Cartes bien aimées, si mal estimées...
C'est désormais une tradition avant la sortie d'une extension. Chacun tente de jauger le potentiel des cartes révélées au compte-goutte par Blizzard, créant un brouhaha virtuel impressionnant. Streamers, joueurs pros, analystes, casters et joueurs lambda : tout le monde veut mettre son grain de sel et être pertinent dans l'appréhension de la nouvelle méta. Or, il est rarement aisé d'estimer avec justesse les retombées futures d'une carte. Chaque fois les désillusions sont grandes, au même titre que les heureuses surprises. Découvrez nos top 5 des cartes les plus mal jaugées de l'extension Chevaliers du trône de glace, en bien ou en mal, pour le meilleur et pour le pire.
Les 5 cartes sur-estimées de l'extension |
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Souvenez-vous : peu avant la sortie de Chevaliers du Trône de glace, le Gnomeferatu avait généré des débats très denses sur Reddit et Twitter. Certains voyaient dans la carte un outils pour meuler l'adversaire, ou pour discard ses cartes clés, et faisaient l'éloge de ce petit vampire au potentiel inouï. Force est de constater que le Gnome est plutôt resté au placard jusqu'ici. Le problème du Gnomeferatu est sa très grande RNG. Même contre un deck combo, vous n'aurez souvent qu'une chance sur 20 ou 15 de "brûler" une carte intéressante. Le reste du temps, vous ne vous débarrasserez que d'une carte "moyenne" et, dans le pire des cas, accélérerez la pioche de bonnes cartes. En effet, rappelons que le Gnomeferatu n'affecte en aucun cas le card advantage. En définitive, tant qu'Hearthstone ne sera pas doté d'effets de "manipulations" de pioche (comme c'est le cas à Magic par exemple, où il est fréquent qu'un joueur place certaines cartes sur le dessus de sa bibliothèque, via des sorts), le Gnomeferatu ne sera pas optimal. | |
S'il fallait mentionner un héros chevalier de la mort qui a fait un flop, ce serait indéniablement Uther de la Lame d'ébène. Tout le monde fantasmait l'arrivée des 4 cavaliers, fracassant le portrait de votre adversaire. Les thérory-crafteur les plus fous s'étaient acharnés à créer des listes viables autour de cette carte. Mais la méta est cruelle : Uther de la Lame d'ébène s'est trouvé proprement injouable et dénué de sens dans les archétypes existants. En clair, le Paladin a des cartes late game suffisamment puissantes pour rendre ce DK obsolète. Et on ne vous parle pas du coût en cristaux, qui le place parmi les chevaliers de la mort les plus onéreux du jeu. | |
Encore une carte qui a fait couler beaucoup d'encre et engendré beaucoup de listes improbables. Le Tisse-destin a été énormément commenté en pré-release du fait de sa capacité unique : le râle d'agonie secret. Sur le papier, c'est une mécanique extrêmement intéressante, pouvant brain votre adversaire ou au moins créer une surprise de temps à autres. Nombreux sont les joueurs qui imaginaient alors des plays osés et improbables, pourquoi pas au plus haut niveau, tant qu'à faire. Seulement voilà : les deux options du Tisse-destin sont aux antipodes l'une de l'autre. Si vous avez un bon board, vous allez choisir la proposition n°2, et inversement si c'est votre adversaire qui tient ledit board. Par conséquent, votre adversaire se trompera rarement dans la divination de votre sélection. Sans compter un body qui laisse clairement à désirer... Bien tenté Blizzard ! | |
L'autre Chevalier de la mort qui a été outrageusement sur-estimé est sans conteste Valeera l’exsangue. En théorie la carte offrait des opportunités inédites au jeu Voleur miracle. Copier des cartes gratuitement, c'est un peu le rêve de tous les voleurs de la planète Hearthstone. Malheureusement, le coût très prohibitif de la carte fait que cette dernière équivaut à une perte de tempo colossale. En bref, vous devez prendre un tour entier pour mettre en place votre DK. Un comble pour un archétype qui repose sur des petits sorts flexibles et des séquences de plays "fluides". Valeera l'exsangue est une carte balourde et massive, qui ne crée rien lors de son tour d'arrivée en jeu. | |
Même si le Professeur Putricide n'avait pas déchaîner les passions sur les forums, beaucoup voyaient en lui le sauveur des jeux Chasseur secret. L'archétype ne manque en effet de pas grand chose pour être jouable, avec notamment la très bonne Chasseresse capuchonnée. Le problème vient en fait de la qualité des secrets du chasseur eux-mêmes. Ils sont un peu faiblards pour justifier la création de listes compétitives. Et de ce point de vue ce n'est pas Chevaliers du trône de glace qui a bouleversé la qualité moyenne des secrets. Piège frappe-venin est peut-être un des pires sorts de ce type à la disposition de Rexxar. Il faudra attendre les prochaines extensions pour, peut-être, dépoussiérer le fameux savant fou. |
