,Mais l'ESL ce n'est pas, comme on pourrait le croire, uniquement du sport électronique en compétitions. L'entreprise organise gère bien entendu toujours ses nombreuses ligues, elle travaille sur l'amélioration compétitive de certains jeux (ESL Wire Anti-Cheat par exemple), mais organise aussi de grands événements à travers le globe. Ceci se fait avec l'aide de nombreux partenaires tels que Intel pour les Intel Extreme Masters, ASUS à l'époque des European Nations Cup etc. Ceci permet donc au groupe de posséder un réseau de contacts très important, mais également de travailler avec les éditeurs ou fabricants de matériel informatique.
Les WCS France étaient organisés par l'ESL France
En France d'autres actions ont lieu via l'ESL, et sans que vous le sachiez forcément. Présents lors de nombreux salons ils sont devenus des experts du jeu vidéo qui vendent leurs services aux entreprises qui le souhaitent. Car depuis toutes ces années ils ont su élargir la gamme de services proposés, actuellement ils travaillent notamment beaucoup sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter.
Millenium.org : Est-ce que votre seule activité est dans l'organisation de tournois eSport et, si non, quelles sont vos autres actions quotidiennes ?
Jean-Christophe "LOBO" Arnaud : Nous nous occupons des licences de l'ESL et de CSL bien sûr, mais nous menons aussi des actions pour le compte de partenaires, aussi bien online que offline. Par exemple, nous nous sommes spécialisés dans le Community Management et proposons à certains clients de les aider à prendre en charge leur Facebook, leur Twitter ou leurs forums officiels, leurs blogs, etc. Après 10 ans passés aux côtés de la communauté eSport, nous avons une vraie expertise ainsi qu'une légitimité pour mener à bien ces missions.
Sous l'impulsion de Samy, nous nous sommes mis à faire aussi de plus en plus d'évènementiel en marque blanche, en prenant en charge la gestion de stands lors d'évènements et de salons. À titre d'exemple, nous avons organisé les WCS France pour Blizzard à la Japan Expo en amenant des partenaires tels que Asus ou LDLC dans la boucle. Lors du Paris Games Week, récemment, nous avons géré, depuis le concept jusqu'à la réalisation et l'animation 4 stands complets : ASUS (avec Riot/Perfect World/Materiel.net) Cdiscount (avec Nadeo, Hi-Rez, Logitech et HP), LDLC et Ubisoft (avec Alienware et Razer).
Eh oui, l'Electronic Sports League est présente un peu partout dans l'univers du jeu vidéo, sans qu'on le sache forcément. Car si l'ESL gère des pages Facebook ou organise des événements pour ses partenaires, elle n'affiche pas toujours son nom ce qui peut rendre parfois compliquée la traçabilité pour le spectateur lambda. Mais est-ce pour autant définitivement terminé ?
Millenium.org : Nous n'avons pas revu d'ESL Pro Series depuis de longs mois maintenant, avez-vous dans vos projets de relancer cette compétition très prisée par les joueurs auparavant et pourquoi avoir choisi de faire une pause ?
Jean-Christophe "LOBO" Arnaud : Parler des EPS me fait plaisir car c'est un sujet qui me tient beaucoup à coeur. Dès les premières éditions, nous avons toujours voulu récompenser les participants par du cash, même si c'était peu. C'était pour moi la seule façon de participer à la professionnalisation de l'eSport. Les EPS sont une vitrine de l'ESL et donnent un but aux membres, une sorte de fil conducteur qui allait virtuellement des ladders aux EPS en passant par des EAS qualificatives. Il y a eu jusqu'à présent 10 saisons des ESL Pro-Series, qui se sont bien ou moins bien passées suivant les années. On se souvient de la saison 5 au Karé Magik, et on essaye d'oublier la saison 6 dont les finales ont été jouées online, par exemple.
On le sait, la crise n'a pas épargné le secteur de l'eSport, et nous avons pas mal soufferts ces dernières années au niveau de la trésorerie, ce qui a entraîné des retards de paiement dans les cash prizes, qui se sont malheureusement répercutés en cascade sur les autres années, occasionnant des délais de paiement pénibles et pénalisants pour les joueurs autant que pour nous. Il est d'ailleurs devenu courant d'entendre et de lire que l'ESL paie ses cashs très en retard. Heureusement pour nous (sinon il y a longtemps que nous aurions fermé nos portes), nous payons toujours, même avec du retard.
Pour finir, oui, nous avons des projets concernant les EPS pour 2013, tant au niveau du concept -qui devrait changer en profondeur- que des disciplines officielles, ainsi qu'au niveau des partenaires potentiels, mais non nous n'annoncerons rien de concret avant d'avoir soldé nos comptes vis à vis de certains participants.
Millenium vainqueur des ESL Pro Series V au Karé Magik
Justement, l'ESL organisait par le passé des rendez-vous pour ses membres premium comme au Karé Magik en 2009, pourquoi avoir choisi de mettre un terme à ces événements 100% montés et organisés par l'ESL en France ?
La raison est assez simple : nous touchons plus de monde dans des salons tels que la Japan Expo ou le Paris Games Week que si nous le faisons nous même. Et au final, les 1 000 spectateurs qui viendraient voir nos finales EPS viendront les regarder aussi en compagnie des 200 000 autres visiteurs d'une Japan Expo à Villepinte. Pour qu'un évènement soit réussi, il faut que tous les acteurs s'y retrouvent. La visibilité que nous pouvons offrir à nos partenaires en fait partie. Pour avoir organisé les deux, je ne trouve pas qu'organiser les finales dans un salon soit une mauvaise chose, bien au contraire.
On se souvient également en 2010 de la tenue de shows du type "Intel Friday Night" que ce soit lors de la Gamers Assembly ou durant la Silver Arena, pourquoi ces événements n'ont pas été pérennisés, quelles difficultés ont-ils rencontrés ?
Dans tous projets, on mets en balance les coûts et la visibilité en retour. C'est ce qu'on appelle en anglais le ROI (Return On Investment). S'il n'est pas bon, on l'abandonne. C'était le cas pour les iFNGs qui ont été abandonnées aussi en Allemagne. Enfin, pas vraiment abandonnées, mais modifiées. Avec l'avènement des streamings ces deux dernières années, il est maintenant plus simple d'organiser ces rencontres en studio. La TV a vraiment décollé en 2012, car toutes les conditions étaient réunies pour que cela se fasse : Une technologie simple et efficace (Twitch TV par exemple), une audience prête à consommer ce type de contenu et des budgets publicitaires conséquents de la part des agences com/régies.
Les temps ont donc changé, mais 2013 devrait permettre de revoir les ESL Pro Series chez nous. Les finales auront certainement lieu lors d'un salon ou tout du moins là où la visibilité est maximale. Preuve encore une fois de l'évolution de l'ESL qui a changé de stratégie ces dernières années. L'avènement du streaming a grandement aidé en cela, tout comme l'ouverture de certains salons au sport électronique. La Japan Expo ou la récente Paris Games Week sont donc désormais des rendez-vous incontournables.