Squall Leonheart est étudiant à la Balamb Garden University, une faculté chargée de former des mercenaires d’élite appelés les Seeds. Blessé par son rival de toujours Seifer Almassy, Squall doit pourtant se tenir prêt pour l’examen de passage Seed qui doit avoir lieu l’après-midi même. Leur mission : délivrer la ville de Dollet actuellement assiégée par Galbadia. Accompagné de ses camarades de promotion, Squall devra mener à bien cette mission pour devenir Seed même si tout ne se déroulera pas comme prévu…
Editeur : Square
Développeur : Square
Date de sortie : 11 février 1999 (jp), 9 septembre 1999 (USA), 27 octobre 1999 (fr)
Plateforme : Playstation
Genre : RPG
Final Fantasy VIII a la dure tâche de succéder à Final Fantasy VII, sorti deux ans auparavant et déjà considéré comme l’un des meilleurs RPGs toutes consoles confondues.
Le jeu propose des graphismes de toute beauté ainsi que des scènes cinématiques absolument magnifiques, bien loin de celles de Final Fantasy VII. Les personnages sont encore plus beaux et ont presque l’air réels ! Même s’il reprend l’idée de son prédécesseur avec arrière-plans en 2D et des personnages en 3D se baladant dessus, les graphismes sont plus fins et les angles de caméra mieux disposés. Le jeu se permet même par moment des gros plans sur les différents personnages tant ils sont détaillés. D’ailleurs, il est amusant de noter que pour la première fois de la série, les personnages disposent de proportions réalistes !
Ces graphismes tendent à rendre l’univers encore plus crédible que celui de Final Fantasy VII, peut-être un peu trop parfois. Finis la fantaisie ou le steampunk des précédents opus, ce jeu propose un contexte plus moderne, avec tout ce que cela implique. Certains aimeront, d’autres détesteront, mais toujours est-il que Final Fantasy ne s’est pas forgé sa réputation actuelle en se reposant sur ses lauriers, mais en proposant aux joueurs des contextes toujours différents !
Le système de combat aussi a été modifié depuis le précédent opus en nous proposant un système tournant autour des « Associations », que ce soit des Guardian forces sur les personnages, des magies sur les statistiques…
Tout d’abord, pour avoir accès aux commandes d’association, il vous faut vous équiper des Guardian forces (ou G-forces en abrégé), les invocations de cet épisode. Alors qu’au début du jeu, le héros n’a accès gratuitement qu’aux deux premières G-forces du jeu (Golgotha et Shiva), les autres doivent être soumises lors d’affrontements épiques à divers moments dans le jeu.
Une fois les G-forces acquises, il vous est alors possible de les équiper/associer aux différents personnages qui constituent votre équipe, comme c’était le cas dans Final Fantasy VI, à la différence près que les personnages peuvent s’en équiper de plusieurs à la fois. Le personnage en question a alors la possibilité de les invoquer en combat afin de lui prêter main-forte.
Lors des combats, en même temps que votre équipe reçoit des points d’expérience, vos G-forces reçoivent des PDC (Points De Compétence). Ces points permettent à vos créatures d’apprendre des capacités, plus ou moins onéreuses en PDC en fonction de leur puissance. Seules les capacités acquises par vos G-forces peuvent être utilisées par vos personnages. Une fois la compétence apprise, la G-force commence à apprendre automatiquement une autre aptitude, même si le joueur peut choisir quelle compétence il veut que sa G-force apprenne préférentiellement.
Il existe en tout six types de capacité : les capacité Action (qui permettent alors de configurer les actions réalisables en combat, telles que Objets, Magie…), les associations capacité (qui permettent au joueur d’associer des magies aux statistiques d’un personnage pour le booster), les capacités personnages et d’équipe (qui octroient des bonus tels qu’une augmentation de la Vigueur, de la Force, etc.), les capacités de G-forces (qui octroient des bonus aux invocations) ou bien encore les capacités menus (qui permettent au joueur de créer objets et magies).
