Alors que l'équipe masculine de n!faculty connaît quelques soubresauts, leurs homologues féminins ont décidé de se séparer.
Les joueuses de la structure allemande avaient réussi à intégrer le top féminin, mais leurs bonnes performances n'ont pas suffi à maintenir la cohésion du groupe. En effet, l'équipe de Mathilde "Sephi" Koenig s'est forgée un beau palmarès. Elle a remporté l'Epsilan 10 en réalisant un sans faute. Ensuite, elle a terminé première du tournoi qualificatif pour la Copenhagen Games en éliminant Epsilon et Alternate. Cependant, les n!faculty female n'ont pas connu autant de succès une fois arrivées sur place. Après avoir terminées en tête de leur groupe, elles ont quitté la compétition en quart de finale en s'inclinant face à leurs consoeurs allemandes et futures championnes: Alternate. Cet événement a sans doute précipité leur séparation.
Afin d'en savoir un peu plus sur cette dissolution, nous sommes allés à la rencontre de la joueuse française de l'effectif: Mathilde "Sephi" Koenig. Pour nous, elle revient sur les raisons de cette séparation, évoque son avenir et nous parle de la scène féminine. Son interview est très instructif et on ne peut que vous conseiller de le lire intégralement.
Millenium.org : Salut Mathilde, avant d'entrer dans le vif du sujet, peux-tu te présenter ?
Bonjour, moi c'est Sephi, 21 ans et joueuse de Counter-Strike depuis 2004. Je suis passée par plusieurs équipes déjà, notamment Crystal-Serv avec qui je suis restée environ 4 ans sur Source, puis, à la sortie de Global Offensive, Reason.Gaming avec qui j'ai participé à l'ESWC l'année dernière, et enfin n!faculty.
Malgré de bons résultats, ta formation s'est séparée. Quelles ont été les raisons de cette rupture ? Plus généralement, penses-tu que la scène féminine souffre d'une instabilité chronique ?
Effectivement, on a fait plusieurs assez bons résultats comme notamment une première place au tournoi féminin de l'Epsilan #10 ainsi qu'à la Sennheiser Online Female Cup, tournoi organisé par la Copenhaguen Games.
On a cependant connu une période de creux à la suite de ce tournoi durant laquelle plusieurs joueuses avaient des problèmes de disponibilité mais également de motivation. On ne s'est donc pas entrainées pendant pratiquement un mois, et autant dire qu'avec la Copenhaguen Games qui approchait, ce n'était pas la meilleure des choses. C'est pour ça qu'on a décidé de prendre une semaine pour s'organiser un bootcamp dans la Gaming House n!faculty à Cologne en Allemagne de façon à rattraper tout ce temps perdu. On a joué très intensivement tout au long de la semaine et avions le sentiment d'avoir bien progressé. On a ensuite participé à la lan où nous avons commencé assez fort le vendredi, en n'encaissant qu'une seule défaite contre fm!ladies dans un match piège et en gagnant tous nos autres matchs, nous faisant ainsi terminer 1ère de notre poule. On ne peut malheureusement pas en dire autant du samedi où nous sommes directement tombées, en quart de final, contre les futures gagnantes de la lan : Alternate. Ce match a été révélateur concernant les problèmes que nous avions au sein de notre équipe. En effet, Alternate et n!faculty sont deux structures allemandes entre lesquelles il existe une vraie rivalité. Notre équipe étant à ce moment-là composée de 3 joueuses allemandes, ces dernières ont eu un comportement très agressif envers nos adversaires, tandis que la quatrième joueuse et moi-même étions très calmes. Au court de ce match, un véritable gouffre s'est créé, et clairement, nous n'avons ni joué ni agi comme une équipe, mais plutôt comme deux groupes de joueuses totalement indépendants l'un de l'autre. Autant dire que pour un jeu collectif, ce n'est pas l'idéal. Au retour de la lan, nous avons eu une discussion afin de mieux identifier nos problèmes et essayer de les régler. Nous en sommes sorties avec une motivation boostée à fond pour 4 d'entre nous, tandis qu'une semblait toujours insatisfaite. Après seulement un pracc, on a toute eu le déclic : ça ne peut tout simplement plus fonctionner avec cette line up, non pas par manque de motivation, mais surtout par incompatibilité dans notre façon de voir les choses et d'agir. On a donc décidé, d'un commun accord, de s'arrêter là.
