Metro : Last Light - Le test
Metro : Last Light est un FPS qui sortira le 17 mai 2013 en Europe sur PC, PS3 et Xbox 360, à cette occasion je vous invite à découvrir notre test afin de savoir si les tunnels ténébreux et radioactifs du métro moscovite s'avèrent aussi redoutables que la ligne D du RER Parisien.
Date de sortie officielle : 17 mai 2013
Développeur : 4A Games
Éditeur : KOCH Media
Plateformes : PC
Prix : Entre 40 et 70 euros en fonction de la version, du revendeur et de la plateforme
Classification : PEGI 18
Histoire / Ambiance
Metro Last Light débute un an après la fin de Metro 2033, et la destruction du repaire des "Sombres" (des mutants dotés de pouvoirs télépathiques) par Artyom, un jeune Russe de vingt ans, auquel le metro moscovite sert de refuge. Nous sommes donc à présent en 2034, dans un univers post-apocalyptique, 21 années auparavant une guerre nucléaire a dévasté l'intégralité de la surface du globe, et les très rares survivants se sont réfugiés sous terre, comme dans le cas de Moscou, dans le métro. Deux décennies plus tard la situation n'a fait qu'empirer, l'air à la surface est empoisonné, les radiations sont aussi très présentes, même sous terre, et des hordes de mutants plus dangereux les uns que les autres harcèlent les survivants même dans les tunnels.
Un des éléments un peu plus inhabituels dans les univers post-apocalyptique est aussi la présence d'éléments fantastiques, comme les ombres des victimes de la guerre hantant encore les lieux, et ces dernières ne manquent pas d'influencer les vivants. Pour couronner le tout les vivres et les ressources se font de plus en plus rares, les survivants se sont donc séparés en différentes factions aux idéologies incompatibles, avec d'un coté l'Ordre Spartiate, dont Artyom notre héros est un des Rangers ; les communistes qui font leur retour ; et pour finir les nazis, qui considèrent tous les autres êtres humains comme des mutants à purger. Dans ce monde qui respire la joie de vivre (au point qu'il faille porter un masque à gaz pour ne pas suffoquer), Artyom rongé par les remords va essayer de découvrir si faire disparaître les redoutés Sombres n'était pas une mauvaise idée au final.
Les différences de qualité entre les cut-scenes et le jeu seront probablement moins visibles sur consoles que sur PC (spoiler : ils meurent)
Le scénario possède quelques rebondissements originaux assez intéressants, et il est bien mené. Il permet de se projeter dans un environnement fondamentalement exotique, la majorité d'entre-nous n'étant pas familier de la Russie et de son environnement encore fortement marqué par l'ère soviétique. Ajoutez à cela l'apocalypse nucléaire, la pollution, et une saine dose de claustrophobie et de peurs irrationnelles, et vous avez Metro Last Light. Je pense pouvoir dire que cette ambiance bien particulière et très adulte se doit d'être votre première raison de jouer, c'est le point fort du jeu. Vous aurez donc l'occasion de vous livrer à quelques activités typiques du coin entre deux tueries, c'est à dire la cuite à la vodka et la visite des filles de joie locales.
Gameplay
Metro Last Light est dans l'essence un FPS assez classique, avec une interface minimaliste c'est qui est à la mode, votre montre servant par exemple de double indicateur (furtivité et oxygène restant). Vous pouvez porter jusqu'à trois armes parmi un choix bien plus large, chaque type d'arme (pistolet, mitrailleuse, fusil, armes à air comprimé, etc.) comprend plusieurs armes aux caractéristiques bien spécifiques, auxquelles il faut ajouter les éventuelles modifications qui leur ont été apportées, et qui changent parfois assez drastiquement leur fonctionnement. Par exemple vous pouvez trouver une Kalachnikov disposant d'un pointeur laser, puis plus tard une autre disposant d'une lunette de visée et d'un silencieux, mais il sera impossible de les configurer par vous-même en dehors des marchands spéciaux. Il vous faudra donc bien choisir les armes que vous ramassez afin de pouvoir faire face à toutes sortes de situations, ou pour vous préparer à une situation spécifique. Ainsi disposer d'une arme cumulant lunette de vision nocturne, et silencieux vous permettra de tuer très efficacement des gardes en train de patrouiller, alors que cela sera complètement inutile dans un nid d'araignées géantes blindées qui préfèrent les ténèbres à la lumière.
L'histoire vous permettra d'en apprendre un peu plus sur les nazis et les communistes qui se battent pour conquérir une pauvre ligne de métro.
