The Last of Us - Test
The Last of Us est un jeu de type Action/Survie et Survival Horror qui vous fera incarner un duo de survivants assez inattendu au milieu des États-Unis dévastés une fois encore par l'invasion des zombies. Ce jeu exclusif à la PS3 et développé par Naughty Dog (connu en particulier pour la série des Uncharted) sortira le 14 juin prochain. Je vous invite à découvrir ici notre test de cette nouvelle perle de la console de Sony.
Genre : Action / Aventure / Survival Horror
Date de sortie officielle : 14 juin 2013
Développeur : Naughty Dog
Éditeur : Sony
Plateformes : PS3 uniquement
Prix : Entre 55 et 70 euros en fonction de la version, et du revendeur
Classification : PEGI 18
Scénario, ambiance
The Last of Us est un de ces jeux dont les principaux attraits proviennent de son histoire, de son ambiance, et de ses personnages. Je ne peux donc pas vous en révéler trop. Je peux cependant vous dire que notre histoire commence vingt ans après le début d'une pandémie provoquée par un champignon parasitique. Celui-ci ayant les attributs qu'on accorde généralement au virus dans les histoires de zombies, auxquels ils faut ajouter les spores toxiques dégagées par ces amas de champignons qui poussent ici et la. Les êtres humains contaminés deviennent des psychopathes fous furieux lors des premières phases de l'infection, ils vont alors se mettre à sprinter à vue vers tous les autres êtres humains pour les mordre. Lors des étapes suivantes de l'infection le champignon pousse sur la victime ce qui la rend aveugle mais plus redoutable à d'autres égards. Le monde s'étant avéré incapable de gérer cette épidémie, la majorité de l'espèce humaine a succombé, les survivants sont parqués dans des zones de quarantaine fortement retranchées, et sous le joug de la loi martiale imposée par les militaires. La famine et le contrôle brutal exercé par l'armée ne manque pas d’exacerber le mécontentement des survivants. C'est dans ce monde dévasté et sans espoir de rédemption que Joel, un contrebandier de 54 ans va devoir escorter Ellie, une adolescente débrouillarde de 14 ans. Leur voyage dans le monde extérieur extrêmement hostile ne sera évidement pas sans heurts. Entre les nombreux obstacles, les dangers ne manqueront pas. De plus les différences entre ces deux êtres aux caractères bien trempés, qui sont de plus séparés par deux générations et qui sont nés dans deux mondes totalement différents ne vont pas faciliter les choses. Cependant les frictions et les moments de complicité seront des éléments centraux lors de leur traversée des États-Unis. Vous aurez donc l'occasion de rencontrer des situations, des paysages et des personnes très différentes les uns des autres lors de vos pérégrinations, comme dans un Road-movie, à la sauce The Walking Dead. Les personnages aussi stupides que pénibles, et les cliffhangers artificiels en moins.
Certains espèrent une romance entre papy et la gamine, je travaille avec des tarés !
