La phase de groupe des Worlds approche à grands pas ! Dès le jeudi 5 novembre, les 16 équipes meilleures équipes du monde se battront bec et ongle pour obtenir la première ou la seconde place de leur groupe, afin de pouvoir avancer dans les phases finales.
Nous analyserons donc pour vous toutes les équipes et les groupes présents, leurs forces et leurs faiblesses, et leurs chances d'avancer dans la compétition ! Aujourd'hui, nous commencerons avec le groupe A.
Pour les Chinois d'EDward Gaming, les années se suivent et se ressemblent. Longtemps considérée comme la seconde région la plus dominante avec la Corée, la Chine peine à trouver du succès dans les événements internationaux, et est maintenant au coude à coude avec l'Europe. C'est donc aux EDG, historiquement l'équipe la plus dominante de la région, de redorer le blason de la LPL.
S'ils alignent les mêmes solo lanes que l'année dernière, les EDG se sont aguerris depuis. Clearlove, le vétéran de l'équipe et l'un des joueurs professionnels les plus expérimentés, n'avait pas tenu la cadence contre Peanut en quart de finale face aux ROX Tigers. Cette fois-ci, il le rencontre à nouveau chez SKT, mais c'est un Peanut en petite forme, relégué au second plan derrière Blank. Et surtout, il pourra compter sur des laners bien plus expérimentés. Mouse en particulier au top aura à cœur de prouver sa valeur : l'année dernière, il avait été obligé de quitter précipitamment son équipe au début de la compétition pour raisons familiales.
Les EDG se sont qualifiés pour les Worlds en dérobant la victoire aux RNG alors qu'ils étaient menés 2 à 0, gagnant 3 à 2
Avec un Mouse revigoré, la pression se fera moindre sur l'autre "ex-rookie" des EDG, Scout, au mid. Celui-ci, tout à fait à l'aise dans la méta actuelle, peut se permettre de jouer safe face à l'Unkillable Demon King, Faker. En effet, déjà durant les playoffs, les EDG ont parié sur des compositions très AD centriques, empilant les boucliers et les tanks sur iBoy en botlane. C'est d'ailleurs en botlane que se situe la plus grosse faiblesse des Chinois : malgré un bon positionnement en teamfights, le duo bot iBoy/Meiko risque de se retrouver en difficulté face aux doubles champions du monde en titre Bang/Wolf.
Difficile de chercher des favoris pour ces Worlds 2017 sans penser aux triples champions du monde, avec deux titres consécutifs en 2015 et 2016. D'autant plus qu'ils alignent une line up très solide, avec 4 joueurs déjà sacrés en 2016 et 3 en 2015... Les autres équipes peuvent-elles déjà préparer le /surrender ? Pas tout à fait.
Tout d'abord, si les SK Telecom T1 ont très largement dominé le Spring Split en LCK, ils ont été malmenés durant le Summer Split, terminant seulement en quatrième position. La faute principalement à une synergie top/jungle et jungle/mid absente ou presque durant une partie de la saison : les duos Untara/Huni en top et Blank/Peanut en jungle ne fonctionnaient pas. Mais à l'approche des playoffs, les SKT ont su en partie résoudre leur problèmes pour aller jusqu'en finale, et gagner une qualification aux points après leur défaite face à Longzhu Gaming.
Qui pourra stopper l'ogre SKT cette année ?
Avec le changement radical de méta, la flexibilité des Coréens jouera sûrement en leur faveur. Le gros point d’interrogation chez eux reste Huni en top. Joueur très émotif, il peut pulvériser ses adversaires dans un bon jour, mais peut aussi multiplier les erreurs stupides et coûter cher à son équipe contre un joueur plus stable comme Mouse ou Impact. Sur les autres lanes, pas ou peu d'inquiétude : ils disposent d'un jungler agressif avec Peanut et un jungler plus support avec Blank, ainsi que l'une des meilleurs duo lane du monde en bot Bang/Wolf (qui pèsera lourd dans la balance avec l'Encensoir Ardent). Faker au mid quant à lui pourrait tout à fait revenir à un style plus orienté vers son équipe, avec Karma ou Lulu par exemple, qu'il a beaucoup joué en 2015.
