Une nouvelle mode a débarqué dans l'univers déjà bien mouvementé de Call of Duty. Après le trash-talk qui nous fait passer pour des attardés, après les transferts à répétitions qui nous font passer pour des guignols, voici maintenant la multiplication des équipes au sein d'un même club qui permet d'avoir des tournois avec le moins de tags possibles, rendant la lecture plus simple pour nos cerveaux malades de joueurs COD. Mais quel peut être l'intérêt d'avoir plusieurs équipes dans la même structure ? D'où vient cette mode et surtout pourquoi aujourd'hui tout le monde semble d'y mettre ? Voici les questions existentielles auxquelles nous allons tenter de répondre dans cet article.
Showmatch Vitality.Rises vs. Vitality.Returns lors du dernier téléthon
Vous l'avez compris nous sommes partis sur les chapeaux de roues, non pas que la situation soit particulièrement amusante mais tout simplement car il y a des exemples cocasses qui peuvent prêter à sourire. Si on a été habitué depuis de nombreuses années à voir un club s'attacher une ou des équipes « espoirs » à côté de sa formation A, c'était généralement l’apanage des petites structures en manque de moyens qui espéraient multiplier leurs chances de victoires en multipliant des sections sur le même jeu. Mais quand on touche à Epsilon, OpTic Gaming, Curse ou bien encore Vitality, on se doute bien que les objectifs sont différents !
Les raisons de cette multiplication des rosters peut s'expliquer de plusieurs manières, toutes différentes suivant la politique des structures impliquées. Certaines, comme Curse pour ne pas les citer, souhaitent avant tout faire un tri et pour que cela soit fait le plus rapidement possible ils s'attachent les services d'un maximum de joueurs de manière à être en contact rapproché avec eux et ainsi savoir si, à terme, ils vont pouvoir travailler de manière professionnelle avec eux. La structure américaine s'est retrouvée cette saison avec, par exemple, 16 joueurs en simultané, sans compter les nombreux transferts engendrés qui doublent largement ce nombre. En clair Curse fait partie de ces organisations qui ont pour objectif de capitaliser sur les joueurs de manière à en faire des produits marketing forts. Or l'absence de professionnalisme ou de charisme chez une grande partie de la communauté pro oblige le club à tester beaucoup de personnalités avant de trouver celles qui leurs conviendront. Mais nous vous en parlions déjà plus en détail plus tôt dans la semaine.
Tout le monde rêve d'avoir sa place au soleil !
D'autres clubs comme OpTic ou Vitality par exemple travaillent plus sur ce que l'on pourrait qualifier du « copinage ». C'est à dire qu'ils se retrouvent avec plusieurs équipes non pas par choix stratégique mais tout simplement car ils ne veulent pas se séparer de certains membres et qu'ils préfèrent donc évoluer toujours avec eux, même si ce n'est pas dans le même quatuor. Ce style peut également permettre, si les résultats sont là, d'émuler l'ensemble des équipes en leur offrant un doublement des capacités de streaming (on oublie pas les dollars quand même), d'entrainements, d'expérience et donc de niveau de jeu. Mais cela peut également être à double tranchant : que se passerait-il si demain OpTic Nation battait et était plus fort que OpTic Gaming ? Et si les Vitality Rises se prenaient des raclées à répétitions par les Returns ? En clair l'équipe B doit garder sa place et rester en-deçà de la vitrine du club au risque de froisser les égos et de voir exploser l'entente cordiale qui régnait entre les rosters.
Dernier exemple non négligeable, les fameuses sections de « jeunes » ou « youth » qui peuplent le monde du sport électronique depuis sa création. Ici le but est louable : aider des jeunes joueurs à éclore en leur permettant de bénéficier du soutien et de la logistique d'un club au sein duquel ils n'auraient normalement jamais pu évoluer. On a connu cela chez Curse et actuellement c'est en construction chez Epsilon. Toutefois il est à noter que la finalité de ces effectifs demeure bel et bien de conserver un vivier de joueurs disponibles en cas de besoin. Or cela n'a jamais fonctionné. Jamais nous n'avons vu un espoir éclore et intégrer l'équipe A, jamais l'expérience n'a perduré et surtout jamais le roster construit n'a survécu plus d'une saison. Pour faire simple, sauf énorme retournement de situation à l'avenir, à chaque fois que ce type de projet a débarqué il est d’emblée mort né et n'a eu qu'une simple vocation provisoire.
Les Epsilon Youth construits autour de CarboN et Melo
Alors si vous vous posiez la question sur le pourquoi on voit autant de doublons au sein des structures actuellement vous désormais avez quelques éléments de réponses. Si vous en voyez d'autres n'hésitez pas d'ailleurs à nous faire part de vos remarques en commentaires. En résumé on peut diviser les organisations en quatre catégories : les classiques avec une seule équipe, ceux qui recrutent énormément pour tester un maximum de joueurs et, à terme, se construire la meilleure formation possible, ceux qui ne peuvent pas se séparer de leurs copains et, les derniers, ceux qui ont l'espoir de faire éclore des jeunes pousses pour un jour les voir devenir les vitrines de leurs organisations.