Concernant la scène féminine, je pense que le principal facteur de cette constante instabilité est le manque de joueuses. Sur la scène masculine, quand un joueur ne convient pas, que ce soit au niveau du skill ou de la personnalité, il y a beaucoup plus de choix pour le remplacer, beaucoup plus de personnes qu'il est possible de tester. Sur la scène féminine, s'il est déjà rare de trouver des bonnes joueuses, il l'est encore plus d'en trouver avec un caractère compatible avec tous les membres d'une équipe. Pour le moment, les joueuses se cherchent, mais plus le temps passera, plus la scène se stabilisera. Après tout, le jeu est encore assez récent.
Tu as joué récemment l'Online Series des Masters avec l'équipe de Marie "Chelxie" Gomez, te prépares-tu à intégrer une nouvelle équipe ? Y a-t-il assez de joueuses sur Global Offensive pour en construire une à la fois talentueuse et inconnue du grand public ?
J'ai effectivement participé à l'Open Series au sein de l'équipe Light-Hosting. Je n'y ai joué qu'en tant que last, étant donné que j'étais encore n!faculty à cette époque. On m'a par la suite proposé de rejoindre officiellement cette line up mais j'ai refusé la proposition. Depuis la sortie de Global-Offensive, j'ai fait le choix d'évoluer à l'international dès lors que j'ai rejoint Reason.Gaming. Intégrer cette équipe m'a apporté énormément et à l'heure actuelle, je ne me reverrais pas revenir dans une équipe 100% française. C'est pourquoi, depuis le split de mon équipe, je fais des essais avec plusieurs joueuses étrangères, mais je m'intéresse également de près à l'équipe Druidz qui, après avoir kické Mouse, est à la recherche d'une cinquième.
Je pense qu'il y a suffisamment de bonnes joueuses sur le jeu pour construire une équipe talentueuse (encore faut-il que les caractères collent), mais quasiment toutes sont déjà connues du grand public.
Tu as porté les couleurs d'une structure allemande, la scène féminine est-elle plus développée de l'autre côté du Rhin que dans l'hexagone? Que penses-tu de la scène féminine française actuellement?
Je pense que la scène est plus développée en France qu'en Allemagne, notamment grâce à son circuit master et le nombre de lans organisées chaque année. Dans tous les cas, il est certain que ces deux pays sont les plus développés sur la scène féminine. C'est pourquoi, j'espère secrètement que l'ESWC offrira deux slots à la France et à l'Allemagne pour sa prochaine édition avec, si possible, des qualifications histoire que ce soit équitable et représentatif.
Pour la scène française, je suis un peu déçue de sa stabilité pour le moment, mais je suis sûr que ça va finir par s'améliorer. Je l'espère en tout cas, car pour le moment, ça m'a l'air bien trop fragile.
Pour conclure cet interview, je te remercie d'avoir répondu à ces questions et je te laisse le mot de la fin.
Merci à toi pour cette interview. Je souhaiterais également remercier une dernière fois n!faculty pour leur soutien et leur confiance, ainsi que Christian "PsYcHo" Lenz qui a été extra avec nous. Je souhaite bon courage à mes anciennes team-mates pour leurs projets futurs. J'en profite également pour vous dire que vous avez la possibilité de suivre les actus me concernant via mon twitter ainsi que ma toute nouvelle page Facebook.
Crédit photo: © www.faculty.de / Oliver Wagner
Mathilde "Sephi" Koenig est donc bien parti pour trouver une équipe internationale. Cela ne devrait pas poser beaucoup de difficulté compte-tenu de son niveau de jeu. En attendant d'intégrer officiellement une nouvelle formation, elle participera à la Cap'Arena en mix ce week-end.
n!faculty female, c'était:
"antonia"
"Sephi" "äliz" 
"KiTTy-KaT" "JeNny"
