Defiance
Les humains ont tout fait pour endiguer l'invasion extra-terrestre sur Terre. Mais les Votans n'ont pas été éternellement patients et ont décidé de s'attaquer à la planète bleue. Une fois que les hostilités se sont achevées, humains et Votans ont retrouvé des régions dévastées. C'est dans ce climat tendu que prend place l'histoire de Défiance, une série et un jeu vidéo qui partagent la même intrigue. Que nous réserve ce TPS à monde ouvert ? Millenium vous livre ses premières impressions.
Mise à jour du 21 mars : Defiance est disponible au public avec le dernier week-end bêta qui a lieu de vendredi 22 mars jusqu’au lundi 25 mars. Vous pouvez obtenir une clef pour le jeu avec Millenium en vous rendant sur notre concours. Vous pourrez aussi retrouver Boblegob vendredi soir à partir de 22 h sur la Millenum TV, pour une émission présentant le jeu.
Genre : RPG, TPS (un côté MMO)
Date de sortie officielle : 2 avril 2013
Développeur : Trion Worlds
Éditeur : Trion Worlds
Plateformes : PC, PS3 et Xbox 360
Prix conseillé : 59,99€ sur PS3 et Xbox 360, 49,99€ sur PC (abonnement gratuit)
Classification : PEGI 18
Reportage vidéo chez Trion Worlds à San Francisco
L’histoire nous a appris que les adaptations de jeux video en films – à quelques exceptions près – n’ont jamais été une réussite, renvoyant Super Mario au grade de plombier kitsch de service ou livrant un Guile dans un navet sans intérêt, ternissant grandement la licence Street Fighter. De l’autre côté du miroir, quelques singularités ont constitué de bonnes surprises. Nous pouvons penser au bon Silent Hill de Christophe Gans, qui ne s’est pas perdu dans les labyrinthes chaotiques des super productions hollywoodiennes.
Illustration de l'ex ville de Saint-Louis dans Defiance (la série)
Très prochainement, un nouveau genre se présentera à nous. Il s’agit de Defiance, une série de science-fiction qui se déclinera à la fois sur le petit écran et en jeu vidéo. Et afin de mettre au point ces deux éléments si différents mais similaires car bénéficiant de la même trame scénaristique, les équipes travaillent en harmonie. Pour avoir vu le pilote de la série, je dois avouer que Defiance séduit. Les amateurs de SF sont les premiers visés et les passionnés de Battlestar Galactica seront très heureux de retrouver Michael Nankin, en tant que réalisateur. Venons-en immédiatement au fait : Defiance n’est pas un navet ou une série télévisée sans âme. C’est du concret, de la bonne fiction pour nourrir l’imagination des spectateurs en manque de mondes dévastés et d’extra-terrestres belliqueux. Désormais, reste à savoir ce que nous réservera la suite…
Defiance, lieu où il fait bon mourir
Avant d’aborder le jeu, qui empruntera la même histoire que la série, parlons plus en détail de l’histoire de Defiance. Elle prend place sur terre alors qu’un peuple extra-terrestre, les Votans, s’invitent sur la terre afin d’y élire domicile. Ils seront bien obligés de rester en orbite autour de la planète bleue, les humains voyant leur arrivée d’un très mauvais œil. Les Votans sont du genre coriace, et ils entament des négociations avec les humains durant près de 6 ans, mais malheureusement, c’est un nouvel échec auquel ils se heurtent.
Les vaisseaux Votans éclatent projetant des débris vers la terre
Les provisions sur leur vaisseau diminuent drastiquement et rapidement, c’est de leur survie dont il est question. Il ne reste donc qu’une ultime solution pour prospérer : la guerre. Pendant cette bataille, les vaisseaux Votans s’échouent mystérieusement sur la terre, laissant s’échapper l’énergie Terraformer qui, non maîtrisée, provoque des graves changements biologiques sur la surface terrestre. Le paysage s’obscurcit, des gouffres béants apparaissent de toute part, des fissures déchirent le sol calciné tandis que la poussière et des particules tombent du ciel telle de la neige. Après de nombreuses années de guerre, Votans et humains sont épuisés et signent un armistice. Quelques gouvernements fleurissent et de nouvelles factions voient le jour. Parfois même, humains et Votan s’unissent pour survivre dans ce monde post-apocalyptique. La zone qui s’étale de la ville de Saint Louis jusqu’à San Francisco est baptisée Defiance. C’est là où la série et le jeu vidéo prennent place.
