En remportant l'ESL One Katowice 2015 hier, la structure fnatic est parvenue à être la première à réaliser un doublé, en remportant deux tournois majeurs sur Counter-Strike: Global Offensive. Précédemment, il fallait remonter à novembre 2013 pour voir le nom du club s'afficher en lettres capitales au sommet du trophée de la DreamHack Winter 2013. À l'époque, d'ailleurs, c'était déjà contre Ninjas in Pyjamas que la finale avait eu lieu. Or, depuis, pas mal de changements ont été opérés chez fnatic, tandis que chez NiP, beaucoup moins avec le simple remplacement de Robin « Fifflaren » Johansson par Aleksi « allu » Jalli. Revenons donc maintenant sur les deux tournois qui nous intéressent et les deux finales qui s'y sont jouées. Dans un premier temps, retour dans le passé le 30 novembre 2013, à Jönköping en Suède, où se jouait le premier tournoi Counter-Strike: Global Offensive doté d'un cash prize de 250 000 $. Cette performance était rendue possible grâce à l'apport non-négligeable de Valve mais également, celui de la DreamHack elle-même, et de l'équipementier Steelseries.
KRiMZ, pronax (caché), devilwalk, jw, flusha, olofm à l'ESL One Katowice 2015
DreamHack 2013, la chance du débutant
Afin de se qualifier pour l'évènement où les seize meilleures équipes du monde devaient se retrouver, tout un circuit qualificatif complexe avait été mis en place. Des LAN offrant des tickets d'invitation (DreamHack Summer 2013, DreamHack Valence 2013, DreamHack Bucarest 2013, TECHLABS Cup 2013 et l'EMS One Fall 2013), un tournoi en ligne donnant deux places aux deux premières équipes et le célèbre tournoi BYOC (Bring You Own Computer) qui se jouait directement à Jönköping, la veille de l'évènement principal, et qui promettait également deux places aux deux meilleures. Tout ceci permis d'obtenir les seize chanceux qui allaient pouvoir disputer le premier tournoi majeur de l'histoire de CS:GO. Ainsi, six invitées et dix qualifiées pouvaient désormais tester la phase de groupes au format GSL (c'est à dire quatre arbres à double élimination, un pour chaque groupe de quatre).
A cette époque, les fnatic ont un visage différent, ils sont, en effet, composés en grande partie des anciens Epsilon eSport recrutés au mois d'août 2013 : Jesper « JWonderchild » Wecksell, Andreas « schneider » Lindberg, Jonatan « devilwalk » Lundberg et Robin « flusha » Rönnquist. Peu de temps avant cette DreamHack, un changement a également eu lieu en leur sein, le Suédois Andreas « MODDI » Fridh est remplacé par son homologue en provenance de n!faculty, Markus « pronax » Wallsten. Ce transfert sera déterminant pour l'écurie, puisqu'il modifie totalement les plans de jeu en embauchant un nouveau leader, et ce joueur saura marqué les esprits puisqu'aujourd'hui, encore, c'est lui qui tient les commandes de l'équipe. Sous l'impulsion de pronax, fnatic terminera par ailleurs second, quelques jours avant la DreamHack Winter 2013, de la MSI Beat it! 2013 en Chine, derrière les Français de Team VeryGames.
pronax et jw
Afin d'être dans la cour des grands à Jönköping, les joueurs suédois auront, malgré tout, dû compter sur une invitation donnée par les organisateurs, contrairement à d'autres, qui ont, quant à eux, dû batailler dur pour obtenir leur ticket. De ce fait, l'équipe tombe dans une poule assez relevée. Ils doivent ainsi affronter les Français de Clan-Mystik tous juste sacrés champions du monde ESWC 2013, les Suédois de LGB eSports et les Ukrainiens de chez Natus Vincere. Autant dire que Markus « pronax » Wallsten, et ses camarades, ne partaient pas favoris dans ce groupe de la mort. Pourtant, ils sauront s'imposer, sans trop forcer, pour se qualifier aux phases finales dans la meilleure des configurations, c'est à dire sans la moindre défaite.
