adverse. Kuroko no Basket se veut « un minimum » réaliste. J'écris bien un minimum. Si les gestes des héros restent relativement plausibles, les amateurs de basket pourront toutefois s'étonner de voir des lycéens japonais exécuter des mouvements de très haut niveau, qu'on s'attendrait plus à trouver au pays de la NBA qu'à celui du Soleil Levant.
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Il n'y a pas que des bellâtres dans Kuroko no Basket. Ici, à gauche, la tête pensante de l'équipe du lycée Seirin, à droite celle de leurs plus redoutables adversaires.
En conclusion, Kuroko no Basket me paraît être une série à essayer, et à surveiller lors de la prochaine diffusion de sa suite en octobre !
Trailer de la saison 2 de Kuroko no Basket