FTL: Faster Than Light
FTL: Faster Than Light est un petit jeu de type Rogue-Like sorti en septembre 2012 sur PC et Mac. Il mélange le principe très connu des livres dont vous êtes le héros, avec de la stratégie et de la simulation spatiale. Le résultat est très réussi et passionnant, et il dispose d'une re-jouabilité tout à fait surprenante. Le tout pour une somme vraiment modique. Je vous invite donc à le découvrir ici.
Faster Than Light - Trailer
Genre : Stratégie, Simulation, Rogue-Like
Date de sortie officielle : 14 septembre 2012
Développeur : Subset Games
Éditeur : Subset Games
Plateformes : PC et Mac
Prix : 9,99 euros (disponible sur Steam)
Langue : Anglais uniquement
Je suis bien conscient que FTL: Faster Than Light est sorti en septembre 2012, cependant ayant découvert ce jeu récemment, et l'ayant beaucoup apprécié j'ai décidé de vous en parler un peu ici, car il mérite d'être davantage connu. Précisons que FTL est un de ces jeux indépendants ayant vu le jour grâce à Kickstarter, et qu'il se voulait très modeste, puisque l'objectif de récolte de fonds était de seulement 10 000 dollars, mais qu'au final vingt fois ce montant a été récolté. Ses graphismes et ses animations sont pour le moins minimalistes, comme son prix. Cependant son gameplay est très profond et intéressant.
Les menaces environnementales sont de la partie : Affronter un vaisseau ennemi dans un champ d'astéroïdes, une géante rouge, une nébuleuse ou une tempête ionique offre autant d'avantages que d'inconvénients.
FTL vous propose un scénario assez basique, mais qui sera au cœur même du gameplay : vous incarnez un vaisseau de la Fédération transportant des informations d'importance vitale sur la flotte Rebelle, et il vous faut les apporter jusqu'au QG de votre camp en traversant plusieurs systèmes stellaires tout en étant poursuivi par vos adversaires. Chaque galaxie comprend plusieurs dizaines de balises FTL entre lesquelles vous pouvez faire un "saut en hyper espace" afin de rejoindre la balise de sortie, qui mènera aux prochaines galaxies, et vous rapprochera un peu plus de votre objectif final. Cependant à chaque saut, la flotte Rebelle avancera elle-aussi sur la carte de la galaxie, il vous faudra donc progresser assez rapidement pour ne pas être rattrapé, tout en essayant de gérer vos différents impératifs tels que l'exploration, les quêtes, l'accès aux boutiques ou le contournement d'une zone dangereuse.
Être rattrapé par la flotte rebelle (la ligne rouge) ne donnera pas un Game Over, cependant chaque zone dans leur zone influence vous forcera à affronter un vaisseau puissant avec une récompense dérisoire à la clé. Tomber en panne sèche est aussi une menace plus que réelle ici.
Tout commence par le choix de votre vaisseau, bien que pour votre première partie vous ne disposiez que d'un seul modèle, au fil de votre avancée vous aurez l'occasion de débloquez de nouveaux vaisseaux, disposant chacun de deux versions parfois diamétralement différentes dans leurs concepts, leur gameplay et leur équipage :
- Votre vaisseau comprend donc un équipage de une à huit personnes, humains ou aliens, qui s'avèrent capables d'accomplir de nombreuses tâches telles que le pilotage du vaisseau, la lutte contre les incendies, réparer les systèmes, ou combattre l'équipage des autres vaisseaux. Vos membres d'équipage gagnent en expérience, mais ils sont aussi susceptibles de mourir, et ici la mort est définitive. Heureusement vous aurez l'occasion d'obtenir de nouvelles recrues au fil de votre avancée, que cela soit par chance, en les sauvant, ou en les achetant à un esclavagiste par exemple. Un des éléments stratégique majeur du jeu est le choix des races de votre équipage parmi sept possibles (du moins dans la mesure des opportunités qui vous sont offertes), chaque race disposant de bonus et de malus distincts lui permettant d'être ou plus aptes à certaines tâches. Par exemple les Mantides sont redoutables lors des abordages, mais ils sont deux fois moins efficaces pour réparer le vaisseau.
Les phrases en bleu utilisent un élément additionnel en votre possession pour offrir (en général) un résultat plus positif.
- Votre vaisseau dispose d'un réacteur fournissant de l'énergie, et de plusieurs systèmes majeurs qu'il vous faudra alimenter : les réacteurs, les boucliers, l'alimentation en oxygène, l'infirmerie, le téléporteur, le système furtif et le système d'armement entre autres. Chaque système a son importance (souvent vitale à plus ou moins court terme) et tout le long du jeu il vous faudra faire preuve de beaucoup d'anticipation et d'intelligence afin de choisir lesquels améliorer, lesquels alimenter et à quel moment, ainsi que lesquels réparer en priorité etc. Lors d'une bataille spatiale réparer les armes avant l'arrivée en oxygène peut sembler logique, cependant entre les incendies, et les brèches dans la coque, votre équipage pourrait y passer! La moindre erreur, et parfois la malchance vous mèneront directement dans une situation catastrophique et au Game Over. Faster Than Light est un jeu qui ne pardonne pas, cependant malgré cette complexité apparente, il est très facile à prendre en main, grâce au tutoriel bien pensé. Évidemment il vous faudra bien plus de temps pour en maîtriser toutes les subtilités.
