Comment ne pas parler des polémiques, nombreuses, qui entourent la première ligue de jeux vidéo d'Europe. Gérer autant de membres, de matchs et de compétitions avec des lots ou du cash est forcément une mission difficile. De plus le principe de compte premium, payant, donne certainement le sentiment aux joueurs qu'ils ont le droit d'attendre de l'excellence. Malheureusement il subsiste des couacs, on a déjà pu les constater par le passé dans l'organisation des compétitions, mais plus fréquemment encore, on retrouve continuellement des critiques en ce qui concerne le paiement des cash prize et la gestion de la triche par les administrateurs. Mauvais payeurs, favoritisme, tricherie à grande échelle et j'en passe, l'Electronic Sports League malgré tout ses efforts n'a jamais pu véritablement arrêter le flot régulier des commentaires négatifs sur les différents sites communautaires. Dernier exemple en date ? Le cas de l'allemand Sascha "GoOdy" Lupp qui déclairait dernièrement ceci :
Sascha "GoOdy" Lupp sur sa page Facebook (Traduction - Source)
Puisque l’ESL ne m’a payé aucun de mes gains, je quitte les ESL Pro Series.
En théorie, les EPS ont des cash prize très intéressants, mais en pratique les organisateurs ne paient pas les joueurs.
Nous avons eu cette discussion il y a un an à ce sujet mais rien n’a changé depuis. J’ai l’impression que la communauté accepte cela sans broncher et que ces personnes continuent de faire ce qu’elles veulent dans l’eSport.
L'ESL s'était empressée de répondre afin d'éteindre le feu dès l'origine, mais lorsque ce type de brasier est allumé sur les sites communautaires, il ne faut que quelques heures pour que l'information fasse le tour du monde et entraine une réaction en chaîne. Entre témoignages de joueurs allant dans le sens de GoOdy, sympathie de fans ou tout simplement ceux qui ont, depuis toujours, une haine viscérale de l'ESL, l'organisation a vraiment beaucoup de mal à gérer ce type débordement. Alors on le sait depuis des années, l'Electronic Sports League paye les gains, mais avec du retard, parfois beaucoup de retard. Quoi qu'il en soit ils ne peuvent pas être mis au banc des accusés comme la CPL, le KODE5 ou l'ESWC à l'époque. Mieux vaut avoir l'assurance de toucher la somme gagnée, plutôt que de ne jamais rien avoir et malgré tout de voir toujours des grands noms avec des casseroles aux fesses poursuivre leur aventure sans aucun soucis.
Millenium.org : Plusieurs joueurs dernièrement, principalement sur StarCraft II, se sont plaints du temps de versement des cash prizes, voir même ils affirment que l'ESL ne paye pas. Qu'as-tu à leur répondre, quels sont les obstacles que vous rencontrez pour payer rapidement les prix à l'issue des compétitions ?
Jean-Christophe "LOBO" Arnaud : Notre dernière compétition sur Starcraft II était les WCS à Paris en juillet. Tous les joueurs sans exception ont été payés sous 60 jours, ce qui est un délai plutôt correct. Soit vos informations sont erronées, soit elles concernent une compétition qui ne relève pas de la responsabilité de la Division française.
Aequitas, l'ancêtre de l'ESL Wire Anti-Cheat
Autre problème soulevé, le système anti-triche ou bien les décisions prises par les administrateurs. C'est une critique récurrente depuis de nombreuses années malgré tous vos efforts. Comment avez-vous tenté de corriger le tir et envisagez-vous d'autres actions afin d'éviter ces remarques ?
Le système anti-triche de l'ESL est un des plus performants au monde, mais il n'est pas infaillible. Nous filtrons une grande partie des cheaters et les bannissons régulièrement de nos ligues, nous avons un staff dédié à la recherche des cheaters. D'ailleurs, beaucoup de joueurs ont désertés les ligues concurrentes qui n'avaient pas du tout de système anti-triche. C'est un combat constant, car les cheats ne sont pas crées pour l'exploit, mais bien pour des raisons pécuniaires. Tant qu'il y aura des gens pour les acheter, nous serons là pour leur faire perdre leur argent. C'est un mal contre lequel nous ne pouvons pas faire plus que ce que nous faisons, technologiquement parlant. Par contre, nous cherchons toujours à avoir une communauté propre, via divers moyens. La carte Trusted en est une. Tous les membres qui possèdent une carte Trusted sont fiers de nous avoir donné leur identité. Car s'il est facile de se recréer un compte avec un nouvel email, il est plus compliqué de changer de carte d'identité.
Concernant les administrateurs, ils font un travail formidable depuis des années. Et la Communauté ESL leur rends bien. Chaque année, nous faisons un vote pour savoir ce qu'ils pensent de nos Admins et de leurs décisions. Et chaque année, ils sont plus de 83% à en être satisfaits, ce qui est un très bon taux. Mais c'est toujours pareil, les mécontents le font très largement savoir.
Les réponses ici pointent un élément dont nous n'avions pas parlé jusque-là. La division de l'ESL en plusieurs entités plus ou moins indépendantes et avec leur gestion propre. Ici la France n'a pas de soucis dans le paiement des cash prize sur StarCraft II tandis que l'Allemagne (la maison mère) est critiquée depuis plusieurs années maintenant. D'un autre côté, la France n'a pas toujours été exempte de reproches à ce sujet, particulièrement lorsqu'il y avait encore des saisons ESL Pro Series chez nous. En revanche le système anti-triche fait appel à des responsables européens, des développeurs qui travaillent pour toutes les entités et une section d'administrateurs dédiés groupés. Si l'entreprise a su décentraliser certains aspects, elle maintient malgré tout un lien fort à vers son centre Allemand permettant tout de même à l'ensemble des acteurs d'avoir un discours cohérent sur le fond.