Souvenez vous en 2011 paraissait le nouveau mastodonte d'EA : Battlefield 3. Une licence sur laquelle EA a misé gros que ce soit en termes de budget ou même de ressources humaines. Le jeu de DICE revêtait alors un intérêt stratégique pour les américains, au point de devenir un leitmotiv dans la promotion de l'entreprise. En effet, sur les plus hautes marches des charts le FPS nouvel génération d'EA devait affronter le parangon de puissance d'Activision ; son hit multimilliardaire qui a fait de l'éditeur, le champion mondial des ventes. Il est bien évidemment question de Call of Duty ici.
S'en suivait alors une guerre de tranchée dans les enclaves des plus grands salons internationaux dédiés au jeu vidéo entre les deux éditeurs. Dans un article intitulé La Guerre Moderne nous revenions sur ces petites phrases qui avaient fait de 2011 une année savoureuse en terme de guerre des mots. Deux ans plus tard qu'en est-il des velléités d'EA ?
Avec BF3 l'éditeur américain redonne du lustre à sa licence. Ce sont près de 15 millions de copies qui se sont vendus mondialement toutes plateformes confondues, forcément ça compte. Le dernier FPS en date de DICE se permet même de devenir le jeu de la licence le plus vendu, et à ce niveau il est certain qu'EA ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Très confiant, John Riccitiello adoube même le futur de sa licence en exprimant expressément sa conviction quant à la qualité de Battlefield 4.
Le président d'EA pense même que sa compagnie a de « meilleures cartes » en main dès lors qu'il s'agit de comparer Battlefield 4 au nouveau Call of Duty : COD Ghosts. Une configuration qui rappelle étrangement l'agressivité d'EA en 2011. Simple coup d’esbroufe ou véritable vision sur un déclin pressenti de la licence Call of Duty ? Les charts se chargeront de répondre pragmatiquement à cette question dès la fin de l'année.
À ce petit jeu EA pourrait bien surprendre son monde, quelques indices nous laissant penser que BF4 fera même mieux que se défendre face à son principal concurrent. En relevant par exemple les dernières estimations du site Vgchartz, quelques chiffres interpellent. Si les PS3 et Xbox 360 connaissent un marché des ventes désormais traditionnel avec un net avantage pour Call of Duty, celui en devenir des PS4 et Xbox One; bien qu'encore marginal , se signale par son originalité. COD Ghosts est par exemple au coude à coude avec le nouveau Battlefield sur les deux nouvelles machines quand par le passé le ratio penchait plutôt pour Call of Duty (de l'ordre de 2:1).
Autre fait intéressant puisque les précommandes concernent le marché américain, les jeux se vendent plus sur PS4 que sur la future machine de Microsoft : la Xbox One. La part de conservatisme du public américain évoluerait-elle avec l'arrivée de la next gen ? Que ce soient Battlefield 4 ou Call of Duty ; des jeux traditionnellement plébiscités sur consoles Xbox, il semblerait que Sony ait réussi son coup de com ' à l'E3 dernier puisque les joueurs ont pour l'instant choisi de passer chez le concurrent nippon.
Le CEO d'EA quant à lui n'a pas manqué l'occasion de toiser une dernière fois Activision dans la longue interview qu'il a accordé à Games Industry, nous rappelant par la même occasion qu'un scénario dans lequel Activision sortirait un nouveau MMO pour remplacer WoW n'est pas exclu. Avec la PS3 et la Xbox 360 encore dans la bataille, le combat risque d'être dur pour EA. Et si l'éditeur américain misait tout sur la next gen ? Affaire à suivre. Ne reste plus qu'à Bobby Kotick le CEO d'Activision d'entrer dans la ronde, et l'été sera chaud.