Counter-Strike : Global Offensive, dernier volet de la célébrissime série de Valve, a soufflé sa première bougie le 21 août 2013. Son anniversaire a parachevé une année rythmée tant par les grandes compétitions que par les mises à jour innovantes.
Dès le jour de sa sortie, de nombreuses discussions fleurissaient sur le web prédisant un jeu mort-né. Les nombreux prophètes autoproclamés vouaient un destin tragique à Global Offensive qui ne pouvait être qu'un échec total. Un an après ces prophéties dignes des Mayas, les chiffres du jeu ont tu la majorité de ces détracteurs. En effet, le dernier FPS de Valve compte une moyenne de 45 000 joueurs quotidiens alors que ses deux illustres aïeux, 1.6 et Source, tournent autour de 30 000 aux heures de pointe. Global Offensive a donc pris le pas, quantitativement parlant. Au bout d'un an d'existence, il a donc réussi à surpasser ses prédécesseurs et rassemble plus de joueurs.
Le FPS de Valve reste toutefois loin des trois poids lourds de l'eSport qui regroupent beaucoup plus de joueurs : Defense of the Ancients 2, League of Legends et Starcraft 2. Depuis début 2013, une rumeur de Free-to-Play court. Si elle venait à se concrétiser, nul doute que cela donnerait un nouveau souffle à Global Offensive qui verrait certainement sa communauté exploser de manière exponentielle. Celle de Team Fortress 2 avait alors enregistré environ 40 000 nouveaux joueurs, alors pourquoi ne pas imaginer la même chose pour Global Offensive ? La firme américaine n'a jamais confirmé ou infirmé cette rumeur, mais elle en a toutefois parlé lors d la dernière grande mise à jour en s'interrogeant elle-même dans la F.A.Q.
F.A.Q. relative à la mise à jour sur l'Arms Deals (Traduction - Source)
Cela signifie-t-il que CS:GO est un free-to-play maintenant ?
Non, l'Arms Deal vise à récompenser l'ensemble des joueurs qui ont d'ores et déjà acquis/acheté/possédent le jeu CS:GO : cela va des joueurs (casuals) qui cherchent de nouveaux moyens de se démarquer en jeu jusqu'à la communauté compétitive qui recevra ainsi des récompenses visibles et valorisantes pour leur haut niveau de jeu.
eSportivement, la réussite est pleinement au rendez-vous. Les plus grands tournois ont répondu présents et n'ont pas hésité à se lancer sur le nouvel opus. Ainsi, il est possible de voir les meilleures équipes mondiales s'affronter régulièrement lors des plus grands événements comme les étapes de la DreamHack, l'Electronic Sport World Cup et les RaidCall EMS One. À un autre échelon, il y a également la Copenhagen Games, la Fnatic FragOut League, le StarLadder, l'ESEA et le circuit français. Counter-Strike : Global Offensive a été adopté par le circuit eSportif et a pris la place de ses deux aïeux. En plus de ces compétitions, sa deuxième année s'annonce encore plus riche. En effet, à ce circuit déjà très complet viendront s'ajouter l'European Championship, la MSI Beat It !, la Fragbite Master et les EPS.
L'ensemble de ces compétitions remet Counter-Strike : Global Offensive aux goûts du jour en lui donnant une véritable place dans l'eSport. De plus, les anciens tournois qui ont fait la gloire de Counter-Strike 1.6 réapparaissent doucement sous version rajeunie. Ainsi, la MSI Beat It peut parfaitement être comparée aux WCG, puisqu'elle regroupera les meilleures équipes de 6 régions mondiales à Shangaï. L'European Championship reprend les mécanismes de l'European Nations Championship, qui était proposé par l'Electronic Sport League. Les EPS feront leur grande rentrée sur Counter-Strike en septembre, après deux ans d'absences. Cette deuxième année sera débordante d'activités et rythmée par les plus grandes compétitions.
Global Offensive a parfaitement été intégré. Cela n'était pourtant pas gagné lors de sa sortie. Ainsi, la DreamHack Bucharest avait préféré rester sur Counter-Strike 1.6. Le nouvel opus avait encore tout à prouver, même s'il bénéficiait déjà de la renommée de la série. Toutes les compétitions majeures ont fait le pas et ont choisi de s'y investir, et c'est une réussite. Actuellement, Counter-Strike : Global Offensive se pose clairement comme le premier FPS eSportif sur PC.
Parallèlement, une rumeur court affirmant que Global Offensive sera intégré à The International 4. En effet, un streamer officiel de cette compétition s'est prononcé dessus. Rien n'a été annoncé de la part de VALVe, il est donc nécessaire de la prendre avec du recul. Si une telle rumeur venait à se concrétiser, la réussite eSportive du FPS serait totale. Cela lui permettrait de se hisser au niveau de Defense of the Ancients 2, League of Legends et Starcraft 2.
