Sur Hearthstone, il y a les cartes de la méta ; les cartes qui reviennent à la mode régulièrement ; les cartes qu’on met de côté pour un temps ; celles qui sont nerfées et puis il y a les autres. Celles que l’on n’utilise pas et que l’on n’utilisera sûrement jamais. Et encore moins pour espérer monter en Ladder et atteindre le tant convoité rang de légende.
Mais pourquoi une telle méfiance, un tel désintérêt pour certaines cartes du jeu ? Qu’est-ce qui les rend à ce point infréquentables ? Le professeur Orata tentera de vous initier à ces quelques cartes oubliées que vous n’osez mettre dans vos decks, faute de savoir les jouer ou, tout simplement, d’oser les utiliser. Parce que oui, il faut bien le dire, sortir certaines cartes peut s’apparenter à du troll en puissance. Et pourtant, il se pourrait bien que vous soyez étonnés par la puissance et le potentiel des « dernières de la classe ».
Aujourd’hui, gros plan sur l’une des cartes oubliées du Chasseur: Rhino de la toundra.
Rhino de la toundra : Késako ? |
La charge est une capacité particulièrement pratique dans Hearthstone. Elle permet à n'importe quel serviteur la possédant d'être manipulable dans l'immédiat en ne subissant pas le mal d'invocation. Avoir le bonheur d'être serviable le tour même du débarquement rend ces créatures polyvalentes de par leur réactivité. Le chasseur a la chance de contenir dans sa bibliothèque une bête donnant la charge à toutes ses consœurs : le Rhino de la toundra. Une 2-5 pour cinq de mana avec la charge peut sembler défectueuse. Cette capacité aurait clairement plus intérêt à être sur une créature offensive alors que cette carte cherche à se maintenir sur le terrain puisqu'elle elle a pour but d'en faire profiter d'autres bêtes qui auraient un intérêt important à se voir doter d'un bonus pareil. Nous avons vu la dernière fois que le Cobra empereur se faisait une joie de pouvoir attaquer dès son arrivée et il est loin d'être le seul. Malheureusement, la capacité ne profite qu'aux bêtes et non pas à l'ensemble des serviteurs.
Dans quelle situation ? |
Arrivé au tour cinq, le Rhino de la toundra peut être une bonne option pour se débarrasser d'une petite créature adverse. Cependant, son utilisation se résumerait alors à celle d'un Chevalier de Hurlevent, mais pour un de mana de plus. Vous avez compris l'idée, il serait dérisoire de le sortir de cette façon, cette bête est un très mauvais tour cinq dans le cas où il y aurait de la présence en face. Notre but étant de la faire survivre pour pouvoir profiter au tour suivant de sa capacité, surtout que le chasseur n'est pas radin en ce qui concerne les combinaisons avec cette carte là. Comme nous l'avons déjà dit dans un autre article, Courroux bestial se marie très bien avec le rhinocéros pour faire un tour six très efficace en détruisant une créature avec quatre d'endurance et posant une bête très gênante sur la table.
La Grande crinière des savanes se présente comme étant la carte avec la meilleure synergie. Si vous la jouez et qu'elle survit au tour de votre adversaire, vous aurez alors la possibilité de jouer le Rhino de la toundra tout en échangeant le lion contre un serviteur adverse et vos hyènes auront ainsi la charge. Dans le sens inverse le principe reste le même, une 6-5 a tout intérêt à se voir bénéficier de la charge. De plus, en faisant un échange tout de suite, vous gagnerez en plus deux 2-2 charge. Votre rhinocéros aura eu, dans ce cas-ci, une énorme valeur.