Il vous faudra améliorer votre vaisseau au fil de votre progression, tout en tenant compte des besoins énergétiques accrus, et de la possibilité d'utiliser cet argent pour autre chose.
- Le vaisseau dispose aussi de plusieurs systèmes mineurs qui ne demandent pas d'énergie, mais qui s'avèrent parfois tout aussi important que les systèmes majeurs. Ce sont les senseurs, qui vous permettent de voir ce qu'il se passe dans les pièces inoccupées de votre vaisseau et du vaisseau adverse. Mais aussi le système de sas qui permet de limiter les incendies ou d'empêcher vos assaillants de se balader librement à bord. Ils permettent aussi de totalement vider l'atmosphère du vaisseau, pour éteindre les incendies par exemple, ou pour faire suffoquer vos adversaires en les bloquant de longues secondes dans une zone sans air pendant qu'ils essayent de briser la porte. Et pour finir le poste de pilotage, qui permet à votre vaisseau d'esquiver les attaques ennemies, conjointement avec les réacteurs, et il doit être intact et piloté par un membre d'équipage pour sauter à la prochaine balise FTL. Vous ne pouvez vraiment rien vous permettre d'ignorer dans ce jeu.
Une partie de l'équipement vendu par les boutique est déterminé aléatoirement aussi, il y a de quoi pleurer des larmes de sang dans certains cas, surtout quand vous ne pouvez pas acheter l'arme de vos rêves car vous venez d'améliorer votre vaisseau, et revenir l'acheter plus tard n'est absolument pas une option : économiser ou investir de suite sera aussi un choix stratégique.
Votre vaisseau sera donc la principale zone de jeu, entre son équipage et ses très nombreuses salles avec leurs systèmes et sous systèmes. Et il vous faudra veiller à ce que tout cela reste en bon état si vous voulez avoir la moindre chance. Les vaisseaux adverses possèdent les mêmes contraintes que vous, et il vous faudra tenir compte des spécificités de votre équipage et de votre vaisseau pour les affronter de façon efficace. Faire tirer avec toutes vos armes en même temps sur le système d'armement adverse peut vous permettre de totalement désactiver les leurs, ce qui vous permettra ensuite de les abattre sans qu'ils puissent répliquer, cependant les boucliers adverses et les réparations entreprises par l'équipage risquent de vous gêner. Vous pouvez aussi décider de téléporter vos troupes afin de tuer leur équipage et les empêcher de réparer les armes que vous venez d'endommager, mais alors l'infirmerie adverse deviendra problématique. Les stratégies disponibles pour gagner sont nombreuses, et on ne peut s’empêcher de sourire en repensant aux très nombreuses séries et films de type Space Opera où les personnages ont du gérer ces même problèmes, sauf que cette fois vous serez aux commandes. Mais vous n'aurez pas droit à l'erreur, il est impossible de charger votre partie après un choix malheureux ou un manque de vigilance. Ici tout est définitif, que cela soit la mort d'un membre d'équipage ou la destruction de votre vaisseau. Heureusement vous disposez de la pause active pour vous aider. Vous pourrez donc mettre le jeu en pause quand bon vous semblera afin de contrôler vos huit membres équipages, fermer ou ouvrir les sas que vous souhaitez, rediriger l'énergie vers les systèmes prioritaires, attribuer les cibles et le timing des tirs de vos lasers et missiles (une subtilité vitale), etc. Vous pouvez donc jouer à votre rythme sans être débordé.
Vous serez parfois forcé d'utiliser des tactiques assez désespérées pour survivre, comme couper l'arrivée en oxygène pour rediriger l'énergie vers les bouclier, ou encore vider l'oxygène de quasiment tout le vaisseau afin d'éviter un incendie. Vous allez perdre des membres d'équipage bêtement.
À l'arrivée de chaque balise, vous aurez droit à une fenêtre avec un peu de texte expliquant la situation, et généralement comme dans les livres dont vous êtes le héros (qui est l'exemple qui parle probablement au plus d'entre vous) il vous faudra choisir entre plusieurs actions. Par exemple si vous tombez sur un vaisseau pirate, vous pouvez choisir de leur acheter un esclave, ou de retarder la flotte Rebelle, ou vous pouvez les attaquer, ou fuir, ou dans certains cas si vous disposez d'un membre d'équipage ou encore de l'équipement adapté à bord, vous pourrez faire un choix spécial généralement plus favorable. Ces différents choix ne seront pas forcement évidents, outre votre propre situation qui sera parfois précaire, vous serez souvent pris en étaux entre l'appât du gain, et les risques qui inévitablement liés à une certaines situations. Ouvrir une mystérieuse capsule de sauvetage recueillie dans l'espace peut vous faire gagner un membre d'équipage, mais parfois au contraire son occupant sera hostile et il tuera un de vos pauvres compagnons. Et le résultat n'est pas prévisible, puisqu’à chaque partie le jeu détermine aléatoirement le résultat. Imaginez cela comme un jet de dé.
