Le jeu débute sur une troupe de trois militaires chargés de retrouver un Esper, une terrible créature antique, dans le petit village minier de Narshe. Parmi eux se trouve Tina, une jeune femme dotée de pouvoirs mystérieux, mais dépourvue de toute volonté à cause d’un diadème très sophistiqué. Sur place, la créature semble réagir à la présence de la jeune femme, ce qui a pour effet de la réveiller. Ayant perdu connaissance, Tina est recueillie par Locke Cole, chasseur de trésor et membre des Returners, groupe de résistants agissant contre le terrible Empire Gestahl. Une fois réveillée, le voleur lui propose de le rejoindre au sein de Résistance, mais la jeune femme hésite…
Editeur : Square
Développeur : Square
Date de sortie : 2 avril 1994
Plateforme : Super Famicom
Genre : RPG
Les évènements racontés dans Final Fantasy VI se déroulent 1000 ans après la Guerre des Magi qui opposa les hommes et les Espers, entités faisant office d’invocations dans le jeu. La technologie régit à présent le monde et c’est donc naturellement dans un univers steampunk que va évoluer le joueur, bien loin des univers fantastiques des précédents opus.
A la façon du quatrième volet de la série, chaque personnage possède un job prédéfini, ce qui permet de renforcer leur psychologie et de les rendre plus crédibles. Tous possèdent une histoire et une motivation propres qui les ont poussés à devenir ce qu’ils sont et à rejoindre les résistants. Avec un nombre hallucinant de quatorze personnages (dont deux cachés), le jeu vous demandera fréquemment de constituer votre propre équipe de quatre personnages pour explorer les donjons. Ce choix se fera donc sur les capacités, mais aussi sur les affinités que porte le joueur pour les différents protagonistes.
Deux fois au cours de l’aventure, on vous demandera de séparer votre équipe en deux voire trois petits groupes. Vous devrez alors diriger chacun des groupes séparément et à tour de rôle pour progresser et aider les autres à avancer. Une très bonne idée !
Alors que le cinquième opus de la série recyclait à nouveau le système de jobs, Final Fantasy VI innove réellement dans le système d’apprentissage des compétences. A chaque fois qu’un Esper rejoint l’équipe, celui-ci se transforme en Magilithe (un cristal contenant les pouvoirs de l’Esper en question) qui rejoint alors l’inventaire. Chaque magilithe équipé par un personnage lui permet donc d’invoquer l’Esper contenu dedans, mais aussi d’avoir accès à des sorts qui lui sont associés. À l’issu des combats, le joueur reçoit des points spéciaux à la manière de Final Fantasy V qui remplissent ainsi la jauge d’apprentissage des sorts. Quand cette jauge est pleine, le personnage a alors accès aux magies de façon définitive, même si il se déséquipe du Magilithe. Ainsi, au fur et à mesure, chaque personnage dispose d’une palette de sorts qui lui est propre et rend chaque personnage davantage unique.
À coté, chaque personnage apprend des capacités liées à sa classe simplement en gagnant des niveaux à l’aide des points d’expérience.
Il est à noter également que Final Fantasy VI introduit pour la première fois dans la série un système d’attaques désespérées : si un personnage se retrouve mal en point, il a alors la possibilité de déclencher une attaque dévastatrice capable de le tirer de ce mauvais pas !
Graphiquement, le jeu est absolument magnifique ! Les personnages disposent d’animations encore plus variées encore dans Final Fantasy V, les décors sont absolument magnifiques et les différents ennemis rencontrés sont encore plus détaillés que dans l’opus précédent. De plus, les passages en chocobo et à bord des aéronefs sont prétextes à de magnifiques plans utilisant à merveille le mode 7 de la console. Au final, Tout ceci contribue à faire de Final Fantasy VI le jeu le plus beau de la Super Famicom !
Et tant que l’on est du côté de la réalisation, saluons le travail extraordinaire de Nobuo Uematsu qui signe ici ses plus belles compositions. Rien que la musique d’introduction est absolument superbe et met de suite dans l’ambiance très sombre et mélancolique dans laquelle baigne le jeu. Les musiques tiennent d’ailleurs une place importante dans l’histoire, et particulièrement durant le passage à l’opéra. Pendant que la musique se joue, le joueur doit se souvenir des paroles apprises plus tôt pour les sortir au bon moment : un passage absolument mémorable !
L’œil de 2012
Final Fantasy VI n’a aujourd’hui pas pris une seule ride. Le jeu reste absolument magnifique et le scénario est toujours aussi prenant. Le jeu enchaine les moments cultes tels que le passage de l’opéra, l’infiltration de Figaro par Locke, etc. À ce jour, Final Fantasy VI est considéré par beaucoup de fans comme le meilleur de la série, souvent à égalité avec le mythique septième opus.
Final Fantasy VI eut la chance de connaitre une localisation américaine quelques mois plus tard après un petit passage par la censure. Celle-ci ne s’est pas seulement contentée de transformer les pubs en cafés, mais elle s’est aussi permis de rhabiller certains sprites qu’elle jugeait trop déshabillés et risquant de choquer la bonne moralité pudibonde américaine. Il est d’ailleurs amusant de noter que pour la réédition sur GBA du jeu, certains sprites gardèrent la censure américaine tandis que d’autres semblaient être passés au travers des mailles du filet. Bizarre !
Différents exemples de la censure américaine
À gauche : version originale ; à droite : version américaine
Pour finir avec les bizarreries de la version américaine de Final Fantasy VI, le nom Tina fut modifié en Terra. En fait, cela s'explique par le fait que pour les Japonais, le nom "Tina" sonne très exotique alors que chez les Américains, ce nom est presque banal. Après quelque temps de réflexion, "Terra" fut choisi pour répondre à ce critère primordial d'exotisme !
Pour la première fois dans un Final Fantasy, les Moogles sont jouables et il vous sera même demandé d’en diriger un bon petit paquet dans certaines séquences. Le personnage de Mog rejoindra l’équipe un peu tard dans l’aventure, mais restera un membre permanent. Alors certes, il s’agit peut-être d’un des personnages les moins travaillés au niveau du background, mais sa bouille craquante a certainement dû faire fondre bien des joueurs qui le prenaient alors dans leur équipe !
D’ailleurs, Final Fantasy VI est peut-être le premier jeu de la série à travailler aussi bien ces protagonistes que ces antagonistes. Par exemple, qui ne se souvient pas de Ultros, une pieuvre plus rigolote que méchante et amatrice de jolies filles ou bien encore du Général Léo qui se rendra compte par la suite que l’Empire qu’il sert n’est pas forcément l’incarnation du bien qu’il s’imagine. Mais celui que les joueurs retiendront surtout après avoir fini le jeu est Kefka Palazzo, grand méchant du jeu et fou à lier. Ce personnage est tellement travaillé et rendu détestable au fur et à mesure du jeu que Sephiroth (antagoniste principal de Final Fantasy VII) peut être relégué au simple rang d’adolescent difficile !
Pour finir, je vous laisse avec le magnifique speedrun réalisé par MV et streamé il y a maintenant deux semaines sur le directlive2. Une performance extraordinaire à ne regarder que si vous avez le coeur bien accroché !