Final Fantasy VIII délaisse aussi le système de MP pour un tout nouveau système. Les personnages étant incapables d’utiliser la magie de base, ils doivent la voler aux ennemis qu’ils rencontrent à l’aide de la commande Voler. Chaque personnage a la possibilité d’emmagasiner jusqu’à 99 exemplaires d’un même sort pour ensuite soit les utiliser contre d’autres ennemis, soit les associer à ses statistiques.
Final Fantasy VIII nous propose également des musiques de qualité, mais un poil en deçà de celles du septième opus. Elles renvoient un aspect fermé de l’univers, expliqué bien entendu par le scénario qui raconte l’histoire d’un étudiant ne pouvant échapper à son destin. Mention spéciale cependant aux musiques qui rythment les joutes et que l’on peut hisser sans aucun doute parmi les meilleures musiques de combat de la série, ainsi que « Eyes on Me », premier thème chanté de la série, qui est un vrai régal !
Final Fantasy VIII nous propose ici une aventure radicalement différente des autres jeux de la série en situant son contexte dans un univers plus contemporain au nôtre. Le système de jeu est fouillé et demande une bonne dizaine d’heures avant d’être maîtrisé complètement. Cependant, les invocations étant les attaques les plus puissantes du jeu, nous sommes plus ou moins contraints d’invoquer sans arrêt les mêmes Guardian-forces alors que certaines de leurs apparitions peuvent prendre jusqu’à une minute et trente secondes pour les plus longues ! Les combats s’en retrouvent rallongés artificiellement et deviennent soporifiques, si bien que l’on peste à chaque rencontre aléatoire.
Le jeu reste malgré cela agréable à prendre en main et le scénario regorge suffisamment de rebondissements pour nous tenir en haleine jusqu’au dénouement final absolument épique !
L’œil de 2012
Final Fantasy VIII est sans aucun doute l’un des épisodes les plus décriés de l’histoire de la franchise. Longtemps comparé à Final Fantasy VII (qui rappelons-le à l’époque était le seul Final Fantasy connu des joueurs européens), il ne pouvait subir que le courroux des joueurs, qui plus est avec le thème qu’il aborde. En effet, même si l’amour entre deux personnages était souvent évoqué dans les précédents jeux (Cecil et Rosa de FFIV ou bien encore Cloud et Aerith de FFVII), jamais celui-ci n’avait été autant mis en avant par le scénario. Les joueurs jugèrent bien hâtivement le jeu en lui collant l’étiquette de jeu pour fille, sans comprendre que cet amour avait un réel but scénaristique, découvert bien plus tard suite à la démocratisation d’internet au début des années 2000. D’ailleurs, jusque dans ces années-là, il était assez mal vu de dire que l’on aimait Final Fantasy VIII sous peine de se voir asséner un cours magistral en trois parties nous expliquant que Final Fantasy VII était bien meilleur !
Final Fantasy VIII est le premier de la série à incorporer un thème chanté dans son OST, même si l’idée trotte dans l’esprit de Nobuo Uematsu depuis Final Fantasy VI. La scène de l’opéra de ce dernier témoignait déjà de cette volonté, mais le processeur sonore de la SNES était insuffisant pour réaliser ce rêve. Final Fantasy VII à son tour aurait dû accueillir parmi les chœurs de la musique « One Winged Angel » un choriste de grande renommée, mais l’idée n’a pu aboutir pour des raisons inconnues. « Eyes on Me » instaurera dès lors une grande tradition dans la saga Final Fantasy, chaque épisode se devant d’avoir à présent sa propre chanson thème (Melodies of Life (FFIX), Suteki Da Ne (FFX), etc…).
Alors que le septième opus de la série disposait d’un lieu unique pour les mini-jeux, Final Fantasy VIII nous propose un jeu de cartes très prenant appelé le Triple Triad. Ce mini-jeu fut si apprécié qu’il fut repris pour faire le Tetra Master de Final Fantasy IX. Malgré quelques règles différentes, le principe du jeu reste le même, mais l’effet de surprise n’est plus là et rares sont les joueurs ayant fini la quête du Triple Triad a avoir également fini celle du Tetra Master.