Sur les champs de bataille, les mêmes tendances se confirment. Les développeurs ont su mettre au point plusieurs attitudes qui transparaissent dans les répliques des personnages in game.
Tandis que les répliques prononcées en jeu sont davantages versées dans la spécificité du personnage, les provocations sont universelles et sont bien souvent à la hauteur de celles de leurs homologues masculins. A l'image de Riven : « Une lame brisée suffira amplement pour vous battre », ou de Sejuani : « Ceux qui s'opposent à moi vont souffrir ! », certaines provocations affichent clairement une confiance et une supériorité débordante, conformément aux idéaux de courage des héros et héroïnes de combats. Les sobriquets sont légion avec Fiora : « Rendez-vous, imbéciles. Vous avez déjà perdu », Lux : « Vous devriez abandonner, petit vermisseau » ou Nidalee : « Ici, petit petit petit », pour les exemples les plus fameux ; en somme il semblerait que les champions soient exemptés de respecter le code de l'Invocateur qui est notre lot commun, Riot a la gentillesse de nous donner des armes permettant de réguler une frustration qui pourrait naître chez certains sans craindre d'être reporté (attention, le spam est mauvais pour la santé). Cette catégorie reste ouverte puisqu'on retrouve ces instincts de supériorité aussi, dans toute la contradiction offerte par le personnage d'Annie : « Battu par une petite fille ! »
Akali : « Je vous conseille de fuir. J'ai envie de savourer la chasse. »
Certaines héroïnes affichent clairement une volonté de domination à faire frémir certains courants féministes, avec par exemple une Sivir « Vous pouvez m'appeler maîtresse, mais uniquement agenouillé. », la vénéneuse Cassiopeia : « Vous finirez par tous ramper devant moi. », ou encore à sa façon Elise : « Je suis l'araignée. Tu es la mouche. » Cette image de femme castratrice est implicite dans plusieurs autres personnages comme Katarina, Miss Fortune ou à travers les différents skins étudiés précédemment.
Les personnages féminins se départissent rarement de leur élégance et de leurs attributs qui n'éclipsent pas totalement leur agressivité. Car il est bien connu, dans l'imaginaire populaire, que la femme accorde beaucoup d'importance à son apparence, on a donc une LeBlanc (« Quel soulagement. Pendant un moment j'ai bien cru que vous alliez me décoiffer. ») qui semble se soucier de la tenue de sa coiffure, une Karma (« J'ai un peu peur de marcher sur ma robe. ») empêtrée dans des soucis d'ordre vestimentaire, tandis que Leona (« Je crois que j'ai cassé un ongle... heureusement pas le mien. ») est davantage préoccupée par l'état de sa manucure. Tant de clins d'oeil au genre féminin pour rappeler qu'une combattante reste malgré tout une femme, à qui l'on rattache depuis des millénaires ces préoccupations secondaires !