Ce treizième jeu de la série Fire Emblem commencée en 1990 sur NES entend bien reconquérir le cœur des occidentaux après un onzième volet plutôt moyen et un douzième jamais sorti des limites du Japon. Destiné aux fans tout comme aux profanes, cet épisode sous titré Awakening peut être considéré comme l'un des meilleurs volets de la saga.
- Genre : Tactical RPG
- Date de sortie : 19 avril 2013
- Plateforme : 3DS
- Développeur : Intelligent Systems
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 39,99€
Fait peu commun dans la série, le jeu vous propose en premier de créer votre avatar, celui par lequel vous vivrez toute votre aventure. Homme ou femme, les choix de customisation sont finalement assez restreints. Déçu au premier abord, le joueur ne se doute pas que ce choix limité a pourtant un intérêt scénaristique. Viennent ensuite une introduction et un prologue fort mystérieux mais qui ont le mérite de nous plonger directement dans l'intrigue : le joueur ne tarde pas à se rendre compte, stupéfait, que son avatar ne sert pas seulement de faire-valoir comme c'est le cas dans de nombreux RPG-japonais, mais que celui-ci dispose d'un background travaillé si bien que tout le scénario principal gravitera autour de lui.
En parlant de scénario, même si celui s'avère agréable à suivre, inutile de préciser que celui est d'un classicisme japonais déconcertant malgré de nombreux rebondissements.
Un début plutôt tranquille
Pour ceux qui l'ignorent, Fire Emblem est une série de jeu de rôle tactique (Tactical-RPG ou T-RPG) renommée mais dont le système de combat n'évolue que très peu au fil des épisodes. Le but consiste donc, avec un pool de soldats prédéfinis lors de la préparation du combat, à atteindre l'objectif fixé (tuer tous les ennemis, tuer le chef adverse, atteindre une destination, etc.). Les déplacements se font sur des cases tel un jeu d'échec et chaque unité dispose de forces et de faiblesses dont il faudra tirer le meilleur pour survivre sur le champ de bataille.
La difficulté quant à elle est parfaitement modulable pour correspondre au plus près à votre façon de jouer. Trois modes de difficulté sont ainsi disponibles dès le départ (normal, difficile et expert), un quatrième étant déblocable une fois l'aventure finie. Rassurez-vous cependant si vous pensiez que le jeu avait répondu aux sirènes de la casualisation, le mode difficile constitue déjà un challenge assez ardu ! Le joueur a toutefois la possibilité de choisir si la mort de ses unités est définitive ou non pour se faciliter un tant soit peu la tâche. Cependant, finir le jeu dans le mode de difficulté le plus élevé sans perdre une seule unité relève de l'exploit.
Comme dans tous RPG qui soit, vos personnages gagnent de l'expérience (XP) après chaque action. Quand les points d'XP d'un personnage arrivent à 100, ce dernier gagne un niveau supplémentaire jusqu'à une limite de 20 possibles. Une fois ce niveau maximum atteint, le seul moyen de progresser est d'utiliser un « Magister » afin de changer de classe (parmi un choix de deux différentes dépendant de la classe de départ). Par exemple, un mage noir peut devenir au choix un Paladin noir ou bien un Sorcier. Ses nouvelles classes permettent en général de manier de nouvelles armes mais proposent également des boosts de statistiques différents.
Il est à noter que le joueur a également la possibilité d'utiliser un « Scolaris » afin de changer la classe de son personnage et lui donner ainsi accès à de nouvelles compétences inaccessibles autrement.
Chaque personnage dispose également d'un niveau d'utilisation de chaque arme : plus un personnage utilise une arme et plus son niveau augmente (de E jusqu'à A). Le niveau A de maîtrise d'une arme donne ainsi accès à toutes les armes d'une même catégorie à un personnage (épée, lance, tome, etc.)
Montée en niveau et changement de classe
Au rang des nouveautés, on compte une amélioration du système de « support » dont la possibilité de faire des attaques en duo avec un allié d'une case adjacente ou bien avec un allié partageant la même case. Selon leur niveau d'entente, les deux alliés peuvent effectuer une attaque dévastatrice ou bien se protéger mutuellement.
L'intérêt de mettre deux personnes sur la même case, en plus des possibilités décrites ci dessus, est que ceci booste les caractéristiques du personnage mis au premier rang avec la possibilité d'intervertir entre les deux. Ainsi, un guerrier lourdement armé, s'il est uni avec un cavalier, peut se déplacer plus rapidement sur le champ de bataille, deux mages peuvent combiner leurs pouvoirs afin de créer un mage surpuissant, etc.
Ces nouvelles possibilités à elles seules donnent une toute nouvelle dimension tactique aux combats, si bien que les fans des précédents opus devront procéder à un petit temps d'adaptation avant d'accepter à leur juste valeur les nouveautés qui s'offrent à eux.
Système de support et attaque en duo
Le fan retrouvera également avec une joie non dissimulée le grand retour de la descendance, non exploitée depuis le quatrième épisode de la série.
En effet, plus les unités combattent à coté et plus celles-ci s'entendent bien, débloquant ainsi des dialogues (pour la plupart croustillants) dans le menu dédié à cet effet. Au départ, les unités ne se connaissent pas puis augmentent leur relation entre elles par paliers (C, B, A puis S), C étant le plus bas et S signifiant que les unités sont en couple. Les unités atteignant le rang S ont alors la possibilité d'avoir une descendance qui héritera alors des statistiques ainsi que de la dernière capacité équipée de chacun de ses parents. Les possibilités concernant les enfants sont à la limite de l'infini, mais aussi de l'eugénisme car certains joueurs n'hésiteront pas à mettre tel et tel allié ensembles afin que leur descendance hérite de compétences rares.
En tout, le joueur pourra recruter pas moins d'une quarantaine de personnages jouables dans son équipe.
Tout est prétexte à recruter de nouveaux personnages
En ce qui concerne la réalisation, les graphismes sont tout bonnement excellents pour un jeu portable, et certaines cartesdu jeu sont si belles que l'on prend juste plaisir à les regarder pour leurs effets météorologiques ou bien juste pour apprécier le moindre détail présent (mouettes qui volent, poussière, etc.). La 3D stéréoscopique est très propre et apporte une profondeur supplémentaire aux cartes, sans être non plus indispensable.
La musique quant à elle est sublime et accompagnera à merveille chacun de vos pas dans cette aventure épique.
Une réalisation soignée
Pour finir, le jeu se termine en une vingtaine d'heures en ligne droite mais bien plus en comptant les nombreux retry que vous devrez faire afin de livrer le combat parfait sans perdre d'unités. On peut également noter une ergonomie qui varie du tout, celle des combats étant d'une clarté exemplaire tandis que celle des menus dédié au online peut être déconcertante...
Le jeu tire partie des capacités de la consoles en proposant de recruter les leaders des armées d'autres joueurs via StreetPass, de recruter des unités tirées d'anciens Fire Emblem via SpotPass ou bien alors de télécharger des DLC pour acquérir des cartes inédites.
Si en plus on compte le fait que le joueur a la possibilité de choisir entre les voix japonaises ou US, ce Fire Emblem est à n'en pas douter un très grand jeu qui mérite amplement sa place dans votre ludothèque, que vous soyez novice ou amateur de T-RPG.
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