Gameplay
Avec The Last of US, les développeurs de Naughty Dog ont l'air d'avoir voulu nous donner davantage l'impression d'être la proie que le chasseur par moment. On retrouve donc ici les éléments propres à beaucoup de jeux de tir à la troisième personne, avec une forte emphase mise sur le corps à corps, qui est un peu la la spécialité des zombies. S'il est ici assez facilement possible de gagner un combat à mains nues contre un zombie normal, affronter plusieurs opposant en même temps s'avérera bien plus compliqué, et vous êtes quasiment certain d'y perdre de la vie. Les armes de mêlée comme les planches, les battes de baseball et plus tard les haches ou les machettes ont toutes une durée de vie de seulement quelques coups, donc même si l'avantage offert par l'allonge et la puissance des coups est bon à prendre, il est de courte durée, et surtout ils ne vous protègent pas des infectés de rang deux, les Claqueurs. Ces êtres cauchemardes ont vu leur tête être remplacée par une sorte de tumeur spongieuse qui les a rendu aveugles, tout en les rendant bien plus sensibles aux sons, ce qui leur permettra de vous détecter même lorsque vous vous déplacez furtivement. Pour couronner le tout ces horreurs sont trop fortes pour vous en mêlée, dès qu'elles arrivent à portée de bras c'est une mort instantanée et inévitable qui vous attend. De plus la technique habituelle qui consiste à leur mettre une bonne balle dans la tête est rendue ici plus ardue. Ces zombies sont relativement rapides, (et viser au pad reste difficile pour beaucoup), et les munitions sont très rares dans ce jeu. Je dirai même qu'elles ont été rendues artificiellement très rares par les développeurs. Pour commencer vous ne pouvez porter qu'une quantité ridicule de munitions : 9 balles de fusil, 12 balles de revolver, etc, ce qui nous fait régulièrement abandonner des munitions qui se seraient avérées utiles plus tard. Et surtout, des ennemis humains dotées d'armes à feu (et qui vous tirent dessus si vous les attaquez) ne laissent tomber que peu souvent des munitions, même si vous les tuez avant qu'ils aient pu appuyer sur la gâchette. Je comprends bien que c'est une question d'équilibre du jeu, mais avoir des zombies qui laissent parfois tous tomber des munitions, et des soldats armées jusqu'aux dents qui n'en laissent pas, c'est vraiment absurde (on ne peut mystérieusement pas ramasser non plus leur fusil M16, celui-ci devant probablement avoir un système de scanner des empreintes digitales façon Pacificateur de Judge Dredd). Mais bref, c'est un détail. Cela veut donc dire qu'il vous faudra tirer pour tuer, et ce uniquement quand aucune autre alternative n'est disponible.
Souvent tenter de tuer vos adversaires par la force n'est pas vraiment envisageable, que cela soit parce que vous manquez de munition, ou parce que vous faire repérer signera votre arrêt de mort. Dans ce cas la seconde approche est d'utiliser la furtivité. Avec la majorité des ennemis se déplacer silencieusement et arriver dans leur dos permet d'activer l'option de meurtre silencieux en les saisissant par le cou. Cependant l'opération prend quelques secondes, et elles n'est pas envisageable avec les zombies trop lourdement mutés. Pour tuer ces monstres il vous faudra utiliser un Surin (une sorte de couteau) jetable, et faire preuve à la fois de discrétion, et de rapidité, ces derniers étant capables de vous entendre lorsque vous êtes trop proche. Le fait que les deux principaux types de zombies mélangent les forces et faiblesses (un étant aveugle, et l'autre n'ayant pas l'oreille particulièrement fine) rend ces passages assez intéressants, et stressants, la moindre erreur étant encore une fois mortelle. Afin de faciliter votre approche vous pouvez aussi utiliser des objets, les briques et les bouteilles pouvant servir à faire du bruit pour éloigner les zombies ou pour attirer l'attention des gardes. Notez que vous pouvez aussi ne pas tuer vos adversaires et vous contenter de passer discrètement sans jamais vous faire repérer, cependant l'option ne sera pas forcement offerte, et même si cela vous permettra d'économiser des munitions et des objets, cela vous privera aussi de la possibilité de fouiller attentivement la zone pour ramasser tout ce qui traîne.
Utiliser votre ouïe pour repérer les ennemis aux alentours sera bien utile afin de vous aventurer à découvert.
En effet l'artisanat tient vraiment une place centrale dans The Last of Us. Ici vous ne trouverez pas des trousses de secours et des grenades trainant partout après vingt années de "zombie apocalypse". Il vous faudra récupérer toutes sortes de composants secondaires qui vous permettront de créer n'importe quand et n'importe où différents objets à usage unique, qui seront absolument vitaux. Outre les surins qui servent à assassiner les zombies et à crocheter les serrures, vous pourrez créer des trousses de secours, des cocktails Molotov, des bombes/mines artisanales, des fumigènes et des armes de mêlée améliorées. Vous ramasserez aussi de nombreuses pièces métalliques pouvant servir spécifiquement à améliorer vos armes, en augmentant la taille du chargeur ou en diminuant le recul entre autres. Le nombre de composants et d'objets que vous pouvez stocker est très limité (trois de chaque) et de plus les objets partagent souvent les même composants, par exemple le cocktail Molotov et la trousse de secours, en sachant que les deux sont également utiles. J'irais même jusqu'à dire qu'ils sont souvent un peu trop utiles. Il y a parfois une telle profusion de composants qu'il est plus simple et plus rentable de lancer des bombes et des cocktails Molotov à foison plutôt que de tenter d'ouvrir le feu ou d'assassiner vos cibles. Voir trois Claqueurs se jeter dans le feu déclenché par votre cocktail Molotov parce qu'ils ont été attirés par le bruit est une scène assez jouissive.