Les 5 cartes sous-estimées de l'extension |
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Les 3 princes neutres de Chevaliers du trône de glace sont un peu passés à la trappe lors de l'analyse pré-release de l'extension. Les conditions de jouabilité sont, il est vrai, extrêmement exigeantes, et c'est d'ailleurs ce qui a fait peur aux theory crafters. Pourtant, le Prince Keleseth a finalement été une bonne surprise, en s'intégrant notamment dans le deck Démoniste zoo, et dans d'autres archétypes agressifs. En effet, certaines listes concentrent tellement de bonnes cartes t1 qu'il est possible de vouloir jouer deux t1 au tour 2, au cas où le Prince ne pointe pas le bout de son nez. Une fois le cri de guerre effectif, le Prince Keleseth est très souvent game-breaker. Son cousin le Prince Valanar s'en tire aussi plutôt bien, malgré une mécanique similaire et contraignante. Certains archétypes "en manque" de bons t4 le jouent très volontiers. | |
Raillé lors de sa révélation, le Pillard dure-écaille a pourtant trouvé sa place dans quelques archétypes druidiques. Bon, soyons honnêtes : il a surtout surfé sur la vague de cartes broken qu'a reçu le druide avec l'extension. N'empêche que personne n'aurait parié le moindre centime sur ce serviteur aux stats vomitives. Et voilà qu'une semaine après la sortie de KFT, le génie Kolento se hissait en top 10 du ladder avec un jeu Druide Tokens/Taunt, incluant ledit Pillard. Le combo avec Plaie envahissante était juste beaucoup trop puissant. Depuis, la méta a fait son chemin, et les nerfs du patch 9.1 sont arrivés. On peut espérer que le druide soit un peu moins dominateur à l'avenir, mais le Pillard dure-écaille restera dans nos mémoires comme la petite surprise "kolentienne" ainsi qu'une carte trop vite sous-estimée. |
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Peu de joueurs prédisaient que la Statue d'obsidienne serait jouée un jour. C'est pourtant le cas aujourd'hui, avec notamment le jeu Big Priest, qui tente de ramener à la vie les plus gros monstres du jeu en usant de divers stratagèmes. Au premier abord on se dit que des stats aussi faibles pour un coût aussi important rendent la Statue d'obsidienne complètement injouable. Mais le kit de capacités du serviteur est tout compte fait vraiment efficace contre les jeux agros, qui devront souvent empaler deux ou trois serviteurs (et vous faire gagner une bonne douzaine de PV) pour passer ce véritable mur. Le 4 en attaque le met hors de portée des Mots de l'ombre du prêtre, en cas de match-miroir. Le seul vrai gros point faible de la statue est sa vulnérabilité au Silence, une mécanique qu'on voit de plus en plus sur le ladder. | |
Rexxar le nécrotraqueur a très vite été placé dans le low tier des chevaliers de la mort... Les analystes de tous bords, les joueurs... et la rédac' Millenium, on le confesse, ne donnaient pas à Rexxar la moindre chance de créer un archétype un peu plus mid. Pourtant, la carte est un remède très viable contre l'essoufflement qui affectait le chasseur, dès le tour 6 ou 7. Et puis 6 cristaux, c'est au final assez peu pour une carte DK, quelle qu'elle soit. Du coup beaucoup de listes Chasseur se mettent à le jouer, un peu comme une carte Tech pour donner un second souffle. Et ça marche ! Générer une bête personnalisée à chaque tour est une capacité à la fois polyvalente et pertinente dans la plupart des matchs-ups. | |
Bolvar sang-de-feu n'avait pas vraiment convaincu la communauté avant la sortie de Chevaliers du trône de glace. En cause : une synergie Bouclier divin qui manquait un peu de consistance pour être viable. Il allait être difficile de bâtir un jeu compétitif tournant autour de cette mécanique, et donc de booster régulièrement les stats de Bolvar. Or, les joueurs avaient sous-estimées la carte prise pour elle-même, en faisant abstraction des synergies. Il s'agit malgré tout d'un t5 avec 7 d'endurance et une capacité défensive, parfaite pour recevoir au t6 le célèbre Destrier à pointe. En s'intégrant aussi parfaitement dans la curve elle pourrait être une carte clé des jeux Paladins mid/contrôle. |