Choisis ton destin
Defiance est un TPS et RPG à monde ouvert et laissant échapper un certain côté MMO : rien que ça! C’est un peu déroutant à première vue, mais le concept est assez original et simple à assimiler. Pour faire facile, le jeu est un TPS jouissant d’un aspect RPG le tout baignant dans un monde massivement multijoueur. À l’instar d’autres MMORPG, Defiance n’écope pas de barre de sorts mais dispose de quelques cooldowns à utiliser à bon escient, cela est en partie dû à sa sortie multiplateforme, le titre de Trion Worlds doit s’adapter aux manettes PS3 et Xbox 360.
Screenshot du menu de création de personnages pour la race des Irathiens
Comme dans tout bon MMORPG, on atterrit dans un menu de création de personnages. Deux choix de races nous sont proposés pour le moment, les concepteurs nous ont assuré que de nouveaux arrivants seront rapidement mis à la disposition des joueurs. On se contente, en attendant mieux, des humains et des Irathiens. On est ensuite invité à choisir parmi 4 classes différentes :
- Veteran : Les Veterans sont d’anciens soldats de première ligne qui ont combattu dans la « Pale War ». Ils disposent d’un pistolet et d’un fusil d’assaut.
- Survivalist : Ce sont des chasseurs qui élisent souvent domicile près de la frontière. Ils disposent d’un pistolet automatique et d’un « Bolt Action Riffle ».
- Outlaw : Les Outlaws sont d’anciens réprouvés qui se sont intégrés à la société de Defiance. Ils disposent d’un pistolet et d’un fusil à pompe.
- Machinist : Ce sont des techniciens et mécaniciens hors pair. Ils disposent d’un pistolet et d’une mitrailleuse légère.
Après, on choisit l’apparence de notre personnage. Il y a seulement 7 choix prédéfinis pour la structure osseuse, le nez et la bouche et 8 choix pour la couleur de peau. C’est famélique et donc, on espère que ce brûlant souci sera corrigé à la sortie du titre. On sait à quel point ce manque de diversité a été un point noir dramatique dans SWTOR, pourvu que Defiance n’abrite pas une armée de clones sans personnalité.
Les pillarches tapent la pose
Ça y est ! Vous voilà maintenant Pillarche, sorte d’écumeur de terrain à la recherche de matériaux tels que l’arcatech, une relique d’origine extra-terreste que l’on peut retrouver éparpillée sur la ceinture des arches, une région recouverte de débris tombés du ciel lors d’un phénomène appelé « retombé d’arche ». En fonction de l’intensité de cette manifestation, le nombre d’aratech augmente. De fait, lorsqu’une violente retombée d’arche survient, cette rare ressource peut être débusquée en grand nombre et, en parallèle, le nombre d’ennemis est également boosté.
Bienvenue au nouveau
Quand on arrive dans le monde dévasté qu’est Defiance on remarque immédiatement le côté RPG du titre. En effet, comme stipulé plus haut, le jeu s’articule autour de deux aspects : Le PvE et le PvP. Pour tout le reste, Defiance reste un shooter et à la manière d’un Borderlands, lorsqu’on tire sur un ennemi, les dommages infligés s’affichent. Rapidement, nous sommes invités à parcourir les différents tutoriels qui nous familiarisent avec l’EGO Grid, l’arbre de compétences de Defiance.
Cet EGO Grid est pourvu de 4 compétences principales appelées EGO Power. En fonction de notre classe et de nos préférences on s’oriente plus ou moins vers les capacités Decoy, Overcharge, Blur ou Cloak.
Decoy permet d’afficher une image miroir de vous-même, leurrant les ennemis.
Overcharge augmente les dégâts infligés par votre arme pendant 10 secondes, l’arme est également rechargée immédiatement et il n’y a plus de recul causé par les tirs de l’arme.
Blur augmente la vitesse de déplacement de 50%, pendant ce laps de temps, les dégâts contre les boucliers sont améliorés.
Cloak vous rend invisible pour une durée de 15 secondes et recharge immédiatement votre bouclier.
Pour cette session, j’ai décidé de me tourner vers le basique le plus total et j’ai donc choisi la classe « Overcharge » pour bouriner dans le tas telle une brute écervelée. J’ai également opté pour la race extra-terrestre Irathienne histoire d’apporter un peu plus de fantaisie.
L’évolution du personnage s’opère à l’aide de quêtes livrées par des PNJ. Rien de bien original de ce côté-là, néanmoins, l’histoire de Defiance sera parcourue à haute dose en réalisant ces petites tâches qui vous emmèneront ramasser des objets ou à sécuriser des zones. Une barre d’expérience est visible au bas de l’écran et augmente lorsqu’on valide les quêtes ou en éliminant les ennemis. Un aperçu de la carte est également ancré sur le coin en haut à droite. Juste au-dessous figure la liste des objectifs à réaliser, en d’autres termes, les quêtes en cours.
