Ce troisième numéro des Coulisses de l’eSport est consacré à Rod “Slasher” Breslau. Ancien joueur professionnel, qui roule sa bosse dans l’univers du sport électronique depuis plus de quinze ans et fait partie du gotha des journalistes connus et reconnus sur la scène internationale. Nourri aux mamelles de Quake et StarCraft sur PC, Slasher s’intéresse aujourd’hui à tout ce qui touche de près ou de loin aux compétitions de jeux vidéo, tous genres et tous supports confondus. Actuellement, il est rédacteur en chef de la section eSport du site dédié aux jeux vidéo GameSpot et il est co-animateur du talk show consacré au sport électronique, Live On Three.
Crédit : Facebook de Slasher
Curriculum Vitae
Nom : Rod "Slasher" Breslau Pays : Etats-Unis Ville : New York City (NY) Âge : 27 ans (30 novembre 1985) Profession : Depuis 2012 (1 an) : Rédacteur en chef de la section eSport du site d’information sur les jeux vidéo GameSpot du groupe CBSi, lancé le 1er mai 1996 par Pete Deemer, Vince Broady et Jon Epstein. Depuis 2009 (4 ans) : Producteur et co-animateur avec Marcus "djWHEAT" Graham et Scott "SirScoots" Smith du talk show hebdomadaire consacré à l’eSport LiveOnThree, lancé le 22 Janvier 2009. Passé : Responsable de la communication pour la Major League Gaming (MLG). Journaliste eSport pour GotFrag, ESReality et SK Gaming. Animateur de l’émission !@#$ Slasher. Joueur professionnel sur la série Quake. Liens : |
Crédit : Ana Douglas / Business Insider |
Biographie
Le Joueur : Depuis mAc jusqu'à Quake
Dès son plus jeune âge, Rod est déjà un touche-à-tout en matière de jeux vidéo. C’est sur Street Fighter II en mode arcade qu’il s’initie aux jeux de Versus Fighting, Vers 6-7 ans, il fait ses premières armes en FSP sur Golden Eye sur N64 puis Doom I et II sur PC lui. Mais c’est sur un RTS en 1995, WarCraft II en l’occurrence, que Rod a découvert l’univers du sport électronique. Quand il a réalisé qu’il pouvait jouer en ligne avec des amis via la connexion TCP/IP, il est devenu complètement accroc à la compétition, passant au minimum 6 heures par jour devant son PC. Après avoir franchi le pas du mode multi-joueurs en réseau, il savait dès lors qu’il ne pourrait plus jamais rejouer en mode solo offline contre l’intelligence artificielle d’un ordinateur aussi évoluée soit-elle.
En 1999, il joue beaucoup à StarCraft I et le début des années 2000 marque pour lui sa première véritable expérience sur Battle.net. Il rejoint alors sa première équipe mAc, le premier clan constitué uniquement d’utilisateurs de Macintosh, qui existe encore aujourd’hui, plus de dix ans plus tard, ce dont il est très fier. Il se rend compte qu’il sera difficile de percer sur Brood War avec la domination sans partage des Coréens. C’est à cette époque qu’il choisit de prendre le pseudo de Slasher. A l’origine, il voulait l’écrire « $lasher » avec le signe dollar car il trouvait ça cool. Hélas, utiliser le caractère « $ » pour son nom de compte battle.net était et est toujours impossible à ce jour.
C’est finalement sur Quake II après avoir zappé Quake I et Quakeworld que Slasher commence à s’entraîner dur et qu’il s’impose comme l’un des meilleurs joueurs nord-américains. Il jouera à Quake II pendant sept ans dans pratiquement tous les modes de compétitions (CTM, TDF, Duel), puis à Quake III VQ3 et CPM pendant un an et demi ou deux et enfin à Quake Live jusqu’au lancement de la bêta fermée. C’est sur Quake qu’il commence à se faire véritablement connaître dans le milieu de l’eSport, qu’il commence à voyager à travers le monde pour les compétitions internationales comme la DreamHack en Suède et qu’il rencontre des stars de la scène Quake comme Dennis "Thresh" Fong et les autres membres de la célèbre équipe américaine Death Row.
Quake est « son » jeu et ce n’est pas pour rien si l’image de son profil Twitter est le logo de Quake.
Le Journaliste : Du Metal à l'eSport
Rod Breslau a commencé à écrire sur le site web pour le groupe de Metal d’un ami. Pour l’anecdote, il deviendra également le porte parole du célèbre groupe de Black Metal norvégien Mayhem. Il n’a jamais pris de cours de journalisme, trouvant qu’avec l’évolution d’Internet, il n’y a pas besoin d’avoir un style élégant pour partager des informations et pour se tisser un réseau relationnel.
En 2002-2003, plusieurs scènes eSport émergent à l’échelle mondiale (Quake II, Counter Strike, Brood War, WarCraft III) Parallèlement à sa carrière de joueur, Slasher glisse peu à peu vers les coulisses du milieu : rédaction d’articles, promotion des jeux, marketing, couverture d’évènements, etc. Avec son expertise de la scène Quake américaine et mondiale acquise au fil des ans, il trouve la reconnaissance auprès des commentateurs, des organisateurs et des administrateurs de tournois et sa parole prend de plus en plus de poids au sein de la communauté. Très actif, il travaille en free-lance pour plusieurs sites eSport de référence tels que GotsFrag, GamesRiot et SK Gaming.
