Vidéo présentation exclusive Millenium d'Assassin's Creed 3 par K41n30
Type : Aventure
Plateformes : PC, Xbox 360, PS3
Sortie : 31 octobre 2012 sur consoles, 22 novembre sur PC, 30 novembre WiiU
Développeur : Ubisoft
Editeur : Ubisoft
Assassin’s Creed est devenu avec le temps le parangon du savoir-faire d’Ubisoft en matière de jeu open world. Licence à la dialectique aventureuse et au background racé, la série a souvent flirté avec la première place des podiums quand elle ne s’y est pas invitée de la plus éclatante des manières. Poussant un peu plus loin à chaque essai les intentions louables et les propositions rafraichissantes comme autant de promesses ludiques pour les joueurs, Assassin’s Creed s’est fait un nom et une image. Celle d’un produit qui concurrence aujourd’hui directement les mastodontes des charts et les illustres intouchables des séries de Rockstar ou Bethesda, GTA et Elder Scrolls en tête.
L’horizon toujours plein de secrets, le nouvel épisode d’Assassin’s Creed revêt une nouvelle fois son habit de mystère et plonge dans le temps à la recherche de sa propre Genèse. Pour la première fois, Assassin’s Creed nous fait traverser l’océan Atlantique et va accrocher ses racines au terreau de la naissance des Etats-Unis. Pour une fois qu’un jeu qui nous raconte l’Oncle Sam à sa manière, ne nous parle pas de guerres modernes…
Assassin Skred
L’Histoire est un miroir, souvent elle est aussi un prétexte des développeurs pour tisser ces lignes de fuites qui tirent vers l’immersion et invitent à la découverte. Loin de l’excuse aliénante, les motifs et les dispositifs qui se jouent derrière l’architecture de jeux comme Assassin’s Creed servent des desseins particuliers. Peut-on encore faire rêver après 2 épisodes et quelques add-on ? Comment se réinvente-t-on quand les clients connaissent déjà la carte du restaurant et son cuisinier ? Des questions que l’on était en droit de se poser. Les réponses sont là.
Avec Assassin’s Creed 3, Ubisoft nous sert son méta-jeu. Son Sandbox poussiéreux réinterprété à grand coups d’accents toniques. Si Red Dead Redemption avait pu nous mettre un air d’harmonica dans la tête, Assassin’s Creed 3 nous la vise directement au tomahawk. Une tout autre mélodie, Nelson.
Prenons d’abord ce scénario, cette histoire, et les personnages que l’on y rencontre. Les antagonismes créés (auxquels on participe activement manette ou souris en main d’ailleurs), les conflits que l’on survole parfois sans en comprendre les motivations profondes, les origines qui opposent et les amitiés qui poussent au questionnement, tout cela participe au chemin labyrinthique que le joueur devra suivre pour dénouer le nœud d’une aventure pleine de rebondissements. Sur fond d’Amérique en construction, c’est encore autour d’un conflit qu’Assassins et Templiers se rencontrent. Totem brisé.
Comme pour fracasser la monotonie que l’on peut connaître dans les jeux open-world, Ubisoft multiplie, dès les premières heures de jeu, les points de vue. Zigzagant entre le présent et un Desmond qui sort tout juste de la « Chambre Noire » et les dérivées de mémoires virtuelles dans lesquelles l’Animus le projette, on suit le fil d’Ariane au gré d’un tutoriel maquillé qui mijote doucement entre deux renvois d’ascenseurs.
Indépendance Day
Premier flash, vous incarnez alors Haytham, un notable britannique et acrobate à ses heures, crocheteur de serrures 3ème dan et amateur de lames, histoire de parfaire le tableau. Vous êtes catapulté en pleine représentation théâtrale au Royal Opera House à Covent Garden dans le Londres du XIIIème siècle. Juste le temps de glisser entre les dorures et le velours pourpre des rideaux et des fauteuils et vous voilà la lame dans le flanc d’un vieil homme après avoir tutoyé le vide pour vous en approcher discrètement. C’est un médaillon étrange que vous étiez venu chercher et quelques heures plus tard vous vous retrouviez sur un navire en partance pour le grand large, direction Boston, ses vertes prairies, ses émeutes et ses sociétés secrètes. Vous avez évité le voyage à Bakou.
Et c’est toute une narration, plus ou moins discursive qui se met en place. Assassin’s Creed 3 après cette introduction nous met bien évidemment dans la peau du jeune métisse amérindien Ratohnaké:ton , celui qui par la suite se fera appeler Connor Kenway. Un peu à la manière d’Uncharted 3, les développeurs ont décidé de traiter de l’enfance de Connor . Une invitation qui permet de comprendre alors la construction mentale du personnage, sa colère et sa soif de justice. Plus qu’avec un simple album photo, le joueur entre dans la vie du jeune natif des plaines, évolue dans son environnement, côtoie ses proches et a comme lui, souvent, des poussées de fièvre qui donnent envie de scalper tout ce qui lui passe sous la main.
Une bonne idée des développeurs, puisque pour le coup tout est cohérent et plutôt bien ficelé. La synchronisation des souvenirs via l’Animus module ainsi le temps pour le personnage central, segmentant un peu plus l’approche et l’immersion pour le joueur. Là où avant dans la série, le jeu de miroir était binaire, uniquement lié à l’interaction entre Desmond et l’Assassin qu’il incarnait, dans Assassin’s Creed 3 le temps est un élément de game-design. Il sert la narration interne du jeu et irrigue l’intrigue d’une puissance nouvelle. Et quand il est synonyme de météo il fait pleuvoir des cordes sur le paysage. Une première pour la série, il fallait bien une danse d’indien pour que « nuage se mette à pleurer ».
Alors que les « Loyalistes » et les « Patriotes » se déchirent dans les rues des cités, Connor, adulte, mène sa lutte avec sa compréhension du monde. Une idée du monde qui ne servira peut être pas toujours l’intérêt de la confrérie des Assassins. Après le « Stamp Act », une mesure votée par le Parlement Britannique en 1765, qui stipulait que chaque document administratif dans les treize colonies devait être affublé d’un timbre fiscale, le feu est mis aux poudres. La nation est en flamme, le goudron et les plumes sont de sorties, comme les grands Hommes. Et quelques années plus tard la Guerre d’indépendance est déclarée.