Groupe A - DreamHack 2013
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Round #1 | Round #2 | Demi-finalistes | |||||||
Clan-Mystik | 16 | ||||||||
de_dust2 | Clan-Mystik | 06 | |||||||
LGB eSports | 14 | ||||||||
de_inferno | fnatic | ||||||||
fnatic | 16 | ||||||||
de_mirage | fnatic | 16 | |||||||
Natus Vincere | 09 | ||||||||
Loser Bracket | |||||||||
Clan-Mystik | 02 | ||||||||
de_inferno | LGB eSports | ||||||||
LGB eSports | 16 | ||||||||
de_mirage | LGB eSports | 16 | |||||||
Natus Vincere | 13 | ||||||||
Cette position dominante leur permettra de jouer un second de poule dès les quarts de finale, et il se trouvera que ce seront les Français de chez Recursive eSports (Uzzziii, GMX, Happy, KennyS et Maniac) qui viendront croiser leur route. A l'époque, ces joueurs n'ont pas atteint la dimension qu'ils possèdent aujourd'hui, mais ils font, malgré tout, partie du top international. Les Suédois s'imposeront tout de même en trois maps ( 16-09 de_inferno, 13-16 de_dust2 et 16-10 de_train), s'offrant un troisième scalp dans ce tournoi et accédant immédiatement aux demi-finales. Là, ils retrouveront les Américains de chez compLexity (dont depuis une majorité joue chez Cloud9) et, cette fois encore, ils s'imposeront. Petite nuance toutefois, cette fois, seulement deux cartes auront été suffisantes (16-07 de_inferno et 16-07 de_mirage).
Xizt, f0rest, friberg et GeT_RiGhT de NiP Gaming
Désormais à une seule marche de la victoire finale, c'est contre les Ninjas in Pyjamas qu'ils vont devoir jouer. Les NiP ont eux aussi réalisé un parcours très propre. Aucune map perdue dans leur poule, mais ils en ont, en revanche, perdu une supplémentaire lors des phases finales. Qu'à cela ne tienne, ces derniers partent favoris, et peu de personnes voient ce premier tournoi majeur être remporté par un autre club (ils culminent d'ailleurs à plus de 70% de chances de victoire). Pourtant, les NiP ne sont plus invincibles en ce mois de novembre 2013, et les fnatic vont leur mener la vie dure d'entrée de jeu. Une première manche sur de_dust2 remportée par les fnatic 16-14, puis une seconde sur de_inferno qui remet les compteurs à zéro (06-16 pour NiP). Tout se jouera donc sur de_train, une carte désormais mise de côté mais qui était déterminante à l'époque. Cette fois, fnatic ne laissera aucune chance à ses adversaires en s'imposant sèchement 16-02, en grande partie grâce à un Jesper « jw » Wecksell totalement monstrueux qui sera, d'ailleurs, élu meilleur joueur de la finale.
Arbre - DreamHack 2013
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1/4 | 1/2 | Finale | Vainqueur | ||||||||
LGB eSports | 1 | ||||||||||
16-14 / 9-16 / 7-16 | Ninjas in Pyjamas | 2 | |||||||||
Ninjas in Pyjamas | 2 | ||||||||||
16-13 / 60-16 / 16-05 | Ninjas in Pyjamas | 1 | |||||||||
CPH Wolves | 1 | ||||||||||
06-16 / 16-05 / 12-16 | VeryGames | 1 | |||||||||
VeryGames | 2 | ||||||||||
14-16 / 16-06 / 02-16 | |||||||||||
fnatic | |||||||||||
fnatic | 2 | ||||||||||
16-9 / 13-16 / 16-10 | fnatic | 2 | |||||||||
Recursive | 1 | ||||||||||
16-07 / 16-07 | fnatic | 2 | |||||||||
compLexity | 2 | ||||||||||
09-16 / 16-07 / 16-12 | compLexity | 0 | |||||||||
Astana Dragons | 1 | ||||||||||
Cette première victoire à un tournoi majeur mènera les fnatic vers les sommets plusieurs mois plus tard. Il faudra, toutefois, attendre la fin du mois de juin 2014, et les départs de Jonatan « devilwalk » Lundberg (devenant coach) et Andreas « schneider » Lindberg pour voir enfin fnatic revenir sur la plus haute marche d'un podium. Ces derniers, auront été remplacés par Freddy Lars « KRiMZ » Johansson et Olof « olofmeister » Kajbjer, membres qui ont permis à l'écurie d'atteindre une toute autre dimension et aujourd'hui d'être à nouveau considérée comme la meilleure du monde.