Tous les vaisseaux ne proposent pas le même gameplay, jouer aux pirates de l'espace envahissant les vaisseaux adverse est plus lucratif que de simplement les détruire.
De fait à l'arrivée de chaque balise vous pouvez potentiellement avoir à affronter un autre vaisseau, ou vous pouvez avoir à lutter contre des assaillants à bord, ou vous pouvez avoir à prendre des choix difficiles. Et l'espace est vaste. Chaque galaxie comprend de très nombreuses balises FTL qui forment une toile que vous ne pourrez parcourir que par étape. Chacune d'entre elles recèle de potentiels trésors ou de potentiels dangers, et toutes les parcourir est impossible à cause de la flotte rebelle. Il vous faudra donc en permanence faire davantage de choix déchirants. De plus, quand finalement vous atteignez la balise de sortie d'une galaxie, vous n'allez pas simplement passer de la galaxie n°1 à la galaxie n°2, vous aurez le choix entre plusieurs galaxies différentes, liées entre elles par un réseau lui aussi aléatoire. Ainsi lors d'une première partie vous aurez peut-être l'occasion de visiter la galaxie des agressifs Mantides, puis les mondes paisibles des Zoltan, alors qu'à la suivante vous serez perdus dans des nébuleuses Slug ou dans des zones contrôlées par les rebelles. Chaque galaxie possède ses événements propres, tant positifs que funestes, on ne sait donc jamais vraiment où on va à l'avance. Notons néanmoins qu'une fois une certaine connaissance du jeu acquise, et en investissant dans certaines améliorations particulières sur votre vaisseau (par exemple en améliorant les senseurs) vous pourrez mieux maîtriser certains événements récurant, en particulier l'étape finale de votre odyssée spatiale qui est particulièrement coriace. Vous serez donc d'autant plus tiraillé entre votre besoin pressant d'avoir un vaisseau aussi puissant que possible pour finir le jeu, et le risque bien réel que vous prenez en faisant certains choix ou en visitant certaines zones.
Il est de fait impossible de totalement anticiper les péripéties que vous allez rencontrer à chaque partie, entre votre choix de vaisseau, les centaines d'éléments aléatoires que vous allez rencontrer, auxquels vous ajoutez la tournure imprévisible que prendront les choses. Bien que vous jouiez d'office en mode "hardcore" vous avez le choix entre le mode Easy (qui correspond au mode Normal ou Difficile des jeux grand public) et le mode Normal (qui est vraiment difficile pour le coup), et il vous faudra sûrement une certaine dose d'entrainement (et de nombreux vaisseaux réduits à l'état de débris stellaires) pour en venir à bout.
Une partie classique de FTL est assez courte, même en explorant au maximum chaque galaxie que vous traverserez, vous n'en aurez probablement pas pour plus de deux à quatre heures pour finir le jeu. Du moins si vous le finissez, le Game Over pouvant arriver extrêmement vite, même au bout de 5 minutes. Cependant ce qui fait sa plus grande force est sans conteste sa re-jouabilité exceptionnelle. On se sent presque immanquablement poussé par l'envie de recommencer le jeu avec un autre vaisseau afin d'aborder les différents problèmes sous un autre angle, par exemple en commençant avec un vaisseau sans armes, ou un vaisseau sans boucliers, mais disposant dès le début d'un système furtif, etc. Multipliez cela par neuf vaisseau à débloquer en découvrant des secrets parfois très bien cachés, et soumis à l'aspect aléatoire de votre aventure, et on se retrouve à terminer le jeu de nombreuses fois avec plaisir.
Le jeu propose aussi son lot de statistiques et de hauts faits, si le terminer en mode Normal ne vous suffit plus.
Évidemment comme vous avez du le voir avec les screenshots, les graphismes et les animations du jeu sont vraiment très minimalistes, pour ne pas dire pauvres. Même s'ils collent bien au gameplay, il ne faut pas s'attendre à en prendre plein les yeux, on regrettera qu'un peu plus d'efforts n'ait pas été apporté sur ce point. Cela a cependant le mérite de permettre au jeu de tourner même sur les configurations les plus antiques.
Si on met de coté l'absence de version française, le seul réel problème du jeu provient au final de son aspect très aléatoire, on peut parfois rencontrer des pics de difficulté insurmontables, en particulier en début de partie, ce qui peut vous forcer à recommencer le jeu plusieurs fois rapidement lorsque vous jouez certains vaisseaux très spécifiques. De la même façon on peut parfois avoir une chance incroyable, par exemple en obtenant en début de jeu deux armes excellentes, ce qui rend la suite bien plus aisée. Mais tout cela fait néanmoins partie du charme bien spécifique de FTL: Faster Than Light, et pour moins de dix euros vous pourrez vous prendre pour le capitaine Kirk/Picard, le commandant Adama, pour Albator ou encore pour Han Solo pendant plusieurs dizaines d'heures.