Slasher & Grubby - Août 2008 (Crédit : SK)
De 2005 à 2006, il devient rédacteur pour ESReality, le site de référence de la communauté Quake, à l’image de Team Liquid pour la scène StarCraft ou Shoryuken pour Street Fighter. De 2007 à 2009, il co-présente les retransmissions en direct de la QuakeCon en qualité de consultant pour différents médias : GGL, PlanetQuake3.net et Live One Three. De ses propres mots, il a toujours considéré a QuakeCon come son « home game and home event » et il a toujours entretenu de bonnes relations avec id Software, le développeur du jeu. Mais en 2010, il se voit interdire l’accès à l’évènement, sanctionné pour avoir brisé la clause de confidentialité sur les nouvelles cartes de Quake Live durant la phase de test « Closed Beta ». Hasard ou coïncidence, le jeu ne remportera pas le succès escompté.
Slasher, Joe & GD - Mai 2011 (Crédit : Slasher)
Slasher va alors élargir son champ médiatique, ne se cantonnant plus à la scène Quake uniquement mais en s’intéressant à la scène du sport électronique dans son ensemble. En janvier 2009, c’est le lancement de Live On Three, un talk show 100% eSport qui propose des dossiers de fond, des interviews de joueurs professionnels et d’acteurs de l’eSport, des previews et des reviews des compétitions, etc. Il co-anime l’émission avec Marcus "djWHEAT" Graham qui travaille actuellement pour Twitch TV et Scott "SirScoots" Smith qui a annoncé son départ de Evil Geniuses en décembre dernier. L’émission a lieu tous les mercredis et a pour slogan : « Pro Gaming without the Fluff ».
SirScots, djWHEAT, Slasher & IdrA - Juin 2011 (Credit : IPL)
De 2011 à 2012, Slasher travaille pour la MLG en qualité de responsable de la communication et de consultant eSport. Sur StarCraft II par exemple, il assure les interviews d’après-matchs et en coulisses lors de la MLG Winter Arena sur StarCraft II. Au début du printemps 2012, il devient rédacteur en chef eSport à temps plein pour le site GameSpot consacré à l’univers de jeux vidéo. Pour GameSpot, il réalise notamment le suivi de l’EVO 2012 en proposant des interviews avec les meilleurs joueurs du monde de Versus Fighting et il assure également la couverture des finales WCS Amérique 2012, etc. Bref, son timbre de voix grave et guttural raisonne désormais dans toutes les compétions majeures organisées aux États-Unis.
Daigo "The Beast" Umehara & Slasher - Juillet 2012 (Crédit : GameSpot)
Journaliste incisif, il est toujours sur le fil du rasoir entre contrarier ses sources et informer les lecteurs/spectateurs en divulguant des scoops. Figure controversée de la scène eSport, il a su aussi bien s’attirer les éloges de la communauté StarCraft II pour sa couverture de l’affaire SlayerS depuis les premiers soubresauts de l’histoire jusqu’à la dissolution de l’équipe, que les foudres de personnalités éminentes de la scène en révélant les transferts de JaeDong chez Evil Geniuses en décembre 2012 et de Snute chez Team Liquid en janvier 2013, ce qui a donné lieu à plusieurs débats sur la thématique « Journalisme et eSport ». Il a été également le premier à révéler que l’ancienne équipe CLG.EU de League of Legends rejoignait Evil Geniuses. Autant dire qu’Alex Garfield, le CEO de EG, l’avait mauvaise car les révélations de Slasher ont causé de fortes tensions entre l’écurie américaine et certains de ses sponsors, suite aux préjudices subis. Depuis la relation entre les deux hommes s’est calmée.
Mais au-delà de son rôle de journaliste, Slasher se positionne aujourd’hui comme l’une des personnalités les plus écoutées et les plus en vue dans le domaine du sport électronique (les mauvaises langues diront qu’il est « attention whore »). En février 2012, il publie un dossier sur la situation de l’eSport en 2012 dans lequel il explique les signes qui laissent envisager une forte croissance avec toujours plus de stars, toujours plus d’argent et avec l’intérêt grandissant du public pour le monde de l’eSport. Les 1er et 2 mars derniers à Boston, à l’occasion de la 7e MIT Slon Sports Analytics Conference, il a animé un débat sur l’explosion de l’eSport avec comme intervenants : Sundance DiGiovanni (Major League Gaming), Mike Morhaime (Blizzard Entertainment), Kevin Lin (Twitch) et Daryl Morey (Houston Rockets). Toujours à Boston et toujours en mars dernier, djWHEAT et lui ont organisé une conférence sur le Présent, le Passé et le Futur de l’eSport lors de la PAX East 2013. Vous l’avez compris, ce mec a l’eSport dans le sang et il transpire l’eSport par tous les pores de sa peau.
Slasher, Sudance DiGiovanni & Mike Morhaime - Mars 2013
Avec ses cheveux coupés courts, ses lunettes d’intello et son costume classieux, Rod "Slasher" Breslau serait-il devenu le nouvel ambassadeur de l’eSport ?
Particularités
- Son style musical préféré est le Metal, notamment le groupe de Black Metal avant-gardiste français, Blut Aus Nord.
- À l’origine, il voulait écrire son pseudo “$lasher”, avec le signe dollar. Hélas, utiliser le “$” pour son compte Battle.net était et est encore impossible à ce jour.
- C’est un ancien joueur professionnel de Quake, « son » jeu. L’image de son profil sur Twitter est d’ailleurs le logo de Quake.
- Sa première équipe, mAc, est composée uniquement d’utilisateurs de Macintosh et elle existe encore aujourd’hui, ce dont il est très fier.
- Auparavant, sa garde robe était réduite au strict minimum avec 5 chemises/teeshirts seulement ! Aujourd’hui, elle s’est étoffée et comporte notamment quelques costards.