Aux premiers abords, le parallèle entre l'Overwatch et la démocratie semble osé, mais il est tout à fait logique. Avant tout, il faut se remémorer la fameuse phrase d'Abraham Lincoln (qui a ensuite été reprise dans la Constitution de la Vème République) : la démocratie est "le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple".
En effet, l'Overwatch est avant tout un souhait des joueurs. Peu de personnes aiment perdre, et encore moins lorsque ses adversaires ont triché. Après avoir été plus souple qu'à l'accoutumé avec les tricheurs, VALVe a mis en place un système où les joueurs se rendent justice. La sanction contre les tricheurs ne concerne que le jeu et peut-être contournée par l'achat d'un nouveau compte, mais il est très agréable de pouvoir sanctionner immédiatement les fraudeurs. Ensuite, les investigateurs sont issus de la communauté. Ils sont actuellement choisis au hasard en fonction de critères opaques comme le grade du joueur en Matchmaking, ses reports, ses recommandations, etc. À l'avenir, il est prévu que chaque joueur puisse devenir investigateur. Chacun sera sollicité en fonction de la qualité de ses jugements. Enfin, l'Overwatch a été créé dans l'intérêt de la communauté. Les tricheurs enlèvent aux autres joueurs le plaisir de jouer. Ces derniers pourront désormais s'adonner à leur plaisir favori en toute quiétude. En modifiant un peu la citation du 16ème Président des États-Unis, il est possible de dire que l'Overwatch est le gouvernement de la communauté, par la communauté, pour la communauté.
L'idéal de l'Overwatch?
Tout comme la démocratie, l'Overwatch présente toutefois des travers. Son problème principal est sans doute la compétence des investigateurs. En effet, les critères de désignation sont déterminés, mais restent troubles. Vous l'avez peut-être remarqué, l'investigateur anglais dans sa vidéo en page 2 a un grade moyen et a reçu quelques recommandations, est-il tout à fait apte à juger les autres joueurs? Cela pose immédiatement une nouvelle question: dispose-t-il de suffisamment de légitimité pour sanctionner un autre joueur? Lorsque l'Overwatch sera généralisé, la compétence des investigateurs sera certainement son point le plus sensible. Dans une situation extrême, il est possible d'imaginer un joueur connu de la scène être jugé par des joueurs incompétents qui le déclareront coupable sans hésiter. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l'on achète Counter-Strike: Global Offensive pour s'amuser et non pour y jouer les investigateurs. L'Overwatch nécessite que les joueurs choisis fassent un effort et y participent sérieusement.
L'Overwatch est une nouvelle fonctionnalité qui vit ses premières semaines. Pour le moment, elle n'est pas susceptible d'abus puisque les décisions des investigateurs sont examinées avant d'être appliquées. Lorsqu'ils seront autonomes, il faudra espérer qu'ils soient assez matures pour ne pas transformer l'Overwatch en un champ de ruines. VALVe essaye d'inculquer une certaine mentalité en distribuant au compte-goutte les places d'investigateurs. Elle leur fait également passer des tests à leur insu pour les évaluer. C'est ainsi que certains d'entre eux sont amenés à se prononcer sur un replay des Ninjas in Pyjamas. Les moins bons investigateurs peuvent perdre leur statut. Avec ces tests, la compétence des investigateurs semble garantie.
Pour parachever ce dossier, il est possible de reprendre la réponse du Duc de Liancourt à Louis XVI un soir d'été de l'année 1789 pour décrire l'Overwatch: "C'est une révolution".