L'écran de création d'objet ne met pas le jeu en pause, et ne cache pas toute la vue, il vous faudra parfois créer des objets à la volée pour réagir à une situation épineuse.
Comme le laisse supposer l'histoire et la boite du jeu, une des particularité du gameplay de The Last of Us est le travail d'équipe, ici avec une jeune fille, Elizabeth... pardon Ellie. Il semble que cela soit à la mode. Dans tous les cas ici la coopération sera plus réaliste, la principale utilité d'Ellie sera lorsque vous lui faites la courte échelle pour lui permettre d’accéder à une zone en hauteur afin qu'elle vous envoie une planche, une échelle, qu'elle déverrouille une porte, ou qu'elle active un mécanisme. La même chose s'applique pour les autres coéquipiers avec lesquels vous travaillerez occasionnellement. Ellie gagnera cependant au fur et à mesure en utilité, puisqu'elle vous avertira de l'approche d'ennemis, et elle finira par être capable de vous assister un peu au couteau ou au pistolet. Je tenais d’ailleurs à signaler que la façon dont est gérée les coéquipiers est généralement très bonne, ces derniers savent se faire discret quand vous tentez une approche de type infiltration, et en cas de combat ils attirent souvent l'attention d'un adversaire, sans pour autant mourir dans les trois secondes. C'est donc un très bon point. Dommage que vos adversaires n'aient pas eu droit à une IA aussi sophistiquée, ces derniers se comportant parfois de façon un peu stupide.
Le caractère et le comportement des personnages évoluera au fil du jeu.
Au final ce que je considérerais comme le point le plus contestable ici, ou du moins celui qui ne plaira pas à tout le monde, est l'omniprésence des QTE (Quick Time Event). Il y en a lorsque vous démarrez un générateur, lorsque que vous affrontez un ennemi en mêlée, ou lorsque vous essayez de vous agripper à un rebord pour ne pas finir au fond d'un ravin, et pour un peu tout et n'importe quoi. L'orientation du gameplay du jeu les justifie relativement bien pour une fois, et ils ne sont généralement pas absurdes ou ridiculement difficiles, ils rythment même assez bien la partie en forçant le joueur à intervenir. Je déteste habituellement les QTE, et cela ne m'a ici que légèrement irrité, donc à moins que vous soyez totalement allergique au genre, cela devrait aller.
Le système d'assassinat et de mêlée implique de nombreux QTE et prend en compte les objets possédés par les deux parties.
Multijoueurs
Nous avons pu publier les résultats de notre test du multijoueurs un peu en avance, je vous invite à consulter la page dédiée pour plus de détails. Mais pour reprendre mes propos, le multijoueurs vous propose de choisir une des deux factions rencontrées lors de la campagne du jeu, soit les Hunters (Chasseurs) soit les Fireflies (Lucioles). Vous allez devoir faire de votre mieux pour garder votre clan en vie et pour lui permettre d'étendre son influence. Pour cela il vous faudra des vivres, que vous pourrez acquérir dans les deux modes de jeu disponibles : Supply Raid (Raid de ravitaillement). Dans ce mode il vous faudra récupérer des ressources et des vivres dans la zone tout en gardant votre équipe en vie. Chaque équipe dispose d'un total commun de 20 vies. Une fois que cette réserve est épuisée, les joueurs passent en mode "Mort subite", ce qui signifie qu'un joueur de cette équipe ne pourra plus réapparaitre une fois tué.
Votre lampe torche n'alertera pas les zombies aveugles, par contre les coureurs ne vous rateront pas.
