Vous allez vous aimer les uns les autres, b***** de m**** ?!
Chez Blizzard, on se prend la tête sur l’équilibrage et les serveurs qui plantent, mais aussi un peu sur le scénario. Car dans Starcraft, comme dans leurs autres créations, il y a des enjeux politiques, stratégiques, moraux, affectifs, comme dans toutes les grandes fresques. Au-delà de l’aspect basique, Blibli s’amuse souvent à retourner les codes qu’ils apprécient.
Dans Warcraft, ils explosaient leur propre manichéisme en montrant des Humains corrompus et fanatiques, notamment via Arthas, l’archétype du personnage intègre jusqu’à l’intégrisme, qui devient ce qu’il combat. Ils nous montraient en parallèle des Orcs luttant pour leur libération, des démons qui les poussaient à la guerre et de l’esclavage imposé par les Humains, avec Thrall, héros émancipateur à l’instar de Jim Raynor. Pour finir, on nous montrait l’alliance de tous les peuples contre un ennemi commun, ce qui n’est pas trop mal pour un jeu de guerre où on se fout joyeusement sur la gueule entre civilisations. On admettra que ça va un peu plus loin que dans Command & Conquer.
Starcraft nous fait d’ailleurs le même coup dans la nécessité de dépasser les conflits interespèces afin de combattre ensemble. Les personnages de Raynor, Zeratul et Tassadar portent ce même message, contre les préjugés de leurs peuples respectifs. Dans Brood War, ce sont les Humains qui passent dans le camp des gros méchant : oppresseurs venus de la Terre pour reprendre leurs colonies (à l’image des Anglais aux États-Unis), ils font la guerre aux Protoss et cherchent à soumettre le Swarm à leurs objectifs, forçant l’alliance des rebelles de toutes les races.
Starcraft II continue dans la foulée avec le retour des Xel’Nagas, cherchant à soumettre ou annihiler toutes les races, ennemi ultime face auquel il faudra s’allier ou mourir. L’histoire va beaucoup plus loin dans l’intégration des Zergs comme allié potentiel, en faisant carrément de Kerrigan, pourtant menace intergalactique, une sauveuse potentielle, et allant jusqu’à expliquer que l’Overmind l’a créée pour assimiler le libre arbitre humain et libérer les Zergs.