e l'O'Gaming Summer Party du 2
À l'occasion de l'O'Gaming Summer Party du 26 juillet, Thud a accepté de se livrer longuement à Millenium sur l'eSport, O'Gaming et les événements à venir. Entretien en toute décontraction :
[M]Kaefer - Bonjour Thud et merci pour ta disponibilité ! Comment tu as géré la logistique pour l'O'Gaming Summer Party ?
[O'Gaming]Thud - On a loué un car dans lequel on a embarqué une bonne partie de notre matériel parisien, les caméras, les ordinateurs, le tricaster et le matériel son. Ici c'est une coproduction : les gars de Revenge of the Nerdz ont amené une partie du matériel, c'est aussi leur salle. On amène les compétences clés de Paris (ingénieur son, réalisateur, directeur de l'événement...). Lyon eSport nous a apporté une grande aide. En tout, le staff compte 25-30 personnes, la moitié vient d'O'Gaming. On est arrivé hier (jeudi 25) à Lyon en partant à 5h du matin ! Une grande partie du matériel a été installée hier. On avait déjà visité la salle et c'est ce à quoi on s'attendait.
Quelles sont tes réactions sur l'événement ?
Franchement, ça c'est super bien passé, on n'a pas vu le temps filer. Malheureusement, on a été obligé de raccourcir la fin, car certaines rencontres ont été très longues. Peut-être a-t-on perdu un peu de temps entre les parties. C'est un peu décevant de n'avoir pas vu de petite finale ou de best of 5 en finale. J'aurais aimé que cela dure plus longtemps. Le public lyonnais est trop chaud ! Il a fait le bon temps, une bonne salle... Je suis très content de cet événement.
Félicitations pour la victoire en 2v2, c'était facile finalement !
Oui ! Bon honnêtement ce n'était pas si facile, Pomf et Anoss sont très forts dans l'agression en début de partie, mais nous ne pouvions pas perdre en macro game. J'ai bien aimé le 2v2, je pense que c'est quelque chose à creuser pour nos événements. En compétition, ce n'est pas intéressant. C'est plus un super format de divertissement, comme en showmatch : il y a de la stratégie, de la communication entre équipes et du potentiel de « fun ».
C'est le premier événement O'Gaming en dehors de Paris ?
On a été invité l'année dernière au Transbordeur de Lyon, mais c'était seulement en qualité de shoutcasters, sans la team et la boite de production. C'est donc le premier événement qu'on produit en dehors de Paris.
Allez-vous essayer d'en faire d'autres de ce type en France ?
On va essayer, mais ça m'a l'air compliqué. Ici on a un terrain favorable, car on s'entend bien avec les Nuits Sonores, c'est une super boite de production. Sans l'aide des Nuits Sonores, l'événement à Lyon n'aurait pas été possible, même si on sait qu'il y a un énorme engouement dans cette ville et dans d'autres. C'est vraiment que les conditions ici étaient favorables. Si une association ou une boite de production sur Lille, Marseille ou Bordeaux est prête à aider et a des compétences et des salles, cela peut se faire. On ne veut surtout pas faire un événement dans une autre ville qui soit un échec. À Paris, c'est plus simple pour nous d'y faire un événement. À Lyon, on est obligé de louer des chambres d'hôtel, on doit déplacer tout le monde...
Il est plus facile de trouver des sponsors sur Paris ?
Ce qui intéresse les sponsors, c'est la taille de l'événement. Plus c'est gros, plus ils sont prêts à financer. Un gros événement, ce sera dans les villes qu'on vient de citer. L'avantage c'est qu'avec Internet, où que l'on soit il y aura autant de monde sur le stream. C'est une assurance peut nous aider à le faire dans d'autres villes.
Comment as-tu recruté les joueurs ?
On s'entend très bien avec Dayshi et Stephano, cela s'est fait de façon très naturelle. Cela a été plus compliqué pour BabyKnight et StarDust : on est passé par Kerrigan. Pour l'anecdote, StarDust est venu avec un staff de trois personnes, cela nous a un peu surpris ! Souvent, les Coréens qui viennent en France sont un peu fermés. On les rencontre vraiment autour d'un verre après l'événement et là ils se lâchent un peu.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui souhaite organiser un événement comme celui-ci ?
Il y a deux difficultés : l'expérience et la difficulté financière, car nous ne gagnons pas d'argent sur cet événement alors que nous avons un bon réseau et que nous sommes capables de monétiser le stream. Quelqu'un qui veut se lancer là-dedans doit avoir de bons sponsors, soit en étant appuyé par une structure ou par un réseau. Faire un stream est plus complexe que cela en a l'air : si le stream tombe, tu perds 30 à 40 % de l'audience le temps de le relancer. Cette audience peut se reconnecter, mais cela reste une perte sèche de viewers. Il ne faut jamais que cela arrive et en plus cela donne une très mauvaise image de l'événement.