Le second type de partie est le mode Survivors (Survivants). Dans celui-ci vous n'aurez pas droit à l'erreur. Il n'y a pas de retour à la vie possible lors d'un match. L'objectif ici est de tuer tous les membres de l'équipe adverse lors de sept matchs. La première équipe à gagner quatre matchs remporte le round. Ici les objets créés et les matériaux ne sont pas conservés entre les matchs (vu que vous n'avez qu'une vie). Il vous faudra donc vous décider très rapidement sur ce que vous souhaitez créer et quand utiliser les objets afin de ne pas les gâcher avec votre mort.
Si vous réussissez à faire survivre votre clan pendant les douze semaines, vous débloquerez alors des éléments cosmétiques uniques pour personnaliser vos personnages, afin de clairement vous démarquer des autres joueurs. Le multijoueurs de The Last of Us n'est pas révolutionnaire, mais il est agréable et réussi, et il saura offrir un sérieux gain de durée de vie aux fans. Notez bien que le multijoueurs ici est davantage un ajout de qualité au titre plutôt qu'un élément qui à lui seul justifierait l'achat du jeu (ce n'est pas Battlefield ou Call of Duty).
Localisation et son
Fait rare, les voix françaises sont très bien, elles collent parfaitement aux personnages, et les mots/expressions utilisées correspondent aussi à ce qu'on pourrait attendre d'eux. Davantage de studios devraient en prendre de la graine. Attention néanmoins, de nombreux documents trouvés en jeu sont écrits en anglais, et il vous faudra zoomer dessus pour en obtenir une version texte en français, les non anglophones risquent de pester plus d'une fois.
Pour en revenir aux voix, la version de test dont nous avons disposé était affligée d'un nombre assez conséquent de bugs les concernant. On notera entre autres quelques gros problèmes de synchronisation (le personnage finit de parler, et on ne l'entend que plusieurs secondes après). De plus les discussions entre Joel et Ellie oublient de tenir compte des distance entre les deux personnages. Quand lors d'une section du jeu vous êtes fortement éloigné d'Ellie par exemple, les deux personnages continuent de discuter normalement et de faire des commentaires, sauf qu'évidement vous n'entendez que les réponses de votre personnage, ce qui est un peu stupide (ou alors il aime les monologues).
Les sons étant très importants dans The Last of US, les bruitages ont eu droit à un soin tout particulier, et il vous faudra toujours tendre l'oreille. De fait les musiques sont très discrètes comme il convient, cependant elles réussissent néanmoins à instaurer une ambiance adaptée lors des différents passages du jeu.
Vous pouvez vous servir des vos adversaires mis à terre comme boucliers humains, attention cela ne fonctionne pas avec les zombies.
Graphismes
Le jeu étant conçu uniquement pour la PS3, et optimisé pour cette console, il en tire pleinement partie afin d'afficher les meilleurs graphismes dont elle est capable. Le résultat est donc joli, même s'il est clair que la machine commence sérieusement à accuser le poids des années face aux jeux PC, ou à ceux attendus sur les consoles Next Gen. Néanmoins encore une fois la direction artistique rattrape les choses, les décors sont très bien réalisés et ils ne manqueront pas de vous plonger dans l'ambiance. Les modèles des personnages principaux, qui sont le véritable centre de l'histoire sont aussi très soignés et riches en détails.
Durée de vie
Autre fait rare pour un jeu très scénarisé, The Last of US dépasse allégrement la dizaine d'heures en terme de durée de vie de la campagne solo. La difficulté relativement élevée y contribue d’ailleurs fortement, car bien souvent il vous faudra retenter de nombreuses fois certains passages, en tentant différentes approches pour vous en sortir. Il devrait donc vous falloir entre quinze et vingt heures en moyenne pour finir l'histoire. Si vous décidez de prolonger l'expérience avec le multijoueurs, vous pouvez ajouter un petit paquet d'heures additionnelles. Pour finir si vous êtes le roi de l'infiltration, vous pourrez refaire le jeu en mode "Survivant" qui remontera encore fortement la barre en terme de difficulté.