L'EGO Grid, l'arbre de compétence de Defiance
Lorsque l’on pexe et qu’on level up, des points EGO sont distribués et à placer dans l’EGO Grid afin d’acquérir une nouvelle capacité ou bien améliorer notre EGO Power (qui est pour rappel, notre compétence principale). En effet, l’EGO Power sera la seule et unique grosse compétence à cooldown du jeu. Pour le reste ce seront simplement des capacités passives apportant des buff ou bonus ou autres rares cooldown : elles sont baptisées « Perk ».
L’interface n’est pas très intuitive, les perks entourent les EGO Power et forment de gros blocs. Il semble qu’il soit possible d’emprunter un chemin vers une autre compétence principale mais il faudra encore patienter pour connaître le nombre d’EGO point total que l’on acquerra une fois le niveau maximal atteint (les concepteurs ne l’ont pas encore fixé).
Vends, lopin de terre, 200 m² : 50€ à débattre
Defiance nous plonge dans une zone ravagée par des dizaines d’années de guerre, sans parler de la technologie Terraformer qui a provoqué des dégâts monstrueux rendant le paysage totalement sec et aride. Le premier reproche que l’on pourrait faire à Defiance, c’est le manque de diversité de paysage. Ne cherchez pas bien loin, dans un monde défiguré où le sable est maître à bord, difficile de tomber nez à nez avec un semblant de nature. Pas de quoi se crisper néanmoins, parfois, on peut tout de même traverser une contrée verdoyante et parsemée de pins. Mais cela reste un élément qui pourrait être rebutant pour certains, il est très habituel, pour tout joueur de MMORPG de découvrir de nouveaux horizons en se baladant librement. Toutefois, les concepteurs nous ont confirmé que la zone évoluera, et augmentera de taille au fur et à mesure des mises à jour. Peut-être que de nouveaux aménagements seront proposés.
"If you're going to San Francisco, be sure to hold a gun in your hands"
Graphiquement, Defiance est joli, mais sans plus, du moins pour la version PC, celle sur laquelle nous avons eu loisir de jouer. Le jeu est fluide et ne rame pas trop, cependant… Lors de notre session, il souffrait d’énormes problèmes au niveau du moteur physique. Très souvent, certaines textures mettaient un temps fou à se charger, et donc, on se heurtait à des obstacles invisibles que l’on remarquait seulement après plusieurs dizaines de secondes, temps qu’il fallait pour les afficher. Certains PNJ même, lors de leur déplacement, traversaient des véhicules.
Ces problèmes sont flagrants lorsque l’on est aux commandes d’un véhicule. Il arrive que soudain, la jeep se mette à bondir sans aucune raison, la plupart du temps sur une surface légèrement bosselée voire plane, ce qui agace, il faut bien le reconnaître. La version étant toujours en développement, on surveillera de près si ces tracas seront colmatés dans la version finale.
Au niveau des sensations, ça prend plutôt bien, les amateurs de shooter ne seront en aucun cas déroutés. Les débutants n’ayant jamais touché à un MMORPG pourraient avoir quelques difficultés à s’immerger dans le jeu. Il faut noter cependant qu’un tutoriel est proposé au tout début de la partie, et ce afin de familiariser le joueur avec les commandes, l’EGO et l’EGO Grid.
À qui ai-je l’honneur ?
Les mutans
"Bestiairement parlant", la zone que nous avons parcourue était infestée de réprouvés extra-terrestres plus communément appelés « Mutans ». Ce sont de grosses brutes de service qui étaient autrefois des humains - soldats pour la plupart - métamorphosés par l’énergie libérée par les vaisseaux extra-terrestres. On peut en trouver près des sentiers en faible nombre. Ils déboulent en masse lorsque l’on s’approche d’anciennes bases désaffectées. Ils ne sont pas très rapides pour la plupart, attention tout de même à certains d’entre eux, très vicieux et vifs, donnant le meilleur d’eux-mêmes pour se trouver face à vous.
Les Messorans
En général, lorsque nous nous baladons dans Defiance, on croise très souvent des Messorans, fruit de la Terraformation et qui pullulent sous terre. Cette créature hideuse et insatiable est très énergique. Elle trace sa route et nécessite une concentration supplémentaire pour être éliminée.
