Test de Black Desert Online
C’est aujourd’hui que Black Desert Online sort en Europe et aux États-Unis. Nous avons profité des phases de bêta ainsi que de l’accès anticipé pour tester ce MMORPG tout droit venu de Corée. Alors est-ce que le jeu de Daum Games vaut le coup ? Va-t-il révolutionner le domaine, ou est-ce un jeu dont on ne parlera plus dans 1 ou 2 mois ?
Le trailer occidental du jeu
Modèle économique
Premier point important à soulever, surtout pour un MMO, c’est son modèle économique. Pour BDO, il s’agit d’un buy-to-play, c’est-à-dire que l’on achète le jeu de base à 30 euros (voire 50 si l’on prend le pack explorateur), et ensuite il n’y a pas d’abonnement à payer. Bien entendu, il faut que le studio puisse gagner sa vie, et donc il y a in game un cash shop qui permet d’acheter différentes choses.
Ce système économique est plutôt bon et a déjà fait ses preuves. On peut parfaitement jouer juste avec la version de base, le cash shop ou le pack explorateur n’étant en rien obligatoire. Il y a malgré tout quelques éléments qui pourront faire crier au pay to win, avec les costumes et familiers qui permettent d’avoir jusqu’à 25 % d’expérience supplémentaire si vous avez tout. Si vous sortez la carte bleue, vous irez donc plus vite, mais vous ne serez pas plus fort. Cela ne sera pas gênant pendant toute la première partie du leveling, mais une fois arrivé au contenu endgame, cela risque de faire des différences quand il va falloir s’attaquer au grinding de level 50+. On reviendra d’ailleurs sur ce point un peu plus tard.
Attention : Nous mettrons à jour la partie du test concernant le cash shop dès que nous aurons pu y accéder une fois le lancement officiel effectué.
Un monde de toute beauté et très animé !
Mais la première chose qui nous saute aux yeux lorsque l’on lance le jeu (après avoir téléchargé 38 gigas de fichiers), c’est que le jeu est beau, même magnifique. On peut sans conteste dire que c’est le MMO le plus beau à l’heure actuelle sur le marché. S’il n’est tout de même pas au niveau d’un Witcher 3, on n’en est pas loin. On est sur un jeu multijoueur, et forcément cela amène des restrictions à ce niveau.
La première claque arrive à la création de personnages, qui est l’une des plus poussées, jamais faîte. En terme d’options et de résultats, on peut vraiment arriver à faire ce que l’on veut et se différencier des autres joueurs. Les plus petits détails sont paramétrables : muscles du visage, forme de l’iris, longueur des cheveux, expressions faciales, lentilles, et j’en passe. Alors si au final beaucoup de ces points ne se voient pas véritablement, en terme d’immersion et de potentiel pour du roleplay, c’est vraiment le bienvenu. Depuis l’outil de création de personnages de City of Heroes, je n’avais pas pris autant de plaisir à créer un avatar, enfin des avatars, car on a envie de tout faire !
Une fois dans le jeu, on prend une seconde claque sur les textures, graphismes ultra poussés, mais aussi sur les animations des personnages. Et on ne parle pas que des animations de combats ici. Si vous vous retrouvez au bord d’une falaise, au point de presque pouvoir tomber, votre personnage va s’animer comme s’il était déséquilibré et qu’il faisait en sorte de ne pas tomber. Et il n’y a pas que votre personnage qui sera animé, mais aussi tous les personnages non joueurs.
En parlant de PNJ, on est sur le cul quant à leur nombre. Pour être franc, je n’ai jamais vu autant de PNJ dans un MMO, surtout dans les villages et villes, mais aussi sur les routes. Le premier village doit avoir autant d’habitants que dans une capitale de World of Warcraft. Si certains ne bougent pas vraiment, car il est important de pouvoir les trouver, presque tous les autres feront quelque chose, auront des animations et vont rendre le lieu extrêmement vivant. Je comparerais même cela à la capitale dans Witcher 3 qui était l’une des plus animées que j’ai pu voir. Et dans Black Desert Online, c’est pareil. Daum Game a tout fait pour nous immerger au maximum dans le jeu.