Cette information est à prendre avec des pincettes, mais elle est tout à fait plausible
La réussite de Global Offensive hors de l'Europe est plus mitigée. En effet, il a du mal à véritablement décoller. C'est pourquoi un mouvement s'est créé, NArevival, pour animer la scène américaine. Plusieurs joueurs européens comme Robin "Fifflaren" Johansson ou Ladislav "GuardiaN" Kovacs ont accepté de donner de leur temps pour aider. Le reste du monde est relativement oublié, sauf le Brésil et l'Asie de l'Est. La MSI Beat It palliera momentanément ce problème grâce à son système de qualifications permettant de désigner des champions de six régions mondiales différentes.
Counter-Strike : Global Offensive ne cesse de se peaufiner. En effet, Valve met à jour hebdomadairement son FPS et a mis en place de nouvelles fonctionnalités. Le Matchmaking a été la première innovation majeure. Il s'agit d'une fonctionnalité qui a été adoptée par plusieurs jeux, mais c'est la première fois qu'elle apparaissait sur Counter-Strike. À l'issue de dix matchs gagnés, un badge évoluant en fonction des performances de son possesseur est attribué à chaque joueur.
La mise à jour la plus originale est sans doute l'Overwatch qui vient suppléer l'Anti-Cheat traditionnel de Valve. En effet, cet outil permet à certains joueurs de visualiser le match d'un suspect. Ils ont ensuite le choix entre sanctionner ce dernier ou le laisser en raison d'un manque de preuve. Si cela ne permet pas de sanctionner immédiatement un tricheur, il permet de détecter tous les tricheurs puisque ce système est fondé sur le discernement d'êtres humains.
La dernière mise à jour majeure qui a eu lieu est celle des armes décorées. En effet, il est désormais possible d'en gagner au fur et à mesure des parties. Elles sont purement cosmétiques, et ne procurent donc aucun avantage, mais elles ont le mérite d'avoir amené 10 000 nouveaux joueurs quotidiennement. De plus, une partie de l'argent récolté de certains achats est reversée aux plus grandes compétitions pour ainsi augmenter les dotations. La mise à jour permet donc également à la communauté de contribuer au développement de la scène eSportive de Global Offensive.
Une des prochaines mises à jour permettra de personnaliser ses propres armes
Enfin, Global Offensive bénéficie de son propre Workshop permettant aux map-makers de diffuser leurs créations. Les développeurs ont expliqué qu'il sera étendu aux armes. Il devrait donc prochainement être possible de créer sa propre AK-47 personnalisée et de la mettre à la disposition des autres joueurs.
Toutes ces fonctionnalités présentent un trait commun : la communauté en est le centre d'impulsion. En effet, si l'investissement des joueurs est naturellement nécessaire à la réussite du Matchmaking, elle l'est également aussi bien pour l'Overwatch que pour le Workshop. Cette implication permet d'améliorer le jeu en sanctionnant les tricheurs ou en offrant plus de contenus.
Au moment d'envisager le futur du jeu, les plus pessimistes affirmeront certainement que Counter-Strike : Global Offensive est très loin d'être abouti, que son gameplay est à revoir de A à Z et qu'il est à oublier au plus vite. Il est cependant nécessaire de noter qu'il est le premier FPS eSportif sur PC et rassemble une moyenne de 45 000 joueurs quotidiennement. Il n'atteint pas le niveau des trois mastodontes de l'eSport, mais sa communauté le pousse dans cette direction. Un passage de la tragédie Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand pourrait illustrer la réaction de la communauté si les pensées pessimistes se révèlent vraies. Il s'agit de trois alexandrins, mêlant résignation et héroïsme, scandés par le héros éponyme qui mettent en relief l'implication tenace de la communauté pour pousser le jeu à son paroxysme, quelle qu'en soit l'issue :
« Que dites-vous ? ... C'est inutile ? ... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile ! »
À l'inverse, les plus optimistes expliqueront que l'investissement de la communauté et les compétitions dans Counter-Strike : Global Offensive permettront au jeu d'enflammer la scène eSportive dans les prochains mois et qu'il ne manque que le Free-to-Play et The Invitationnal 4. En son temps, le Cardinal de Richelieu les aurait entièrement conforter puisque, comme il l'écrivit dans son Testament politique :
« Les grands embrasements naissent de petites étincelles »
Il faudra alors être prêt pour assister au retour de Counter-Strike au sommet de l'eSport, aux côtés de Defense of the Ancients 2, League of Legends et Starcraft 2. Il semble que cela commencera à la DreamHack Winter 2013, qui sera dotée de 250 000 dollars pour récompenser les meilleures équipes mondiales de ce FPS mythique. L'ascension de Global Offensive jusqu'à la plus haute marche de l'eSport commencera-t-elle en Suède ?