Si vous n'arrivez pas à obtenir une occasion de placer votre Rhino de la toundra, les combinaisons seront chères à exécuter. Pour huit de mana, l'enchaîner avec le Roi Mukla peut faire très mal. Le gros défaut du singe étant de donner des bananes à votre opposant lui permettant de renforcer une créature assez faible pour la détruire ou bien d'en consolider une pour qu'elle survive. Ce problème sera réglé, car votre roi pourra attaquer de suite la cible qui aurait dû bénéficier de cette augmentation. D'autres bêtes ont un intérêt réel à se voir donner la charge, la Hyène charognarde se fera un plaisir de rentrer dans la ligne adverse aussitôt en place, la Tisseuse aura l'occasion de rajouter le petit point manquant et de fournir une carte en plus illico. Le Loup des bois et le Loup alpha redoutable pourront booster votre Rhino de la toundra tout en profitant de son effet, même si la combinaison est un peu limite, elle peut parfois faire la différence si vous ajoutez d'autres cartes à faible coup dans l'enchaînement.
Contre quels decks ? |
Le Rhino de la toundra possède des contres impitoyables auxquels il faut faire attention. Le prêtre a cinquante façons de retourner la carte contre vous : la Prêtresse de la Cabale en prend le contrôle, la Folie de l'ombre permet de le gérer et Mot de l'ombre : Douleur de l'éliminer. Pour s'opposer aux listes prêtre qui sont généralement assez lentes à se développer, il ne faut pas hésiter à garder le rhinocéros dans la main en attendant de piocher un Maître-chien. Une 4-7 charge/provocation sera un véritable problème pour le prêtre qui n'a aucun sort pertinent pour répondre à une telle agression. La combinaison marche évidemment contre d'autres decks, mais gardez à l'esprit qu'elle est très lente à sortir.
En outre, la capacité charge se révèle faible en face des decks contenant beaucoup de provocations. Le druide ramp n'a que faire de vos bêtes à charge, il les bloquera sans aucun soucis, de même pour pas mal de decks contrôles défensifs. Par contre, il reste gênant pour les decks late-game n'ayant rien pour bloquer. Son endurance est suffisante pour résister aux dégâts de zone et il forcera des sorts mono-cible coûteux ou des silences. Enfin, méfiez vous des listes paladin qui sortent le Kodo déchaîné pouvant détruire aisément le Rhino de la toundra.
De manière générale, cette créature s'impose en face de pas mal de decks. Ce n'est pas le meilleur tour cinq du monde contre ceux étant agressifs, mais permet de temporiser. Elle propose de nombreuses solutions et s'avère obligatoire à tuer pour des decks axés vers le milieu ou fin de partie.
Dans quels decks ? |
Le Rhino de la toundra demande un deck chasseur personnalisé. Il faut qu'il contienne une quantité de bêtes profitant directement de son effet, pas comme Sanglier brocheroc. De plus, pour ceux étant attentif depuis le début de cette chronique, vous avez remarqué que cette bête s'assemble bien avec d'autres cartes oubliées. Vous aurez de grandes chances de finir avec un deck original, pas déplaisant à jouer et surprenant pour votre adversaire.
Et en arène ? |
Soyons francs, dans un draft classique d'arène, la carte risque d'être mauvaise, ravalée au rang d'un Chevalier de Hurlevent pour cinq de mana. Néanmoins, elle a un petit côté magique rendant des bêtes parfaitement inutiles en possiblement correctes. Le paradigme étant le Chien du magma suppliant son invocateur de lui procurer la charge. Puis parfois, elle pourrait faire sur-réagir votre opposant prenant peur de la bête et usant de puissants sortilèges pour le détruire alors que rien dans votre main ne pouvait accompagner le rhinocéros.
Conclusion |
Ce n'est pas la carte du siècle, je vous l'accorde. Toutefois, il faut la garder dans un petit coin de sa tête en gardant toutes les possibilités qu'elle offre déjà actuellement, car dans le futur elle ne peut que prendre du galon. Une bête en plus dans Hearthstone serait un petit point à considérer pour rendre le Rhino de la toundra autrement puissant qu'il ne l'est maintenant.
Orata avec Lily_