Sans Sarah, rien ne va
Comment parler du scénario de Starcraft sans évoquer son personnage le plus emblématique, j’ai nommé Sarah Kerrigan ?
Et dire que ce personnage ne devait faire à l’origine qu’une simple apparition... Sarah est l’archétype de la femme soldat, le personnage à la fois sexy et bad ass, façon Black Widow.
Elle est d’ailleurs inspirée par celui de Tanya dans Command & Conquer. C’est une tueuse froide et distante, l’opposé d’un Raynor sympathique et déconneur : un duo parfait pour une romance de fiction. Mais ce qui rend ce personnage culte, c’est bien évidemment sa transformation +200 charisme, +115 % sexyness bizarre en Reine des Lames. Pour rappel, abandonnée par les rebelles aux mains des Zergs, elle est assimilée, transformée en l’un d’eux, destinée à devenir une pièce maîtresse dans leur expansion. Elle est ce genre de méchants beaucoup trop cools qu’on ne peut pas détester, non seulement parce qu’elle est stylée, mais aussi parce que son sort n’est pas enviable et ses motivations compréhensibles.
Si les Zergs disposaient déjà de figures caractéristiques comme Zasz ou Daghot, Kerrigan apporte la touche d’humanité à la race pour en faire autre chose que de simples insectes dégueux, un vrai peuple au côté des Protoss et des Terrans, avec sa destinée, ses conflits, ses enjeux propres. Il y aurait presque des questions de société dans l’Essaim : les Zergs de l’Overmind ne sont pas ceux de Kerrigan, ni ceux assujettis par les Xel’Nagas. Eux aussi, ils jouent leur avenir, leur histoire et HotS tout entier s’organise autour de ces questions et de la figure de Kerrigan.
Kerrigan, c’est un genre de Dark Vador, à la fois héros changé en bad guy, élu et menace, sauveur et destructeur. Un personnage dur et complexe, extrêmement réussi dans ses visuels et sa narration. Bref : un perso comme on les aime et qui marque des générations de gamers.
Chez les Zergs, on déconne pas sur la chirurgie esthétique.
À l’heure où il est souvent reproché aux univers vidéoludiques de n’utiliser que des archétypes de femmes-objets, Kerrigan s’impose comme un personnage féminin fort et indépendant, largement à égalité voir au-dessus de ses homologues masculins. Bien qu’une part de fantasme et d’érotisation participe à son succès, elle est loin d’être une babe sans personnalité destinée à satisfaire la libido des joueurs.