Test de World of Final Fantasy
Square Enix tente de tirer sur la corde nostalgique des fans de Final Fantasy avec World of FF, un spin-off mignon tout plein doté d'un gameplay de captures de monstres. Ce J-RPG purement fan-service sera disponible le 28 octobre prochain sur PS4 et PSVita.
Schoko-bo
World of FF nous narre les aventures de Lann et Reynn, des jumeaux à priori sans histoire tenant le selon de thé d'une petite ville au look on ne peut plus contemporain. Le destin va vite rattraper nos deux héros puisque les habitants de la ville vont disparaître, à l'exception d'une mystérieuse divinité qui va leur révéler que rien de tout cela n'est vrai et que le destin de la fratrie passe par l'exploration du monde de Grimoire et la restauration de leurs pouvoirs grâce à la capture de Pokém... Mirages. Ce sont des petits monstres issus du bestiaire de la saga Final Fantasy, mais nous reviendrons sur le fan-service abondant du jeu un peu plus tard. Balancés dans cet univers parallèle sans trop savoir pourquoi ni comment, Lann et Reynn vont donc se mettre en marche, à la recherche de leurs prétendus pouvoirs, voire de bien plus. Bon, le postulat du héros amnésique, on le connaît bien dans le RPG japonais et en soi ce n'est pas très gênant. Ce qui l'est davantage, c'est la lenteur affligeante du scénario : le rythme va crescendo tout au long de l'aventure, mais on part de tellement loin que même la fin n'arrive pas à contenir ce souffle épique tant recherché dans ce genre d'aventure.
Et ce n'est pourtant pas faute d'essayer, puisque le scénario de World of FF dans sa globalité se laisse suivre sereinement, avec quelques jolis rebondissements et ce qu'il faut de personnages charismatiques pour être apprécié comme il se doit. Seulement les jumeaux souffrent de la comparaison avec les gens qu'ils rencontrent, puisqu'à aucun moment Lann et Reynn seront les héros que l'on aurait souhaité pour nous faire vivre une aventure à travers un univers ralliant les différents Final Fantasy. Tout particulièrement Lann, une véritable tête à claques qui surréagit au moindre coup de vent : on se serait bien passé de ces clichés du RPG japonais, ça et la peluche volante qui sert de guide dans l'univers. La petite cerise sur le gâteau, celle qui a fini de nous agacer : les voix japonaises du jeu sont en bonus de précommande / DLC et le doublage anglais est tout simplement insupportable... Les jumeaux sont censés être, au mieux des adolescents, qu'à cela ne tienne, ils ont quand même des voix de trentenaires. Bref, côté scénario il y avait du potentiel, mais l'ensemble est gâché par une mièvrerie et des clichés que l'on aimerait voir disparaître du jeu de rôle japonais.
Final Fanservice
Néanmoins, World of Final Fantasy se rattrape allègrement sur son gameplay : intéressant, tactique et délivrant une dose de challenge insoupçonnée de prime abord, les combats de cet opus atypique séduisent. Commençons par ce qui fâche : les animations de capture et les prismes ressemblent plus que de raison à Pokémon. Dans les faits ce n'est pas bien grave, d'autant que quelques mécaniques originales sont implémentées afin de capturer un monstre : affaiblir ses HP, le soigner, tuer un de ses alliés... Les objectifs sont nombreux et ajoutent un peu de piment aux rixes. Quant aux affrontements en eux-même, ils jouent sur le fait que les personnages du jeu soient capables de changer de taille à volonté, avec possibilité de se servir de certains mirages comme monture ou pour former une pyramide sur sa tête (si si). Chaque composition se construit comme suit : un petit personnage, un moyen et un grand, sachant que si ceux-ci sont liés, ils prennent les résistances et les points faibles de leurs partenaires. Il faudra également veiller à garder la pyramide stable, auquel cas celle-ci casserait complètement la formation, ce qui n'est généralement pas une très bonne nouvelle.
Ajoutez à cela quelques attaques spéciales liées à la combinaison des monstres et vous disposez déjà de suffisamment de substance pour faire un système de combat intéressant. Mais Square Enix est allé encore plus loin, en proposant cette bonne vieille jauge ATB (qui se traîne la patte en vitesse normale) pour l'ordre des tours, donnant lieu à un système actif qui mettra également votre vivacité d'esprit à l'épreuve. Chaque monstre dispose également de son propre sphérier octroyant compétences et évolutions, en échange de points de compétences accumulés au gré de la montée en niveau, parfois avec des capacités de terrain aidant à dévoiler quelques passages secrets. On se retrouve donc avec un système touffu, très intéressant et plus dynamique qu'escompté.
Cloud & friends
Malheureusement, l'enthousiasme et le charme des combats se brisent après quelques heures de jeu à cause de la linéarité exacerbée de ce dernier. Vous voyez les longs couloirs tant décriés dans Final Fantasy XIII ? Eh bien World of Final fantasy tombe dans le même travers, lorsqu'il ne nous sert pas des donjons au level-design d'une pauvreté exaspérante. Certes, les caves et différents châteaux d'un JRPG ne servent qu'à casser du monstre en préparation d'un affrontement tendu contre un boss qui attend bien sagement au bout du parcours, mais il y a une limite, que World of FF dépasse allègrement, en proposant des corridors à la limite du copié/collé, dans un classicisme qui ferait rougir les premiers Dragon Quest. Couplé aux animations pataudes des jumeaux, WoFF pâtit d'un rythme mollasson, réservant le jeu aux fans de Final Fantasy de l'extrême. Car oui, quelques séquences font tout de même mouche, merci la nostalgie, et elles sont d'ailleurs souvent liées à l'apparition d'anciens personnages de la série, qui prendront ensuite la forme d'invocations à utiliser par le biais de médaillons à collecter en remportant des défis annexes dans un lieu dont nous tairons la nature afin d'éviter tout spoiler. Toutes ces figures emblématiques sont représentées dans le plus pur style «chibi», on aime ou on n'aime pas, même si de notre côté on aurait préféré les voir sous leur meilleur jour pendant toute l'aventure. Cependant, cela ne choque pas davantage au cours de l'aventure, puisque tout Grimoire dispose de cette direction artistique toute mignonne. À cet égard, le jeu est plutôt joli, avec des effets spéciaux dignes de la série canonique et des animations soignées (sauf Reynn, encore lui). Même topo pour la bande-son, qui reprend des thèmes emblématiques de la série FF et qui se laisse donc écouter avec plaisir et nostalgie.
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Les plus et les moins |
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Mignon tout plein |  |
Level design très pauvre | ||
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Gameplay intéressant | |
Rythme mou du genou une bonne partie de l'aventure |
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Le fan-service | |
Linéaire au possible | ||
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Quelques séquences bien senties | |
Doublages anglais irritants | ||
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Voix jap en DLC, sérieusement ? | ||||
