Où sont les compétitions par équipes ?
Disons-le, rares sont les joueurs pros de StarCraft II vraiment charismatiques, mais pourtant, on ne peut s’empêcher de les adorer. Pourquoi ? Car ils ont un jeu magnifique, une vie qui bien souvent fait rêver et des maillots bien stylés. Mais il faut bien rappeler que lesdits maillots sont les couleurs d’une team, d’un état esprit et d’une communauté. Dans l’exemple de MarineKing, le jeune Terran a carrément intégré le nom de son équipe dans son surnom. On peut aussi penser à MMA, qu’on a tous mis de nombreux - et tristes - mois à dissocier du tag de SlayerS. Bref, les équipes sont importantes, mais jamais réellement mises en avant dans les compétitions.
MKP est MKP, et le restera toujours. Franchement, vous verriez MKEG ou MKTL ?
Heureusement, on a GomTV ! La chaîne coréenne et sa GSTL ont pu proposer de bien belles games tout en accroissant le support aux équipes du Pays du Matin calme. Sauf que le problème est là : en Europe et aux États-Unis, la GSTL n'est accessible qu'en payant un pass, et à des horaires pas vraiment adaptés. IGN réagit et propose l'IPTL, une compétition hautement appréciée et réservant de nombreuses surprises. Evil Geniuses veut ajouter sa pierre à l'édifice et créé l'EG Master's Cup Series, qui est moins suivie, mais tout autant appréciable. Sauf que les MLG, IPL, WCG et autres DH attirent plus l'attention, laissant peu à peu les compétitions par équipe tomber dans un oubli aussi secondaire que la carrière de FruitDealer. Le futur des compétitions par équipe s'annonçait bien sombre...
Acer arrive, l’engouement revient
La formation de l'équipe était déjà une bonne nouvelle pour la scène eSportive et son partenariat en GSTL avec Axiom était une bonne nouvelle pour la scène occidentale. Mais en faisant face à du Incredible Miracle ou StarTale, l'équipe aux couleurs émeraude n'était pas sûre de remporter la compétition, malgré la présence de MMA ou encore Scarlett dans ses rangs. Qu'à cela ne tienne, vous connaissez la suite, Acer sponsorise sa propre ligue avec l'organisation de Take - où, d'ailleurs, elle n'est pas en si bonne forme. Mais peu importe, les équipes se précipitent aux tournois qualificatifs, et le grand public s'enthousiasme de cette nouvelle excuse pour regarder des streams.
La vérité, c'est que les équipes professionnelles sont des structures bancales ; TSL et SlayerS, deux monuments coréens et donc mondiaux, ont fermé leurs portes en 2012, et de nombreuses autres teams ont failli faire de même depuis. Les techniques sont diverses : Prime vend des vêtements, Team Liquid vit grâce à son site et Evil Geniuses "subsiste" en faisant de la pub pour des boissons énergisantes (entre autres). L'intervention d'Acer permet de rebooster tout le monde dans un jeu trop individualiste, les équipes, mais aussi les joueurs : rappelons le bon Adel qui, face à Karont3, aura montré de fort belles choses. Feast et Dayshi s'envolent littéralement, tout comme Dream et Apocalypse qui reprennent confiance en eux. Sur les chats de O'Gaming TV et Millenium, les viewers montrent combien cette compétition leur fait plaisir. Il n'est plus rare de voir les maillots de M ou de ROOT remplacer ceux de Chelsea et du PSG, et David Pujadas à d'ores et déjà annoncé que les prochains J.O. se feront avec... bon, on ne va pas exagérer quand même.
Il reste néanmoins vrai que l’ATSC est un évènement fort suivi. Et, surtout, l’implication d’Acer pourrait séduire d’autres éventuels sponsors attirés par la notion d'équipe plutôt que la notion de joueur, apportant toujours plus de stabilité au fragile colosse qu’est l’eSport en plein développement.
Quel avenir pour tout ceci ?
Avec ses streams suivis et les nombreux articles à son sujet, l’Acer TeamStory Cup peut parfaitement envisager une seconde édition. Et, pourquoi pas, passer de huit à douze teams ? Car des compétitions comme le RaidCall EMS permettent de révéler toujours plus d’équipes - à moins que le Roi des Francs sorte des Stalkers, mais c’est une autre histoire - qui, à terme, sauront et devront s’imposer face aux plus grands pour élever le niveau global des équipes, et non des joueurs…
Heart of the Swarm marque un renouveau à tout point de vue ; en sera-t-il de même pour les compétitions par équipe ?
Mais pour l’heure, la jeune Quantic et les nombreux ROOT se solidifient, MVP se rassure après des résultats moyens en GSTL et mousesports montre qu’il n’y a pas que MaNa qui a des « balls », comme on dit de l’autre côté de l’océan. Un regain de confiance bienvenu en cette période de transition pas si simple pour StarCraft II. On peut donc espérer une seconde édition de l’ATSC, avec toujours plus de cashprize… et de skill.