allu à l'ESL One Katowice 2015
DreamHack 2014, la confirmation d'un rang
fnatic à l'ESL One Katowice 2015, c'est une toute autre histoire. L'équipe a su se hisser au plus haut rang mondial dès le mois de septembre 2014 et, même si elle a perdu de sa splendeur entre novembre et décembre, de cette même année, elle a su revenir sur la plus haute marche dès le début de l'année 2015. Ils arrivaient donc à Katowice avec le statut de favoris. Les qualifications pour l'évènement polonais étaient également différentes de celles de la DreamHack Winter 2013. Cette fois, quatre tournois en ligne, offrant des invitations à une compétition LAN en Pologne, et divisant les différentes régions du globe (l'Europe de l'ouest, celle de l'est, la Pologne et les Américains). Tout ceci devait permettre de désigner huit équipes challengers. De cette manière, on retrouvait sur place huit invitées, appelées "les légendes", et nos huit challengers divisées, une fois de plus, en quatre groupes de quatre au format GSL. Cette année encore, fnatic faisait partie des invitées, tout comme HellRaisers, Team EnVyUs, Natus Vincere, Ninjas in Pyjamas, PENTA Sports, Team SoloMid, et les tenants du titre Virtus.pro.
Les Suédois tombent donc dans la poule A, mais grâce à leur statut, ils sont plutôt protégés puisque leurs concurrents se trouvent être les Ukrainiens de Natus Vincere, ceux de Flipsid3 Tactics et les surprenants australiens de chez VOX EMINOR. C'est donc sans trop forcer qu'ils parviennent, aisément, à terminer premiers de ce groupe en ne perdant que 10 rounds, tout en conservant une bonne partie de leurs forces pour la suite du tournoi.
Groupe A - ESL One Katowice 2015
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Round #1 | Round #2 | Demi-finalistes | |||||||
fnatic | 16 | ||||||||
de_inferno | fnatic | 16 | |||||||
VOX EMINOR | 03 | ||||||||
de_cobblestone | fnatic | ||||||||
Na`Vi |
16 | ||||||||
de_mirage | Na`Vi | 07 | |||||||
FlipSid3 | 09 | ||||||||
Loser Bracket | |||||||||
Na`Vi | 16 | ||||||||
de_inferno | Na`Vi | ||||||||
VOX EMINOR | 16 | ||||||||
de_mirage | VOX EMINOR | 03 | |||||||
FlipSid3 | 02 | ||||||||
Et dès les quarts de finale, fnatic retrouve les Allemands de PENTA Sports qui ont éliminé, au tour précédent, l'un des principaux concurrents des Suédois : les Titan eSports. Cet adversaire surprise ne leur posera pas de problème puisque Markus « pronax » Wallsten et ses camarades s'imposeront 16-08 de_inferno et 16-07 de_cache. C'est donc avec une certaine fraîcheur, et le sentiment que l'évènement a été créé pour qu'ils le réussissent, que les Suédois vont retrouver le premier véritable obstacle sur leur chemin. Les tenants du titre Virtus.pro sont en effet, eux aussi, en demi-finale et ces derniers n'ont qu'une idée en tête : s'imposer une fois encore à domicile. Or, malgré une première map accrochée (19-17 de_cobblestone), les fnatic ne baisseront pas les bras et profiteront de l'ascendant psychologique, qu'ils viennent tout juste de prendre en marquant le premier point, pour étouffer leurs concurrents. Un sévère 16-08 sur de_mirage, voilà ce qui attend des Polonais totalement absents et incapables de répondre aux coups qui leur sont portés. Malgré un Janusz « Snax » Pogorzelski et un Filip « NEO » Kubski des grands jours, impossible pour les camarades de Wiktor « TaZ » Wojtas de réussir l'exploit, et leur route s'arrête donc dans ce dernier carré.