Version française pas à la hauteur
Pour ce portage en occident, nous avons eu le droit à une localisation du jeu. Cependant pour la langue française, celui-ci n’est que partiel. Seul le texte est traduit, les voix quant à elle seront toutes en anglais. Si ce n’est pas gênant vu qu’il y a un sous-titrage, c’est malgré tout dommage.
L’autre point noir à ce sujet, c’est que les traductions sont parfois approximatives, voire bizarres, ce qui dans certains cas nous laissera perplexes : un « récolteur de liquide solide ». Et dans d’autres cas, on ne comprendra pas ce qu’il faut faire. Pour le mini jeu d’amitié avec les PNJ, quand on nous demande d’avoir « au maximum au moins 22 points de services », on est un peu perdu !
C’est dommage, car pour les non-anglophones, il faudra jouer avec la version française, et perdre de longues minutes à se triturer le cerveau pour comprendre ce qu’il faut faire, c’est gênant. Sans parler du fait que dans la version française du jeu, les textes sont souvent trop longs, au point de dépasser des cases allouées et de rendre l’interface bordélique et surtout illisible.
Les classes
Contrairement à la version coréenne sortie il y a 6 mois, nous n’avons pas accès à toutes les classes. En effet en occident, nous n’avons pour le moment que 8 classes. La première chose qui marque à ce sujet, c’est que l’on ne peut pas choisir la race ni le sexe que l’on veut pour chaque classe. Si vous voulez jouer un guerrier, ce sera exclusivement un humain mâle. Pour jouer rodeur, seules les elfes femelles pourront avoir accès à cette classe. Ce système de « gender lock » est un peu trop limitatif à mon gout. Être obligé de jouer une adolescente pour faire dompteur ne sera pas au gout de tous.
Une sorcière | Une rodeuse |
Un berserker |
Cependant il est possible de faire malgré tout les deux sexes comme certaines classes comme le Magicien/Magicienne. Elles sont identiques, sauf que l’on choisit à la création si l’on joue homme ou femme.
En terme de diversité, on a de tout. Du guerrier au mage en passant par l’archer et le mage de combat. Chaque classe à ses spécificités qui les différencie des autres. Par contre, dans BDO, il n’y a pas de trinité. Pas de classe tank, soigneur et DPS. Si le guerrier et la valkyrie peuvent être assimilés au tank de par leur blocage, buff, et aspect défensif, il n’y aura pas de classe exclusivement basée sur le soin. Pour se soigner, il faudra utiliser ses potions (5 secondes de cooldown). Pas de problème à ce sujet, vous en aurez beaucoup en récompense de quêtes, ou via le craft.
Gameplay action
Nous sommes dans un MMORPG orienté action et ça se voit directement dans le gameplay. Pas de ciblage de votre cible comme sur WoW avant de lancer ses compétences et sorts, mais du skillshot. Vous pouvez lancer votre grosse AoE sans cibler, et si vous n’êtes pas à porté, bah vous ne toucherez personne et votre sort sera en cooldown. Il faudra donc un petit temps d’adaptation pour s’y faire et surtout pour comprendre les compétences.
Celles-ci ne seront pas données tous les x niveau. À la place, vous aurez un nombre de points de compétences à chaque niveau que vous pourrez ensuite alloué dans les compétences. La plupart seront disponibles dès le début, et pour d’autres il faudra quand même attendre d’avoir passé un certain niveau ou fait des quêtes.
Ce qui est le plus bizarre surtout c’est que vous n’avez pas besoin de la barre de sort. En effet toutes les compétences se déclencheront avec des combinaisons de touches de clavier et de souris. Rien de bien étrange quand on est habitué au bind, mais là c’est surtout que vous ne pouvez pas rebind les combinaisons à faire (sauf pour les rares sorts qui se déclenchent juste via la petite barre de sort.