Comme c'est un milieu de bénévoles, beaucoup d'événements ne font pas "professionnels" avec beaucoup de flous sur scène, un manque de préparation qui se ressent, un regard vers la mauvaise caméra, un joueur un peu perdu quand il arrive sur scène... Un enchaînement de petites choses qui ne font pas "pro". Cela demande de l'expérience. Normalement, comme cela doit être le cas aujourd'hui (O'Gaming Summer Party), tout doit rouler : les gens entrent, ils savent où ils doivent aller, tout le monde sait ce qu'il doit dire, on a une position sur scène, tout est répété. À la fois, c'est répété et c'est fluide. Grâce à la répétition, on peut se permettre des petites excentricités, du fun. Cela donne une image détendue, mais professionnelle. Et, c'est ce que l'on recherche.
Si quelqu'un veut se lancer dans le shoutcast de SC2, quel est aussi le premier conseil que tu lui donnerais ?
La meilleure façon d'émerger c'est de s'associer à une grosse structure, je ne vois pas d'autres solutions, tout en créant son propre univers sur YouTube, car il ne faut pas être totalement dépendant de la structure en question. Sur YouTube, les algorithmes de référencement ne favorisent pas les nouveaux shoutcasters car ils mettent en avant les plus gros et c'est vite la galère. Cependant il faut commencer par cela même si les premiers casts sur YouTube vont faire très peu de vues, c'est très frustrant.
Après, contacter une structure et montrer une de ces vidéos, c'est d'ailleurs comme cela que nous recrutons et lançons des shoutcasters. Par exemple, on va se mettre sur Duel of Champions. On écoute des casts de plusieurs personnes et même si on sait que les vidéos ne sont pas parfaites et que les gens s'améliorent, on essaie de déceler le potentiel, un style, du charisme, du « flow ». Un mec qui a 20 000 vues sera jugé pareil qu'un compte à 20 vues. On prendra et on mettra en avant quelqu'un qui a du talent.
Vous pensez donc recruter chez O'Gaming bientôt ?
On n'a pas beaucoup de moyens, du coup chaque poste recruté répond à un vrai besoin de la boite. En gros, on a un poste à pourvoir à la fin de l'année, un « Chargé de production », un chef de projet chez O'Gaming qui doit les mener à bien. On n'a pas assez de projets pro-gaming actuellement. Pomf est le directeur de production, il forme Noi, mais ils ne sont que deux et Pomf n'a pas le temps de tout gérer.
Justement, entre les entraînements 2v2, les casts, les événements, à quoi ressemblent vos journées ?
C'est un peu chaud d'avoir du temps pour soi, honnêtement ça prend énormément de temps. Mais quand je bosse, je n'ai pas l'impression de travailler, ce n'est pas grave si je n'ai pas de temps pour moi.
À quand le prochain événement O'Gaming ?
Moins de six mois maintenant qu'on bosse sur plusieurs choses en simultané, on a appris à être polyvalent ! J'aimerais bien refaire un Iron Squid car j'aime analyser la stratégie tout au long d'un tournoi, voir un joueur évoluer et s'adapter aux maps comme aux patchs. Là, c'était un événement avec seulement quatre joueurs et deux races représentées par un seul joueur, ce qui limite les matchs-miroir et les différents matchup. Je préférerai faire quelque chose aussi riche au niveau de la stratégie du jeu qu'un Iron Squid. Mais il faut pouvoir le faire.
Une dernière question, est-ce que vous allez continuer à mixer vos équipes de commentateurs ?
Les équipes changent de temps en temps, mais j'avoue qu'en ce moment on est bien calé sur Pomf/Anoss et Thud/Moman, même si ça ne nous empêche pas de mixer de temps en temps, on trouve ça cool. C'est plus qu'une histoire de complémentarité, les disponibilités jouent beaucoup : je suis disponible le lundi soir, comme Moman. Pomf et Anoss sont disponibles, eux, le mercredi soir pour faire leur émission... Il y a des contraintes d'emploi du temps qui déterminent aussi notre travail.
Un grand merci à Thud pour cette interview et pour sa disponibilité. Vous pouvez le retrouver sur www.ogaming.tv et sur https://www.facebook.com/PomfEtThud
Merci à Damien "Damichou" Legendre pour sa photo.