Les Écorcheurs
Véritable épine dans le pied, les Écorcheurs sont les racailles de la galaxie. Il fallait forcément que ces prédateurs s’invitent à Defiance, terrifiant tous les autochtones et pillant leur ressource. Ils ont installé leur quartier général à Madera et Sausalito.
Les Gueules Noires de la 99
Les Gueules noires de la 99 ne jurent que par la Gulatine, sorte de minerai qui gît dans le sol. Cette troupe était auparavant humaine, depuis, la transhumanisation a eu raison d’elle. La Gulatine leur permet de booster leurs capacités.
Roboxydes
Les Roboxydes sont des robots composés de pièces de ferraille. On les retrouve souvent près des ruines, on ignore s’ils bénéficient d’une intelligence artificielle ou s’ils sont commandés à distance.
Volges
Véritables bad boys de la galaxie, les Volges sont de redoutables guerriers. Ils apparaissent en grand nombre lors des retombées d’arches et s’avèrent très rapides et organisés.
Je reprendrai bien un peu de contenu
Avant même d’avoir parcouru le jeu, on se pose une question quasi évidente. Est-ce qu’il y aura du contenu pour Defiance ? La réponse est oui. Le titre se base sur le même modèle économique que Guild Wars 2. C’est-à-dire, un jeu proposé à l’achat et qui ne nécessite aucun abonnement. Les mises à jour devraient être constantes. On utilise le conditionnel car les concepteurs n’ont pas pu nous donner une idée du rythme de parution de celles-ci.
Nouvelles races, nouvelles classes, nouveaux ennemis, nouvelles histoires et quêtes, mais, et il y a un "mais", des DLC affamés s'incrusteront et appelleront les portes monnaies. Pour tout vous dire, ces packs de contenu ont d'ores et déjà été annoncés avec un season pass. Ils sont pour le moment au nombre de 5. Le Season pass est proposé en précommande pour un prix s'élevant à 29,99€. La stratégie n'est-elle pas bancale ?
Retour sur le contenu, on a également pu apprendre que des instances occuperont les pillarches. Elles sont au nombre de 9 et invitent quatre joueurs à se déchiqueter de la crapule. Il existe également des champs de bataille instanciés en 8v8 et 16v16 pour le moment.
Dans le mode Guerre de l’Ombre on peut se taguer en PvP pour participer à une bataille grandeur nature. Une fois entré dans la partie, une faction vous est automatiquement assignée. Le but est de contrôler des objectifs. L’environnement quant à lui ne change pas, les monstres continuent de roder et donc, si l’on s’en approche trop près, on les aggro. On peut également croiser d’autres joueurs non tagué PvP et même, si le cœur nous en dit, continuer de quêter tranquillement, alors que vos collègues suent au front.
Pour terminer, concentrons-nous sur le système de niveaux dans Defiance. À proprement parler, il n’y en a pas. On parlera plus communément de niveau EGO basé sur les points d’EGO remportés lorsque vous aurez « level up ». Très logiquement, plus de points auront été dépensés et plus le joueur deviendra puissant. En parallèle, les armes sont modifiables grâce aux débris et autres aratechs tombés lors des retombés d'arches. Les plus chevronnés pourront les faire monter jusqu’au niveau 40.
Defiance, c'est avant tout l'unification d'une série télévisée et d'un jeu vidéo. Une initiative originale initiée par Trion Worlds et SyFy. Les cinéphiles peuvent suivre le show devant leur écran sans pour autant être pénalisé, car n'ayant pas tâté le jeu et vice-versa.
Côté réalisation, Defiance souffre de nombreux problèmes liés au moteur physique (notamment sur la version PC). Sachant qu'il ne reste qu'un petit mois avant la sortie, les concepteurs devront s'activer pour polisher le jeu. Le concept est quant à lui intéressant, mais le contenu semble déjà appeler à l'aide avant même que le jeu ne soit sorti. Certes nous utilisons à mauvais escient le terme "MMO" pour qualifier le titre, mais c'est surtout car il arbore de nombreuses similarités quant à certains MMORPG, particulièrement au niveau du contenu et des mécaniques de base.
Difficile de juger un jeu de cette trempe sans y avoir joué davantage. Cependant, si l'on considère que Defiance est un TPS à monde ouvert, on peut déjà lui pardonner certaines lacunes, telles que le manque de diversité en termes de paysages, les graphismes trop justes ou le manque de races ou de classes. Finalement, compte tenu du fait que le soft sera fréquemment mis à jour, on se rassure allégrement en pensant que les joueurs seront alimentés en permanence, pourvu que l'éditeur ne sombre pas dans la folie des DLC. Nous garderons un œil très attentif sur le jeu.