La position de VALVe sur les tricheurs était ambiguë au début de Counter-Strike: Global Offensive. D'une part la firme californienne a toujours condamné ces pratiques; mais d'autre part elle a autorisé les anciens tricheurs à jouer à Global Offensive sur leur compte d'origine.
Suite à cette décision, l'Anti-triche de VALVe a été relégué au rang d'une illusion. Les joueurs de Counter-Strike 1.6 et de Source l'ont sans doute remarqué, ce système était déjà très limité. Seuls les joueurs qui trichaient ouvertement sans aucune décence étaient sanctionnés et bannis. Cette situation était tout de même plutôt rare, et il appartenait généralement aux administrateurs des serveurs de se rendre justice en bannissant d'eux-même le joueur déviant. Ce dernier allait ensuite continuer son chemin sur un autre serveur. La sentence était toutefois sévère, mais était facilement contournable par l'achat d'un nouveau compte. L'Anti-triche de VALVe existe toujours, mais il s'agit plutôt d'un héritage de Counter-Strike 1.6. Les vétérans le regardent sans doute avec un sourire au coin des lèves en pensant à son inefficacité.
Le premier remplaçant de l'Anti-triche de VALVe: le système des Reports
Dans un premier temps, la firme américaine a mis en place un système de Report. Cela fait immédiatement penser à un célèbre MOBA où les joueurs criant "REPORT§§" sont légions. Si ce jeu est doté d'un tribunal, le système de Report sur Global Offensive n'aboutit à aucun résultat concret. En effet, une simple phrase explique que la plainte a été enregistrée et qu'elle sera prise en compte. Les développeurs n'ont pas détaillé le système qui était alors enclenché (à tort ou à raison?). En effet, le jeu d'un joueur est-il examiné lorsqu'il atteint un certain nombre de plaintes? Ou est-il étudié en fonction d'un ratio (ex: 4 plaintes/10 joueurs). Et est-ce que les bonus attribués à un joueur exonère celui-ci des plaintes dont il fait l'objet? Nul ne connaît les réponses à ces problématiques hormis VALVe. Ce manque d'informations ne permet pas aux tricheurs de se douter lorsque leur cas est étudié, mais il fait perdre espoir aux autres joueurs qui ne savent pas si leur action est utile. Quoi qu'il en soit, les plaintes ont sans doute été plus efficaces que l'Anti-triche traditionnel, mais leur efficacité doit encore être confirmée.
C'est dans ce contexte que l'Overwatch a été mis en place. Il permet à certains joueurs de se transformer en investigateurs. Actuellement, les sanctions prononcées par ces derniers sont vérifiées par VALVe. La firme californienne a toutefois précisé qu'à l'avenir ce tutorat prendrait fin, et la décision des investigateurs ne serait plus contrôlé. Ce système permettra à la communauté de se réguler d'elle-même.
Vidéo explicative en anglais
Il est toutefois possible de considérer que ce système est un symbole de l'échec de VALVe. En effet, les développeurs ont choisi de ne pas mettre en place un Anti-triche capable de déceler toute utilisation de triche pour ensuite sanctionner l'utilisateur. Ils ont préféré créer un système fondé sur l'appréciation de joueurs. Les développeurs n'ont-ils donc pas réussi à créer un système détectant automatiquement toute tricherie? Les créateurs des logiciels de triche ont-ils pris le pas sur VALVe? Cependant, considérer que la mise en place de l'Overwatch correspond à un échec est un raccourci à éviter. En effet, ce système est apte à remplir pleinement sa finalité: sanctionner tous les tricheurs (ou limiter leur nombre). Comme pour les autres systèmes, son efficacité reste encore à prouver. VALVe le fera certainement en publiant quelques chiffres de temps en temps.
L'Overwatch présente une caractéristique unique qui permet de déceler toute tricherie: le libre-arbitre des joueurs. En effet, les investigateurs sont choisis au hasard et sont simplement humains. Un logiciel peut toujours être contourné, mais c'est une tout autre affaire concernant l'appréciation des Hommes. Par ailleurs, chaque examen est effectué dans un anonymat total. Le libre-arbitre des investigateurs leur permet de s'adapter immédiatement à toutes les situations pour déceler une nouvelle triche. Un logiciel classique ne peut le faire d'office, il doit sans cesse être mis à jour. Les développeurs de Counter-Strike: Global Offensive n'ont donc plus à suivre les malheureux progrès des outils de triche. Les investigateurs s'apercevront toujours si un joueur regarde à travers les murs ou si son viseur ne rate aucune tête. L'Overwatch semble être incontournable et sonne le glas des tricheurs.