Il ne fait pas bon être ahq e-Sports Club si vous êtes dans le groupe A. Malgré une qualification grâce aux points en LMS devant Hong Kong Attitude et derrière Flash Wolves, les ahq sont sans aucun doute la lanterne rouge de ce groupe. En effet, la LMS est considérée comme moins dominante cette année, et les ahq sortent d'une fin de Summer Split difficile. Ils se qualifient difficilement pour la finale des Playoffs, où ils se voient infliger un sévère 3-0 par les Flash Wolves.
Les ahq ont toujours été l'une des principales forces de la LMS
Tout comme les EDG, ils alignent trait pour trait la même équipe que l'année dernière, où ils n'avaient pas réussi à sortir des groupes. La principale inconnue pour les Taïwanais se trouve en mid : d'un côté Chawy, dans le circuit pro depuis des temps immémoriaux, toujours avec de plutôt bonnes performances, mais avec moins de sélections durant ce Summer Split. De l'autre, Westdoor, connu pour ses moves audacieux sur des champions agressifs, mais avec un style de jeu moins flexible et moins adapté à la méta.
Le gros du travail devra être effectué par l'ADC, AN, si les ahq veulent avoir une chance dans ce groupe. Enfin, même si l'équipe a montré plusieurs fois qu'elle pouvait mettre l'accent sur la top lane, on ne donne pas cher de la peau de Ziv face à des joueurs comme Huni, Impact et Mouse...
Les Cloud 9 sont les derniers arrivés dans ce groupe A, après être passés par le Play In pour se qualifier en phase de Groupe. Après un Summer Split plus que difficile, les C9 sortent face à Dignitas en quart de finale des playoffs. Qualifiés directement en finale des Qualifiers Régionaux grâce à leurs points gagnés au Spring Split, ils dominent les Counter Logic Gaming, pourtant favoris. Avec un chemin aussi long et tortueux pour accéder aux Worlds, le public était en droit de se demander le réel niveau de C9 pour cette compétition. Avec leurs résultats aux Play In, les nords-Américains font savoir qu'ils ne sont pas là pour faire de la figuration.
Ils pulvérisent toute la compétition dans leur groupe, puis dans leur match face aux Lyon Gaming, pourtant considérés comme l'une des meilleures équipes Wildcards. Évidemment, cette performance est à relativiser, vu le niveau de leurs adversaires (Team oNe et Dire Wolves, probablement deux des plus mauvaises équipes de la phase de Play In). Pour l'instant, les C9 ont montré un niveau proche de la perfection, et peuvent potentiellement arracher des games aux géants d'EDG et SKT s'ils continuent sur leur lancée.
Jensen est le pilier des Cloud 9 dans ces Worlds 2017
Mais si avoir deux semaines de "chauffe" présente des avantages, cela présente aussi deux inconvénients majeurs. Tout d'abord, votre style et vos stratégies ont été analysés et décortiqués en détail par vos adversaires, ce que vous n'avez pas pu faire, n'ayant probablement aucune information sur leur style de jeu post-playoffs ou qualifications régionales. Ensuite, vous avez eu deux semaines de moins pour vous entraîner, autant mécaniquement (en solo queue), qu'en équipe.
Pour revenir à leur style de jeu, les C9 s'appuient sur un style atypique dans cette méta, habituellement centrée sur le bot. En effet, ils préfèrent appuyer sur leur talentueux et expérimenté mid laner, Jensen. Et gare aux équipes qui tentent de contrer cette stratégie en lui mettant la pression : avec l'aide de Smoothie en support, Contractz en jungle et même parfois Impact en top, ils ont pour habitude de punir toute tentative d'action en mid. Leur point faible se situe donc en botlane, souvent laissée longtemps seule.