Reprenant la recette de Dragon Quest sorti l’année dernière au Japon, Final Fantasy sort après presque un an de développement. Deux mois avant le très attendu Dragon Quest III, ce nouveau jeu de rôle japonais signé Square ne manque pourtant pas d’atouts pour nous charmer.
Éditeur : Square
Développeur : Square
Date de sortie : 18 décembre 1987
Plateforme : Famicom
Genre : RPG
Alors que le monde court un grand danger, quatre héros porteurs d’orbes dépourvus d’éclat arrivent à la cour du roi de Cornelia. Malheureusement, la Princesse de ce petit royaume a été enlevée par l’ignoble Garland. Le roi demande alors aux héros de prouver leur valeur en libérant la princesse Sarah et voir ainsi s’il s’agit réellement des héros dont parle la prophétie, eux seuls étant à même de sauver le monde.
Au lancement du jeu, celui-ci vous demande de créer votre équipe de quatre personnages à l’aide de six jobs différents : le guerrier, le moine, le voleur, le mage blanc, le mage noir et le mage rouge, pour un total de 1296 combinaisons possibles ! Chaque spécialisation apporte des avantages et des inconvénients différents qu’il faudra pallier avec d’autres choisies soigneusement. Par exemple, le moine étant sensible aux attaques physiques, un mage blanc s’avérerait utile pour soigner ses blessures, etc.
Après avoir choisi les classes de chacun de vos personnages, le jeu vous lance directement sur la carte du monde, à la manière de The Legend of Zelda sorti l’année dernière. À vous ensuite de vous lancer dans cette aventure extraordinaire riche en rebondissements, sans compter que vers le milieu du jeu, vos personnages verront leur classe upgradée, plus appropriée pour vaincre le terrible boss final dont on taira l’identité afin de vous laisser le plaisir de la découverte.
Mais là où ce Final Fantasy nous surprend vraiment est dans la manière dont se déroule les combats. Ici, pas de vue à la première personne comme c’est le cas dans quasiment tous les RPGs actuels (Ultima, Dragon Quest, etc.), mais bel et bien en vue de coté. Cela permet de voir distinctement qui attaque quoi, renforçant ainsi grandement l’immersion de jeu ! Les combats, pouvant vous opposer jusqu’à neuf ennemis à la fois, se révéleront bien difficiles si vous n’avez pas pris le soin d’augmenter le niveau de vos personnages. Chaque nouveau donjon est prétexte à la rencontre de nouveaux ennemis et de boss toujours plus coriaces. Le donjon final sera même l’occasion d’affronter les boss déjà vaincus dans les précédents donjons.
Les combats se déroulent au tour par tour, l’ordre étant défini par l’attribut Vitesse de vos personnages : plus leur vitesse est élevée et plus tôt ils pourront attaquer. Alors que les attaques physiques ne sont pas limitées, ce n’est pas le cas des attaques magiques. Reprenant le système instauré dans Dragon Quest (encore…), les magies sont classées par niveau, le niveau 1 étant le plus faible et le 8, le plus élevé. Plus vos mages gagneront de niveaux et plus ils auront la possibilité de lancer de sorts d’une certaine catégorie, voire même de débloquer la possibilité de lancer des sorts de niveaux supérieurs. Système atypique s’il en est, sans compter qu’en plus il vous faudra acheter les nouveaux sorts chez le marchand, ceux-ci ne s’apprenant pas de manière automatique. Et alors que le marchand vous proposera quatre types de sorts différents par niveau, vos mages ne pourront en apprendre que trois. À vous de choisir soigneusement vos magies, car votre choix sera définitif, sans possibilité de revenir dessus.
Côté réalisation, le jeu est moins coloré qu’un Zelda ou bien même que son modèle Dragon Quest, mais il reste tout de même dans la fourchette haute de ce qui se fait actuellement sur Famicom. Les musiques par contre sont nombreuses et variées, rendant le jeu d’autant plus prenant !
L’œil de 2012
Aujourd’hui, le jeu NES a mal vieilli, que ce soit au niveau des graphismes ou du scénario, et peu de gens (sauf les aficionados) auraient le courage de s’y replonger. La difficulté semble aujourd’hui impossible et plein d’autres détails rendent l’expérience de jeu trop lourde et contraignante. Heureusement, celui qu’on appellera par la suite Final Fantasy I (ou FFI) connu de très nombreux portages si bien qu’aujourd’hui, les fans n’ont plus aucune excuse pour ne pas avoir encore touché à ce titre qui marqua la genèse d’une des plus grandes séries du jeu vidéo.
Même s’il parait un peu désuet aujourd’hui, ce premier volet de la saga instaura quelques codes qui continueront d’exister vingt-cinq ans après, tels que les aéronefs, les cristaux, ainsi que certains thèmes tels que la musique de victoire, le Final Fantasy Theme ou bien même le Crystal Theme.
En parlant de cristaux, un détail se doit d’être éclairci. Dans la première version du jeu, les héros portent sur eux des orbes, et non des cristaux. La seule référence qui soit faite aux cristaux vient de la sorcière Matoya qui veut que le joueur lui rapporte son cristal. Le jeu tel que nous le connaissons aujourd’hui avec ses héros de la lumière portant sur eux les cristaux correspondant à chacun des éléments sera mis en place dans les rééditions du jeu à venir.
Pour finir, ce tout premier Final Fantasy fut localisé en Amérique du Nord le 12 juillet 1990, suite au succès de la localisation américaine de Dragon Quest (renommé Dragon Warrior pour l’occasion).