Vous allez donc lancer la plupart de vos compétences et sorts avec des combinaisons de flèches directionnelles, shift et les boutons droit et gauche de la souris. La barre de sort va vous servir surtout pour les potions et quelques sorts bien spécifiques.
C’est ce point qui va, vous demandez, du temps d’adaptation, et de vous rappelez de toutes combinaisons possibles. D’ailleurs il y a des combinaisons de sorts intéressantes à faire. Un coup qui va retourner vos adversaires pour ensuite les taper de dos avec vos attaques dévastatrices [bonus de dégâts quand vous attaquez de dos, ou en contre-attaque]. Ou encore, envoyer un ennemi en l’air avant de lui faire une attaque aérienne.
Une fois que vous vous serez fait au gameplay action, et au combo de techniques, cela ira tout seul et vous prendrez les ennemis par pack de 10 en jouant avec l’esquive active [comme sur GW2 par exemple], les enchainements de coups et les potions.
Mais il n’y a pas que de l’action !
Oui le jeu propose aussi de très nombreuses activités qui ne sont pas basées sur le pve, pvp et bash de mob. Évidemment il y a des quêtes à faire, de tout type comme dans tout autres MMO. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il y a de l’artisanat, dans lequel vous n’êtes pas limité. Vous pourrez tout faire, fabriquer des chaises en bois pour le housing, des potions pour les combats et j’en passe.
À côté de cela, vous pourrez aussi monter votre amitié avec les pnj importants de chaque ville et hameau. Mais pas de système de faction globale, une amitié propre à chaque pnj, et qui ne se monte pas en faisant des quêtes. Vous devrez lancer un mini jeu avec le pnj en question et susciter son intérêt. Pour gagner des points, il faudra voir parler avant à un maximum d’autre pnj pour avoir plus de choix. Ainsi si vous voulez monter votre amitié avec le palefrenier de Velia, parlez avant à tous les PNJ de Velia. Malheureusement ce système de mini jeu est assez difficile à comprendre, sans vrai tuto, et souffrant de la mauvaise traduction du jeu. On le laisse vite de côté malheureusement, car les gains ne sont pas forcément intéressants. Certains pnj ne vous donneront rien même s’ils sont devenus vos BFF, alors que d’autres vont vous donner une quête ou vous permettre d’acheter des objets exclusifs. Ce sera surtout à plus haut niveau que cela deviendra intéressant de le faire.
Outre l’artisanat, les quêtes et l’amitié, vous pouvez aussi vous lancer dans le commerce. En accumulant des points de contribution grâce aux quêtes, vous pourrez achetez et débloquer des ateliers, résidences, hébergement pour ouvrier, mais aussi des mines, champs, et autres éléments nécessaires à la production de ressources. Je me suis rapidement retrouvé sur le jeu à gérer des ouvriers pouvant aller miner du cuivre, ou planter des patates. Ceci vous permettra d’avoir des ressources nécessaires au craft, mais aussi que vous pourrez transporter dans d’autres villes pour aller les vendre et vous faire de l’argent. Le système est très poussé, surtout au niveau de la carte :
Toutes ces fonctionnalités du jeu sont plutôt bien faites et donnent envie de s’y mettre à fond. Malheureusement les explications pour comprendre le fonctionnement sont trop légères, voire inexistantes. Il y a tellement d’informations à assimiler que cela fait trop d’un coup sans un vrai tutoriel.
Et ce n’est pas le seul souci. Pour quasiment chacune de ces fonctionnalités, il vous faudra des points d’énergie. Miner vous demandera 1 PE, fabriquer de la soupe 1 PE, lancer un mini jeu d’amitié 2PE, lancer certains dialogues de PNJ de 1 à 20 PE, etc. Et les points d’énergie sont d’une part limités [la limite augmentant en faisant des quêtes], mais ils ne se gagnent qu’au rythme de 1 PE toute les 3 minutes. Quand on veut faire une session récolte de bois par exemple, et qu’on a que 30 PE en tout, on se retrouve bloqué à ne plus pouvoir couper de bois, mais à côté de cela, on ne peut plus faire de jeu d’amitié, de craft, et on ne peut lancer certains dialogues avec des pnjs. Si ce système est pratique pour limiter les bots et les « farmers chinois », cela nous bloque bien trop vite
Au final, vous êtes obligé de faire toutes les quêtes du jeu pour débloquer plus d’énergie max, mais aussi des slots d’inventaires, et les points de contribution nécessaire au système de commerce.
