Le changement, c’est soon - Blizzard
« Il est temps de mettre à cette révolution un coup de turbo »
Les terriens sont repoussés, mais le Dominion (dictature dirigée par Mengsk) est toujours là. Dans Wings of Liberty, on retrouve un Jim Raynor qui semble incapable d’abandonner malgré les coups durs. Il est à la fois endurci et blasé, sombrant dans la dépression et la picole, mais toujours debout. Sa vie de baroudeur le rapproche plus d’une sorte de guérillero, de Che de Koprulu. Raynor n’est pas un politicien, mais un combattant avec des principes : ancien brigand devenu shérif puis un peu malgré lui leader. C’est un écorché vif qui aime la justice et a toujours vécu dans le combat. Comme il le dit à son lieutenant Matt Horner, ce ne sera pas à lui de porter l’après, il en est incapable. Raynor ne sait que combattre, il ne sait pas construire. Il ne cherche pas le pouvoir, il veut le donner: c’est ce qui contribue à en faire un incorruptible et, en définitive, un vrai héros.
La campagne de WoL intègre un système très à la mode: celui du choix. S’il est très limité, il permet de faire prendre les décisions au joueur (bien qu’au final, on en fait très peu et pas les plus importants), ce qui a le mérite de le placer devant les dilemmes moraux, de l’en rendre responsable. Peut-on abandonner des civils pour ne pas prendre de risque et ne pas froisser les Protoss ? Doit-on s’allier avec des psychopathes aux objectifs communs ou directement avec l’ennemi (dans le cas de l’opposition Tosh/Nova)? Ces rares choix montreront également quelques conséquences qu’il faudra assumer (« mince alors, machine s’est transformée en Zerg mais pas sexy comme Kerrigan ! »).
La révolution de Raynor est globalement tiraillée entre plusieurs aspects, représentés par différents personnages et fils de missions : les missions d’action politique portées par Matt, celles de protection de la population par le Dr Hanson, de financement de l’effort de guerre par Tychus et Tosh, forçant le joueur à établir des priorités (bon ok, on les prend surtout pour débloquer les units).
El bioball unido, jamas sera vencido
(surtout 3/3)
La fin met à nouveau notre pauvre Jimmy dans une impasse : forcé de s’allier avec Valerian, fils de Mengsk, sous peine de mettre la survie de l’humanité en péril. Peut-on provoquer la fin du monde juste pour ses principes ? Non (sinon pas de HotS, ce serait dommage). Starcraft 2 semble quand même montrer un peu plus d’optimisme que le précédent opus, grâce aux accomplissements des Raynor’s Raiders.
Un dernier enjeu est mis en avant : l’aspect humain. Jimmy a un gros problème, une seule chose qui le fait un peu sortir de ses principes : Kerrigan. Amoureux de la belle, se sentant un peu responsable de son sort, il est tiraillé entre l’envie de la sauver et celle de tuer la Reine des Lames qu’elle est devenue. Finalement, s’il prend le risque de la laisser en vie en allant jusqu’à tuer son vieux pote Tychus, est-ce parce qu’il croit en l’obscure prophétie de Zeratul ou parce que cela l’arrange ?