À votre arsenal vous pouvez ajouter toutes sortes d'accessoires obligatoires pour tous survivants dignes de ce nom : trousse de soin, dynamo pour alimenter la lampe torche et les lunettes de vision nocturne, couteau de tranchée, couteaux de lancer, briquet, grenades, boussole, et journal. Chacun de ces objets ayant une utilité réelle à un moment ou l'autre. Le briquet par exemple vous offrira une source de lumière alternative lorsqu'une anomalie vous prive des sources de lumière électrique, et il vous permettra aussi de brûler les infernales toiles d'araignées encombrantes qui comme on pourrait s'y attendre sont omniprésentes dans les tunnels et les recoins sombres du métro. En parlant d'éclairage, une très grande partie du gameplay du jeu tourne autour de la gestion de la lumière justement. Les humains ayant une piètre vision nocturne, vous déplacer accroupi dans les ténèbres sans allumer votre lampe torche vous rendra quasiment invisible pour les autres êtres humains, tant que vous évitez leur lampe torche. Cela vous permet alors de les contourner, de les exécuter au couteau ou de les assommer (notons au passage que les ennemis de ce jeu ont de la matière fécale dans les yeux et dans la cervelle, ça en est parfois ridicule).
Afin de faciliter votre infiltration il vous faudra aussi éteindre les lumières sur votre passage, que cela soit en soufflant la flamme d'une lampe à pétrole ou en faisant sauter le disjoncteur. Dans ces situations il vous faudra utiliser une lunette de vision nocturne montée sur votre arme, ou encore les lunettes de vision nocturne sur votre casque (si vous disposez d'une des deux), puisque ces derniers ne trahissent pas votre position. Cependant ces accessoires ne sont pas tous puissants, car comme ont dû vous l'apprendre les films d'action américains, ils sont vraiment susceptibles de vous éblouir, entre les flammes dégagées par les tirs, et les projecteurs/lampe torche qui ne manqueront pas d'être pointés vers vous, il arrivera régulièrement que vous ne soyez plus capable de viser précisément. À l'inverse la lumière sera votre alliée la plus précieuse contre les mutants qui rodent dans les ténèbres, car ces derniers vous verront parfaitement dans le noir le plus complet, alors que l'inverse n'est pas vrai.
De plus, un nouveau type d'adversaire particulièrement pénible fait son arrivée dans Metro: Last Light; des araignées mutantes au dos blindé, mais extrêmement vulnérables à la lumière. Ce qui transforme alors votre lampe torche en une sorte de lance-flammes qui tiendra les monstres à distance, et qui pourra même potentiellement les tuer. Dans leur panique les monstres peuvent aussi se retrouver sur le dos, ce qui vous permet de les achever au corps à corps d'un coup de couteau. Le jeu n'hésite pas à faire dans les gros plans gores en tout genre, si vous êtes une âme sensible passez votre chemin, toute la ménagerie des horreurs vous offrira un aperçu de leurs mandibules et de leurs parties vulnérables pendant que vous les poignardez furieusement, ce qui ne manquera pas de doucher votre visage de leur sang et d'autres fluides corporels moins ragoutant.
Trop souvent les passages prévus pour privilégier l'infiltration vous facilitent vraiment trop la tâche, avec des gardes qui s'obstinent tous à vous tourner le dos.
Bien que la majorité de votre aventure se déroule dans les tunnels du métro, les environnements sont assez variés. Entre les nids d'araignées, les catacombes, les tunnels inondés, les villes avec leur bordel, leurs théâtres et leurs boutiques, les égouts, les installations militaires, les prisons, etc., vous en verrez de toutes les couleurs. Chaque lieu propose un décor et des dangers propres. La même chose est vraie pour la surface, là-haut vous aurez à porter un masque à gaz et à faire attention aux zones radioactives, tout en surveillant le ciel. Mais vous aurez aussi à faire attention là ou vous marchez, l'eau est très présente dans ce nouvel épisode, entre les marais où chaque pas peut vous faire tomber au fond des eaux boueuses, les mutants qui peuvent sortir des dites eaux pour vous agresser à n'importe quel moment, et les plaques de glace rendues cassantes par le printemps radioactif (qui fait logiquement suite à l'hiver nucléaire). Le danger est donc omniprésent, et en prime les niveaux ne donnent pas trop l'impression d'être linéaires (mais ils le sont ne vous y trompez pas).
Au final le gameplay de Metro : Last Light possède tous les éléments pour proposer une aventure haletante et stressante, malheureusement la difficulté a été clairement mal dosée. Comme mentionné précédemment, la partie infiltration est rendue trop facile de part le champ de vision visiblement beaucoup trop réduit de vos adversaires, qui sont de plus trop peu réactifs. Comme vous disposez d'une exécution instantanée au couteau, même de face, vous pouvez facilement assassiner deux gardes en train de discuter sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré. De plus même en cas de fusillade, vos adversaires sont souvent incapables de se mettre à couvert correctement. Pour couronner le tout, en mode Normal les munitions, les grenades et les trousses de secours sont si ridiculement nombreux que vous en laisserez la moitié au sol, même en jouant davantage comme un gros bourrin que comme un pro de l'infiltration.