Leveling rapide
Pour le leveling de votre personnage, cela sera plutôt rapide, ou non si vous prenez le temps de parler à tout le monde et que vous vous attaquez à l’artisanat et au commerce. Celui-ci peut se faire entièrement en « bashant » des mobs sans faire de quêtes. Les quêtes en elle-même ne vous donnent que peu d’expérience. Elles sont surtout là pour débloquer de l’énergie, de la contribution, des slots d’inventaires, de l’équipement et vous immerger dans l’univers du jeu. Si vous n’aimez pas les quêtes aucun problème, allez bash du mob, et revenez plus tard faire celle qui vous donneront ce que vous voulez.
Le jeu à haut niveau, surtout PvP
Un MMO ce n’est pas que le leveling, mais pour beaucoup le « endgame ». Ce que l’on peut faire une fois au niveau max. Pour commencer, dans BDO il n’y a pas de niveau max. Une fois arriver 50, l’expérience nécessaire sera tout de même bien plus élevée, et passé 55, ce sera encore plus long de prendre des niveaux. Ces niveaux vous serviront surtout à débloquer plus de compétences, vu que vous ne pourrez pas toutes les avoirs. Il faudra donc faire attention durant le leveling à ne pas partir dans tous les sens. C’est un de reproches que je ferais encore au jeu, c’est que cela n’est pas explicite, et il n’est pas indiqué si l’on peut respé sans passer par le cash shop.
Une fois arrivé au niveau 50, c’est là que le endgame va se mettre en place. Vous pourrez grind pour prendre des niveaux, vous essayez aux 2 donjons du jeu, qui n’est donc clairement pas orienté PvE. Vous aurez aussi à farmer énormément pour améliorer votre équipement que ce soit en qualité [vert, bleu, jaune, orange], mais aussi en niveau [de +1 à + 20]. En sachant qu’à partir de +7, une amélioration ne sera pas à 100 % de réussite, et que vous pourrez perdre les objets d’amélioration, comme l’équipement que vous avez voulu améliorer.
On reconnait à cela clairement que le jeu vient de Corée, ce genre de fonctionnement étant monnaie courante là-bas. Ce n’est généralement pas le genre de chose que l’on aime en occident, à cause de la frustration et du farm nécessaire.
Mais à quoi bon améliorer l’équipement s’il n’y a pas de PvE. Ce sera pour le PvP que vous allez le faire. Qu’il soit sauvage à partir du 45, ou pour les guerres de guilde. Ici pas d’affrontement entre serveur, entre faction, mais uniquement entre guilde. Ces guerres seront déclenchées généralement pour la prise de contrôle de points spécifiques de la carte, servant beaucoup pour le commerce par exemple.
L’attaque de convois d’autres joueurs sera... intéressante !
On reviendra sur le pvp dans de prochains articles, les phases de bêta et d’accès anticipé ne nous ayant pas permis de tester à fond ce système. Cependant, le fait d’attaquer les convois des autres guildes, pour piller leurs ressources, ou prendre des forts tenus par d’autres joueurs donne très envie.
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Les plus et les moins |
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Que c’est beau ! | Une traduction française loin d’être parfaite. | |||
Immersion poussée, c’est du RPG ! | L’aspect social en retrait. | |||
Beaucoup de contenu à explorer. | Très peu de PvE. | |||
Gameplay orienté action. | Des fonctionnalités dures à prendre en main. | |||
Du PvP de guilde. | Beaucoup de farm à haut niveau. | |||
Un système de commerce bien fait. | Interface pas assez paramétrable. |