La route de TaZ s'arrête en demi-finale
Arrive donc la grande finale où la Suède retrouvera la Suède puisque ce sont, une fois de plus, les Ninjas in Pyjamas qui se retrouvent à ce stade de la compétition. Ces derniers ont éliminé, au tour précédent, les Français de la Team EnVyUs (16-09 de_cache et 16-10 de_dust2), l'une des rares bêtes noires de fnatic. C'est donc dans un premier temps un soulagement, mais le nouveau visage des NiP avec leur sniper finlandais Aleksi « allu » Jalli demeure une donnée inconnue qu'il ne faudra pas négliger. Le combat est lancé sur la célébrissime de_dust2 et chacune des deux formations jouera avec une défense de fer. A ce petit jeu, ce sont les fnatic qui s'imposeront finalement 16-14 mais le ton était donné, la victoire n'allait pas être aisée. Seconde carte de_cache, une map qui réussit plutôt bien aux fnatic depuis le début du tournoi mais où les NiP vont s'avérer être bien plus efficaces.
Ces derniers remettent, en effet, les compteurs à zéro en s'imposant 16-10, grâce à une manche défensive encore une fois extrêmement solide. Ce sera donc de_inferno qui signera la fin de ce duel, le vainqueur s'offrant les 100 000 $ promis et s'assurant le premier doublé de l'histoire des tournois majeurs sur Counter-Strike: Global Offensive (NiP ayant gagné l'ESL One Cologne en août 2014). Dans ce décor de village abandonné qu'est inferno, les combats reprennent de plus belle et, encore une fois, c'est la défense qui fera la différence. La première manche est à l'avantage des fnatic, intraitables en contre-terroristes puisqu'ils mettent 11 rounds et n'en perdent que 4. Derrière, les NiP font tout leur possible afin de remonter la pente mais c'est trop tard, fnatic finit par s'imposer 16-13, mais ils auront eu raison de se méfier de ce sniper finlandais qu'est Aleksi « allu » Jalli, puisque ce dernier est élu homme du match, et cela assez largement.
ESL One Katowice : Phase finale
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1/4 | 1/2 | Finale | Vainqueurs | ||||||||
fnatic | 2 | ||||||||||
16-8 / 16-7 | fnatic | 2 | |||||||||
PENTA Sports | 0 | ||||||||||
19-17 / 16-08 | fnatic | 2 | |||||||||
Virtus.pro | 2 | ||||||||||
16-4 / 17-19 / 16-1 | Virtus.pro | 0 | |||||||||
Keyd Stars | 1 | ||||||||||
16-14 / 10-16 / 16-13 | fnatic | ||||||||||
EnVyUs | 2 | ||||||||||
16-12 / 14-16 / 16-3 | EnVyUs | 0 | |||||||||
Natus Vincere | 1 | ||||||||||
9-16 / 10-16 | Ninjas in Pyjamas | 1 | |||||||||
Ninjas in Pyjamas | 2 | ||||||||||
16-8 / 4-16 / 16-12 | Ninjas in Pyjamas | 2 | |||||||||
Team Solomid | 1 | ||||||||||
En s'imposant à Katowice, la structure fnatic devient donc la première de l'histoire à réaliser un doublé en remportant deux tournois majeurs. Parmi ses joueurs, seuls trois peuvent en dire autant. Il s'agit du leader Markus « pronax » Wallsten, de Jesper « jw » Wecksell et de Robin « flusha » Rönnquist. De plus, l'ESL One polonais a battu tous les records, comme c'est le cas ces derniers mois lors de chaque rendez-vous d'importance. 1 million de téléspectateurs en simultané sur tous les streams confondus pour voir les deux formations s'étriper. Un public polonais totalement acquis à la cause du sport électronique et qui s'est déplacé par dizaine de milliers pour assister à ce rendez-vous d'exception.
Plus d'un million de téléspectateurs en simultané
Nul doute qu'aujourd'hui Katowice est devenue l'une des capitales mondiales de l'eSport, et que la compétition annuelle qui s'y joue a pris une toute autre dimension aujourd'hui. Counter-Strike: Global Offensive en explosant également ses statistiques, au niveau des joueurs uniques, risque fort de nous proposer de nouvelles surprises cette année. Comme nous vous le disions dans un précédent article, 2014 était déjà grandiose mais 2015 s'annonce comme étant une année encore plus impressionnante !