Il est difficile d'avoir l'impression de jouer pour sa survie quand vous pouvez tuer la majorité des ennemis d'un ou deux tirs bien placés et avec les poches débordant de munitions. Heureusement les boss et quelques passages précis offrent un peu plus de résistance. Je ne peux donc que vous conseiller de lancer le jeu en mode Difficile, voire en mode Ranger (le DLC) qui est en fait la "véritable" façon de jouer, puisqu'elle rend les ennemis plus coriaces, tout en vous rendent bien plus rares les munitions entre autres. Carton rouge pour Metro : Last Light sur ce point donc, qui nous propose un gameplay en kit, les joueurs exigeants cherchant de la difficulté ont tout intérêt à l'avoir ou à passer leur chemin. Pour les autres, le jeu s'avérera une aventure intéressante centrée sur l'histoire et une progression aisée.
Artyom est une sorte d'obsédé du couteau qui aime achever de près ses ennemis, même les araignées scorpion mutants ou les boss faisant trois fois sa taille.
Multijoueur
Si jamais vous vous posiez la question, Metro : Last Light ne propose pas de mode multijoueur, pas même de coopératif. C'est un peu dommage, car la gestion des ténèbres, de l'éclairage et de l'aveuglement aurait pu donner lieu à des matchs amusants dans les tunnels entre factions opposées ou entre humains et mutants. Vous pouvez toujours espérer que cela soit introduit dans un DLC (non lâchez cette hache !)
Entre la pluie, la boue, le sang, les mouches, et les fissures dans la visière du masque à gaz, il arrive des fois que vous soyez un peu désorienté.
Graphismes
Sur PC avec les options graphiques réglées au maximum le jeu est assez beau, du moins il représente bien la laideur, la morosité et les horreurs qui règnent en maître dans ce mode post-apocalyptique ayant hérité de l'ère soviétique. Les décors dévastés et oppressants sont donc bien réalisés, et les effets de lumière en particulier ont eu droit à une réalisation de qualité. Comme souvent cependant, quelques textures et quelques objets font un peu tâche, avec des résolutions de basse qualité, ce n'est cependant pas trop visible ni trop gênant.
Ce sont surtout les cutscenes pré-calculées et les flashbacks qui utilisent le moteur de jeu qui s'avèrent assez laids, "heureusement" ils sont assez rares.
Attention néanmoins, pour ce qu'il m'a été donné d'en voir, le jeu est particulièrement gourmand je soupçonne le moteur graphique de ne pas avoir été très bien optimisé, espérons que des patchs viendront régler le problème.
Lorsque les lampes ennemies vous éblouissent, tirer au centre de la lumière pour briser les lampes (et parfois leur arracher la tête) et généralement une bonne tactique
Localisation / Sons
Pour ne pas changer, la localisation française n'a pas eu droit à l'attention qu'elle méritait. Le jeu met en scène des Russes, la version anglaise a donc la bonne idée d'avoir utilisé des doubleurs dotés d'un fort accent Russe, en plus d'introduire des mots en Russe par-ci par-là, ce qui à défaut d'être très réaliste a le mérite de vraiment nous plonger dans l'ambiance et dans un milieu assez inhabituel (généralement les Russes étant condamnés aux rôles de méchants). La version française en est cependant dénuée à l'oral, c'est plat, totalement quelconque. Comme souvent je vous conseille donc de jouer en version anglaise (en activant le sous-titrage en français) voire en version sonore russe à laquelle vous ajouterez les sous-titres dans la langue votre choix pour une immersion maximale.
En dehors de ce point noir que vous pouvez contourner de différentes façons, il n'y a pas grand-chose à dire. Les musiques quant à elles sont anecdotiques comme il se doit dans ce genre de jeux, afin de laisser la part belle aux bruitages qui sont bien réalisés. Et l'ambiance un peu angoissante dans les tunnels est très présente, mais moins oppressante que dans Metro 2033, c'est un peu dommage. Avoir l'impression d'étouffer devant mon écran après avoir entendu mon personnage suffoquer dans son masque à gaz percé durant 30 minutes faisait partie de l'expérience du jeu à part entière.
Artyom est le véritable mystère de Metro : Last Light comme Gordon Freeman, il réussit à obtenir l'aide de quinze personnes, et à avoir une romance sans desserrer une seule fois les lèvres de l'histoire
Durée de vie
Le gros défaut de Metro : Last Light est comme trop souvent de nos jours, sa durée de vie. Le fait que le jeu soit clairement trop facile en mode normal n'aide pas, et ceux d'entre vous n'ayant pas précommande n'ont pas forcement envie de débourser plus d'argent pour débloquer le "vrai" mode de difficulté. Vous devriez pouvoir venir à bout de votre aventure en dix heures ou moins en mode normal, donc à défaut de disposer du mode ranger, vous devriez probablement le lancer en mode Difficile. Le jeu ne disposant pas d'un mode multijoueur comme dit précédemment, il vous faudra compter sur la re-jouabilité que propose le titre aux plus enragés d'entre-vous : comme pour Deus Ex Human Revolution et Dishonored, vous pouvez aborder le jeu de plusieurs façons, parmi lesquelles comptent la furtivité et le fait de ne tuer personne ou presque. La présence de plusieurs fins au jeu peut donc justifier le fait de relancer une partie pour jouer complètement différemment.