Le groupe de médias melty est un nouveau venu sur le devant de la scène eSport, encore plus sur Counter-Strike: Global Offensive où la société a annoncé dernièrement le recrutement de deux sections. Des femmes et des hommes, deux équipes capables d'accrocher des titres en France et qui possèdent également un certain potentiel international. Mais qui se cache derrière melty et surtout pourquoi se lancent-ils dans le sport électronique et sur son FPS phare CS:GO ? Ce sont des questions que nous nous sommes posés alors, en attendant l'interview qui devrait arriver prochainement, tentons de répondre à ces quelques interrogations par nos propres moyens.
Centré sur les 12-30 ans et le divertissement
Melty, également connu sous le nom de meltygroup, est un groupe de médias exclusivement en ligne fondé en 2008 par Alexandre Malsch, Jonathan Surpin et Jérémy Nicolas. En l'espace de quelques années seulement, cette société a su s'imposer auprès de son cœur de cible dans ses domaines de prédilection : les 12-30 ans et le divertissement. Le groupe compte plusieurs sites dans son escarcelle, une bonne partie en France mais également d'autres à travers le monde, notamment chez un grand nombre de nos voisins européens. Fort d'une audience évaluée en avril 2014 à 26 millions de visiteurs, le groupe peut se targuer de s'être fait une place parmi les grands noms du divertissement sur internet. À l'origine de toute l'histoire, c'est Alexandre Malsch qui a tout d'abord, dès l'âge de 19 ans, choisi de se lancer sur le créneau des jeunes, du divertissement et d'internet.
Dès 2005 il s'associe à Jérémy Nicolas et Jonathan Surpin, et nos trois mousquetaires installent les bureaux de leur société dans les locaux même d'Epitech, une école privée spécialisée dans l'informatique et les nouvelles technologies dans laquelle ils étudient tous les trois. Au début de l'année 2008, ceux qui n'étaient alors que de jeunes étudiants décident de créer melty et de mettre en service leur projet dès le 11 janvier. Le premier moment fort de l'entreprise sera le prix d'argent de l'innovation dans le cadre du Start-Up Challenge, qu'elle remportera dès 2009. Ensuite viendra le partenariat, toujours d'actualité, entre melty et Bouygues Telecom signé en mars de cette même année. Notons d'ailleurs que l'opérateur téléphonique est aussi le sponsor officiel des sections eSport. La suite ne sera qu'une succession d'évolutions, tant sur le plan technique avec des améliorations constantes apportées à leurs sites, mais également financières grâce notamment à la mise en place de leur propre régie publicitaire dès 2011 : meltyNetwork.
L'eSport en ligne de mire
Le succès ne se fait pas attendre et l'évolution perpétuelle de melty se poursuit. La société se diversifie en ouvrant d'autres sites visant différentes cibles, comme par exemple Fan2.fr lancé en octobre 2009, qui s'intéresse principalement à un public âgé de moins de 18 ans. La nourriture, la cuisine, la mode, les nouvelles technologies, le buzz, les sports extrêmes et, depuis la fin de l'année dernière, le sport électronique. Tout ceci s'enchaînant à un rythme effréné, ce qui a nécessité une levée de fonds en septembre 2012 de 3,6 millions d'euros ainsi que la signature d'autres partenariats financiers. Ainsi, outre Bouygues Telecom, ce sont les groupes Lagardère, Canal+ (via sa chaîne Direct8), ou encore le célèbre banquier Matthieu Pigasse (actionnaire au journal Le Monde) qui ont accepté de suivre l'aventure melty de plus près. Dans d'autres domaines on peut également retrouver la présentatrice Carole Quintaine (ex-candidate de télé-réalité) qui s'occupe d'animer un journal de l'eSport sponsorisé par Coca-Cola. En bref la société est présente dans bien des domaines, et c'est tout naturellement qu'elle a choisi d'étoffer son catalogue en s'installant dans le monde du sport électronique en pleine expansion.
Comme vous l'aurez compris, l'entreprise n'a pas pour objectif de faire dans la charité, et si elle fait beaucoup parler, c'est aussi parce qu'elle réalise de beaux coups médiatiques et que sa croissance est très importante. Notons toutefois que la partie sport électronique, via les équipes, était initialement prévue pour novembre dernier. Finalement le site melty eSport Club n'a vu le jour que le 28 janvier en version bêta, et les équipes n'ont été recrutées que tout récemment. Cette partie regrouperait une vingtaine de personnes salariées, entre les joueurs et leurs managers, et l'objectif était de porter le nombre de sections à trois au lieu de deux comme c'est le cas actuellement. C'est Counter-Strike: Global Offensive qui a tout d'abord été inauguré avec les recrutements d'une équipe féminine et d'une masculine. Une section FIFA était également en projet, mais vraisemblablement elle ne se composera que d'un seul joueur. Ce n'est pas non plus n'importe lequel puisqu'il s'agit du multiple champion du monde Bruce « Spank » Grannec.
Développer, fidéliser et faire rêver
S'il fallait résumer les objectifs de melty, ce serait certainement de cette manière qu'il faudrait le faire. Au niveau du développement le portail tente par différents moyens d'aider le sport électronique à grandir. En sponsorisant des équipes, mais aussi en organisant des soirées comme les melty awards, ou bien en créant sa propre webTV dédiée au jeux vidéo de haut niveau. Pour ce faire, différents leviers sont utilisés, mais le principal reste une communication à outrance où la vidéo est devenue une arme capitale. Tous les joueurs y passent, Bruce Grannec a déjà ses propres émissions, les filles sur CSGO sont toutes passées par la case interview, et cela sera très certainement le cas aussi pour les hommes tout juste embauchés. Il faut dire qu'à ce niveau-là melty n'a pas fait dans la demi-mesure, c'est en effet l'ancien président d'oXmoze, Romain « uNk » Tixier, qui est en charge du pôle eSport. Autant dire qu'il possède suffisamment d'expérience dans le domaine pour être à la hauteur.
Et justement, dans les questions et les thèmes abordés, on peut également remarquer que melty ne souhaite pas s'enfermer dans un rôle d'expert, ils espèrent attirer une partie de leur audience vers leurs joueurs en montrant qu'ils sont comme tout le monde et qu'ils ne sont pas cloîtrés sur leurs machines toute la journée. Cet aspect de la communication de l'entreprise sert un double intérêt. Le premier est logiquement d'attirer un public nouveau, sans oublier également le public qui surfe déjà sur les différents portails melty. Le second est de faire rêver cette audience, et pour ce faire les résultats seront certainement une donnée importante. Nul doute que d'autres opérations marketing auront lieu de manière à mettre en lumière les différents joueurs du groupe, mais sans trophée cela ne pourra malheureusement pas durer éternellement et il faudra donc se construire un palmarès.
Grâce à leurs locaux situés au Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne et aux portes de Paris, melty peut se permettre de voir les choses en grand et de proposer un contenu nouveau mais pas nécessairement inédit. De plus, le monde du sport électronique est parfois difficile à appréhender, particulièrement à cause de la volatilité des joueurs et leurs difficultés à s'imposer au plus haut niveau. De plus sur bien des points melty se retrouve en concurrence avec d'autres acteurs tricolores du secteur. Que ce soit dans la promotion des joueurs, la communication, la webTV et l'aspect compétition du jeu vidéo. Les récents rachats ou partenariats d'autres entreprises vivant du sport électronique devraient nous permettre d'assister à une belle lutte d'influence des différents groupes, chacun avec ses armes, mais souhaitant finalement atteindre un seul et même but.
melty eSport club (masculin) |
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melty eSport club (féminin) |
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